Pas sûr que ce soit « en face du RN » que se positionne Edouard Philippe. En lançant dans « L’Express » sa campagne présidentielle sur le thème de l’immigration, l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron se met ostensiblement « à côté du RN ». Il vient le concurrencer là où l’extrême droite est hégémonique. Pas pour la combattre. Pour faire mieux qu’elle !
Sombre évolution car celui qui l’a fait roi prétendait barrer la route à la raciste. Elle est aujourd’hui aux portes du pouvoir et le maire du Havre fait le choix de l’en rapprocher. Chacun sait en effet que l’original est toujours préféré à la copie.
Or les copies ne cessent de se multiplier. Le despote élyséen, en grandes difficultés, ressort l’immigration, leur arme de division préférée. Son ministre de l’Intérieur veut démontrer qu’il est bien plus dur que la Le Pen qu’il juge « trop molle » sur la question.
Jusqu’au secrétaire national du PCF, en pleine révolution culturelle, qui accepte d’en discuter avec lui ! Au train où vont les choses, le deuxième tour de la prochaine présidentielle proposera de choisir entre une candidate d’extrême droite et un candidat de droite extrême.
Ils rivaliseront de fermeté sur deux sujets, l'un nourrissant l'autre : la chasse à l’immigré et la mise en cause de nos libertés pour assurer notre sécurité. Le terrain aura été soigneusement préparé par le pouvoir actuel qui sera allé jusqu’à bafouer le droit constitutionnel de l’Assemblée nationale à voter la loi.
Cette funeste dérive, les progressistes veulent la stopper au plus vite. Ils refusent que notre pays soit une deuxième Italie.
La prochaine occasion de le faire dans les urnes, ce sont les élections européennes.
Les ministres, la droite, le RN ne cessent, pour tourner au plus vite la page des retraites, de nous renvoyer aux urnes pour ne plus entendre le vacarme des casseroles. Un effet boomerang serait le bienvenu !
Ne soyons donc pas surpris si plus des trois quarts des sympathisants des quatre partis rassemblés dans la Nupès souhaitent qu’ils le soient également sur une même liste, condition indispensable pour l’emporter. Des listes séparées garantiraient inévitablement la victoire du RN, étape cruciale pour atteindre enfin l'objectif qu'il poursuit depuis des années, à portée de votes et d'abstentions.
Certains de ces fascistes, à visage découvert pour une fois, ont osé le rappeler à l’occasion du drame insoutenable d’Annecy. Dans le même temps, la cheffe débordait de compassion sur tous les écrans.
Odieux partage des rôles.
Les quatre composantes de la Nupès se doivent de démontrer, qu’à l’inverse de Macron, elles entendent et respectent les exigences populaires.
Leur capacité à gouverner le pays est en jeu.