Lucien Atencia

Abonné·e de Mediapart

556 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 février 2025

Lucien Atencia

Abonné·e de Mediapart

Le droit de vivre dignement.

Lucien Atencia

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La question du droit du sol est remise sur le tapis par le premier ministre minoritaire pour assurer la permanence de la bouche d’égout qui alimente le pays des idées d’extrême droite.

Leur façon, avec le président de la République, de compenser leur minorité. Rien de commun avec un débat sérieux, sur des bases scientifiques, établies et documentées.

La preuve a été immédiatement fournie par la surenchère à laquelle se livrent la quasi-totalité des partis politiques. La référence dont ils tentent plus ou moins de se rapprocher est celle incarnée par le premier parti de France, celui qui a le plus d’électeurs, le RN.

Référence universelle de l’idéologie fasciste.

S’en approcher plus ou moins de façon à lui ressembler sans être confondu afin d’être remarqué par les électorats visés. C’est toujours la matrice qui l’emporte. Elle a plusieurs longueurs d’avance.

La bourgeoisie radicalisée prend ce risque pour assurer une domination qu’elle estime fragilisée. Elle est une de ses réponses à la crise de son système, le capitalisme mondialisé. Dans son pays phare, les Etats-Unis, cela produit le duo complémentaire Trump-Musk.

La campagne idéologique de préparation a trouvé un moment propice dans la catastrophe survenue à Mayotte et surtout dans le mélange détonnant que constituent une misère extrême, des différences de développement et une immigration illégale massive. L’idéal pour que la mèche puisse être allumée et que le feu puisse se propager jusqu’en métropole.

Tous les postulants à l’Elysée se trouvent dès lors dans l’obligation de se positionner sur une échelle de Richter spécifique. La fille de Jean-Marie Le Pen et son acolyte Jordan Bardella en constituent le niveau le plus élevé. Le ministre de la Justice est celui qui pour l’instant s’en approche le plus. Celui de l'Intérieur ne désespère pas de le devancer.

Tous les postulants à la fonction suprême trempent une cuillère au manche plus ou moins long dans l’égout puant. Jusqu’à gauche où s’expriment des hésitations coupables.

À Mayotte où tout aurait commencé, on continue de crever de misère. On quitte son île, souvent au péril de sa vie, pour atteindre celle sur laquelle flotte le drapeau français. On ne le fait pas d’abord pour bénéficier d’un droit du sol déjà très réduit.

"On", parce qu'au fond, on n'existe pas.

Si tant de risques sont pris par des damnés de la terre, ce n’est que parce qu’ils aspirent, comme tous leurs semblables sur cette terre nourricière elle-même en péril, à vivre un peu mieux et respectés avec leurs enfants.

De cela, le débat public n’a que faire.

Stop ou encore ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.