Lucien Atencia

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Billet de blog 10 juin 2024

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A Nadine.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Electrice de la France insoumise, vous me reprochez, gentiment, en quelque sorte, de ne pas y avoir cru.  Du moins est-ce ainsi que j’ai compris votre dernier post sur Facebook. J’aurais pu me contenter de vous répondre que croire n’a jamais été ma tasse de thé et que ce n’était pas à 82 ans que j’allais m’y mettre.

Mais vous méritez beaucoup mieux que ça. Vous êtes une militante qui s’est beaucoup investie dans cette campagne et donc qui mérite à ce titre le respect, comme mes camarades qui ont distribué d’autres tracts, collé d’autres affiches et monté d’autres escaliers que les vôtres.

Je vous invite simplement à retrouver sur ma page deux de mes billets de blog. Le dernier, écrit avant ce séisme du 9 juin, intitulé « Racisme électoral ». Le second, plus ancien, dans lequel j’avais l’outrecuidance de qualifier le secrétaire national de mon parti de « mouton noir de la Nupes ».

C’était au lendemain des dernières élections législatives qui avaient si bien réussi aux quatre partis de la jeune alliance, à leurs candidats respectifs et au programme transformateur qu’ils portaient, soutenu par des millions d’électeurs, d’électrices et de jeunes progressistes.

Pardonnez-moi l’expression, ces derniers viennent d’être faits cocus par le PCF, le PS et les Verts !

Ils ont voulu se compter. Chacun pour soi et les fachos pour tous !

Les entendre ce dimanche soir jouer l’air de l’union m’a donné l’envie de vomir.  Une fois de plus, après avoir permis à Emmanuel Macron, à deux reprises, de devenir président de la République en lui offrant sur un plateau la partenaire qu’il souhaitait, ils viennent de permettre au grand manipulateur méprisant et cynique d’atteindre son objectif politique.

Il consiste, pour effacer une catastrophe dans laquelle sa responsabilité est engagée à 100%, à rester en place, à virer les députés qui le mettent sans cesse en minorité, pour permettre à ceux d’extrême droite de revenir mais cette fois aptes à constituer une majorité et un gouvernement.

Bardella, premier ministre, c’est infiniment mieux que Mélenchon, ce gourou à la tête d’une secte. Je vous soupçonne d’en faire partie chère Nadine.

Gabriel Attal ne lui avait-il pas déjà fléché le chemin de Matignon et son mentor ne caressait-il pas le projet de l'imiter pour l'Elysée avec Mme Le Pen ? 

Le maître des horloges a tout prévu, jusqu’à une campagne électorale-TGV, celle la mieux à même de prolonger la dynamique qui a porté l’extrême droite où elle est.

Impossible ? Regardez de plus près le mode de scrutin qui va sévir le 30 juin. Concocté aux petits oignons, il n’a rien de commun avec celui de dimanche.

Mais où en est en France ce fascisme qui vient et gangrène toute l’Union européenne ? C’est très simple : quand vous prenez le métro, quand vous montez dans un bus, quand vous allez au cinéma, à un concert ou encore au stade, presque une personne sur deux rencontrée, qui s'est déplacée ce 9 juin, a voté Bardella ou pour une ou un de ses semblables.

Sa cheffe se tiendra en réserve, au-dessus de la mêlée pour le tour suivant.

Tous ces électeurs seront encore là et sans doute encore un peu plus le dimanche 30 juin et le suivant.

Ce scénario-catastrophe, avec d’autres, vous comme moi, nous l’avions annoncé.

Il nous a été répondu que nous étions de violents fauteurs de troubles, complices du Hamas, qui en pincent pour Poutine, qui piétinons la cause palestinienne en ayant un faible pour l’antisémitisme !

Et il faudrait en plus que nous nous taisions. Jamais !

Je sais que vous ne pouvez même pas vous réjouir du bon résultat de la liste que vous avez choisie. Que devrais-je dire de celle de mon parti qui s’est prétendue d’union de la gauche, celle-là même qui nous a tant manqué ?

Fabien Roussel, à la télé dimanche soir, a réussi l'exploit que personne ne parle de son résultat alors que lui aussi s'est beaucoup investi dans la campagne, celle de Léon, son protégé.

 Le chantier de la construction de cette union est devant nous, d’abord dans l’urgence, mais cette fois, autant que possible, sans hypothéquer l’avenir. C’est tout ce que je nous souhaite.

A très bientôt chère Nadine, pour, je l’espère, distribuer les mêmes tracts, coller les mêmes affiches et monter les mêmes escaliers.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.