Lucien Atencia

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Billet de blog 10 juillet 2024

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Vocabulaire.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans les mondes politiques et médiatiques, un mot est actuellement sans cesse répété. Il revient aussi dans de nombreuses conversations privées et rencontre une approbation massive.

Il s’agit du nom commun apaisement.

Opposé au bruit et à la fureur, il n’est pas étonnant qu’il soit plébiscité.

Il paraît que les Français n’en ont pas la pratique alors que nos voisins européens en auraient fait avec bonheur une méthode de gouvernement.

Question de gènes, sans doute.

Il est vrai que leurs premiers de corvées sont beaucoup plus heureux que les nôtres tandis que leurs milliardaires partagent davantage leurs richesses, leurs pouvoirs et leurs savoirs.

Parmi eux, les plus riches sont de nationalité française. Allez donc savoir pourquoi ?

Pour lui donner encore plus de force, la bourgeoisie oppose à l’apaisement les extrêmes, qu’elle confond volontairement avec les radicalités. Or, ces dernières ne sont que l’ambition de s’attaquer à la racine des phénomènes.

A leurs contradictions écrirait Marx.

Nous vivons le temps du détournement du sens des mots.

Celui d’apaisement a la couleur et l’odeur du renoncement.

Ils nomment ça le bon sens qui n’est autre que l’expression la plus achevée de l’idéologie dominante.

On le retrouve dans le : « On ne l’a jamais essayé » qui peut aussi se décliner en : « On les a tous essayés ».

Résumé fort efficace du programme de l’extrême droite. La préférence nationale étant son inséparable attribut.

A droite, Edouard Philippe revendique le dîner avec Marine Le Pen. Il appelle à voter pour le député communiste Sébastien Jumel. Il voit large car il postule à la fonction suprême.

On s'interroge pour savoir si cet appel n'aurait pas contribué à la défaite d'un député qui va beaucoup manquer à la qualité des débats de l'Assemblée nationale et à la défense des intérêts des populations de sa région. Le maire du Havre n'avait-il pas été le premier ministre d'Emmanuel Macron, d'un gouvernement de toutes les pénuries, révélées par la pandémie ? 

A gauche, on préfère souvent mettre de l’eau dans son vin.

Traduction : nier les intérêts d’une classe sociale pour plaire à tout le monde et ainsi être en mesure d’entrer à l’Elysée.

Jadis, il était question de collaboration, ce qui n’aurait aucun sens aujourd’hui puisque, comme chacun sait, la lutte des classes a disparu.

Nous sommes au cœur de l’actualité.

Le vocabulaire peut être révolutionnaire sans pour autant être violent.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.