Le code de déontologie est invoqué par ceux qui défendent Thomas Legrand. Il doit s’appliquer à tous sinon il n’est plus un code. En exclure Legrand et Cohen, prétendre comme le fait le SNJ que Legrand devrait sa suspension à avoir enfreint une injonction de neutralité relève de la déontologie à la petite semaine puisque personne ne lui reproche cela.
La déontologie des journalistes voudrait qu’enfin le mélange des genres soit reconnu par la profession comme une pratique habituelle qui n’a nul besoin de l’extrême droite pour se développer. Elle est quotidienne dans les relations qu’entretiennent les cabinets ministériels et l’exécutif avec les rédactions.
La différence ici tient au fait que la vie privée de deux éditorialistes a été violée ce qui est hautement condamnable mais ne fait pas d’eux des intouchables.
Deux mondes ont la trouille que le petit peuple découvre quel type de relations ils entretiennent. Cela nuirait à l’efficacité de ce qu’est devenue l’activité médiatique, une entreprise de propagande au service de la diffusion des idées de la classe sociale dominante. Cela contribuerait aussi à décrédibiliser un peu plus l’activité politique.
Or cela intervient à un moment où le pays cherche une issue à la profonde crise qu’il connaît à laquelle a contribué cette relation privilégiée et dissimulée qu’entretiennent politique, médias et argent-roi. C’est tout un pan du système capitaliste qui se trouve mis à nu, c’est dire l’importance qu’accordent à cette affaire les deux mondes qui sont impliqués.
Le dissimuler au nom d’un combat pour la déontologie réclame beaucoup d’imagination et une certaine naïveté.