Le problème politique posé par l’alliance ostensiblement affichée Roussel-Delga tient au fait que les deux protagonistes soient ensemble dans la Nupes et qu’ils la combattent publiquement en un harmonieux duo.
Alors que l’extrême droite est aux portes du pouvoir, que le phénomène gagne toute l’Union européenne, que l’Allemagne elle-même, malgré son noir passé, est atteinte, les deux dirigeants ne trouvent rien de mieux que de s'en prendre à ce qui a redonné de l'espoir au monde du travail et de la création.
Pour quel objectif ? Pour pouvoir continuer à diriger ensemble des municipalités et avoir des élus municipaux ? Sans doute mais pour une autre ambition aussi, celle d'un renversement d’alliances qui nous ramènerait aux jours heureux des années Hollande-Valls-Cazeneuve.
Le retour à l’hégémonie du social-libéralisme.
Le processus est en cours depuis le lendemain de la signature de l’accord qui créa la Nupes.
J’avais écrit à l’époque un billet sur ce blog qui m’avait valu beaucoup de noms d’oiseaux de la part de mes camarades de parti. Il s'intitulait « Le mouton noir de la Nupes ». Ceux qui l’ont lu se souviennent, j’en suis persuadé, de qui je parlais.
Tous les prétextes sont bons pour se couler dans la campagne permanente que mène le pouvoir contre la seule force politique qui combat réellement ses choix.
On ne sait jamais, cela pourrait bien procurer quelques résultats électoraux qui hantent les esprits dans les états-majors des partis, résultats qu'on se montre bien incapable d'acquérir par la qualité de son action et de ses popositions.
Le dernier de ces prétextes étant sans doute le plus odieux : l’instrumentalisation politicienne de la tragédie que vit depuis de longues années le peuple martyr palestinien.
François Hollande revient jouer sur les petits écrans la scène qu’il avait servi alors que président, à la veille de l’élection, il promettait au pays le sort du Venezuela.
Qui a oublié que c’était notre candidat qui était visé ?
Le moment est particulièrement bien choisi.
Alors que Mme Le Pen pavoise, qu’elle inspire déjà nombre de décisions gouvernementales, la gauche, divisée, choisirait de redevenir une naine politique, avec des partis qui auraient les plus grandes difficultés à représenter chacun 5 % de l’électorat.
Les jeunes socialistes sont poussés vers la sortie de leur entente avec ceux des Verts, de LFI et de Génération.S. Leur crime est intolérable. Ils ont fait la preuve que l'unité, aux élections européennes de 2024, est possible.
Vers la sortie, les jeunes communistes n'auront pas à y être poussés dans la mesure où ils ne sont jamais entrés. C'est même Léon, l'un d'entre eux qui se comporte, sous le regard protecteur de son maître à penser, comme s'il conduisait déjà la liste communiste avant que les adhérents en aient décidé par leur vote. Son projet : amener du bon sens dans l'Union européenne.
Qui peut croire qu’à Paris ou à Montpellier, les progressistes réagiraient en se félicitant d’avoir un ou une maire socialiste et une présidente du RN ?
Ils feraient payer très cher ce désastre aux partis qui en porteraient la responsabilité. Leur colère pourrait même leur être fatale.
Ils ne sont pas éternels. Devenus inutiles si ce n’est nuisibles, au regard des attentes populaires, ils mourraient.
Le processus est déjà à l'oeuvre.
Concernés au premier chef, les partis politiques seront les derniers à s'en rendre compte.
Trop tard !