L'information pose en France aussi un grave problème à la démocratie. Il n'y a pas qu'aux Etats-Unis.
Beaucoup d'ouvrages et d'articles ont été écrits sur sa conception dominante. En vain.
Je ne partirai ici que du seul exemple de la fermeture annoncée de deux usines Michelin. Tant de médias qui se font un malin plaisir de dissimuler que les actionnaires se sont partagés des sommes colossales en dividendes et que l'entreprise a reçu des millions de subventions publiques, sans le moindre contrôle. Quel mépris de la vérité et de la souffrance de salariés, de familles sur la tête desquels le ciel est tombé !
Certes, des publications ont fait leur devoir, telle "L'Humanité", mais combien de chaînes de télévision s'en sont dispensées sans la moindre excuse. Aucun de leurs journalistes n'aurait donc entendu l'intervention d'André Chassaigne à l'Assemblée nationale, celles de députés socialistes, LFI et Verts, de sénateurs des composantes du NFP ?
Une commission d'enquête est réclamée sur le sujet. Comment justifier un tel silence dans certains rangs ?
Ce dernier ne concerne pas que Michelin. Même punition pour Auchan.
Quand la plupart des médias font-ils état des subventions reçues de l’Etat ou des régions et autres collectivités territoriales ? Quand font-ils le lien entre la misère des hôpitaux et l’allègement des cotisations patronales ? Quand le font-ils entre la misère de l’Education nationale et le doublement du budget prévu par la loi de programmation militaire et la fraude fiscale ?
Aucun salarié de Michelin, aucune caissière de Auchan n’a eu le loisir de pratiquer cette dernière.
Peu de chaînes d'information mettent en avant l’obligation de justifier l'utilisation des subventions, d’aligner automatiquement les salaires sur le niveau de l’inflation, d’augmenter les moyens humains mis à la disposition de la chasse aux fraudeurs. Pourtant, ces revendications n’ont rien de révolutionnaires. Satisfaites, elles ne feraient qu’égratigner le capital. Ce ne serait qu’un peu de justice pour le monde du travail et de la création. Ce pourquoi combattent les syndicats, les députés et sénateurs du NFP.
Ce qui me conduit à regretter que « L’Humanité », dans la livraison de ce vendredi, sur quatre pages, explique que de ce côté-là, cela va très mal ! Dire que tout irait pour le mieux, serait inexact, mais pourquoi exagérer à ce point ?
Est-ce la proximité d’une Conférence nationale au PCF ? Pourquoi surtout en faire porter la seule responsabilité à la guerre que se livreraient PS, LFI et Verts ? Aucun journaliste du quotidien fondé par Jaurès n’a donc lu dans « Le Parisien » l’interview de Fabien Roussel dans laquelle il annonce, à titre personnel, que le Nouveau Front Populaire, c’est fini ? Il est vrai qu’aucun n’avait déjà remarqué le travail de sape entrepris, dès sa naissance, contre la défunte Nupes.
Je ne vais pas me faire que des amis mais qui aime bien châtie bien.
Incontestablement, la nature de l'information pose un grave problème à la démocratie dans notre pays. Raison de plus pour viser l'excellence.
Les Etats-Unis ont Musk. Nous avons Bolloré.
Heureusement que très souvent, il y a aussi "L'Humanité", Mediapart, Politis, Regards et quelques autres publications pour faire contrepoids.