Emmanuel Macron, qui n'est pas candidat, reçoit les renforts de dirigeants de la droite et du PS.
Le sinistre Z en voit venir de LR et de l'autre branche de l'extrême droite. Le processus de décomposition/recomposition se poursuit.
L'élection qui vient en sera sans doute une étape marquante, sûrement pas la dernière.
Les deux formations qui jusqu’ici dominaient la vie politique française vont y jouer leur survie.
Leurs maires, plus généralement leurs élus ne savent plus à quel saint se vouer. Pour le PS, la mairie de Paris s'éloigne à grands pas.
Aux personnalités LR et PS qui dirigent aujourd’hui la France s’en ajoutent d’autres de droite mais aussi du PS. Si Pécresse n’atteint pas le second tour, il n’y aura plus de LR car victime d’autres départs vers l’extrême droite.
Quant au PS, sa crise d’identité est si profonde qu’il est déjà en état de mort cérébrale, avec un premier secrétaire aux abonnés absents et des éléphants qui savonnent la planche de Anne Hidalgo.
Or, ces deux formations avaient bruyamment fêté leur renaissance à l’issue des élections régionales dont les deux caractéristiques principales étaient le record d’abstention et l’absence de campagne pour cause de Covid. Les sortants, les seuls connus de la population, en ont profité outrageusement. Les partis qui n’en avaient pas ont été laminés.
Ils tiennent aujourd'hui le haut du pavé.
La plupart des médias et des politologues ont apporté leur pierre à cette mystification.
Fabien Roussel aussi qui lors de la soirée électorale sur France 2 montait en épingle la victoire en Occitanie de Carole Delga, l’ancienne secrétaire d’état de Manuel Valls. Nous fûmes quelques-uns à tirer la sonnette d’alarme. Peine perdue.
Aujourd’hui, les mêmes spécialistes, les mêmes médias nous expliquent que Emmanuel Macron occupe le centre de l’échiquier politique et que Fabien Roussel est la surprise du scrutin.
Macron au centre ? Mon œil ! Pendant cinq ans, il vient de mener la politique que la droite, dans ses rêves les plus fous, espérait pouvoir conduire dans notre pays. Au service des plus riches, elle s’est évertuée à détricoter méthodiquement toutes les spécificités françaises conquises de hautes luttes par les générations qui nous ont précédés.
Le télé-président veut se faire réélire pour achever le travail.
En vérité, ce sont les idées nauséabondes de l’extrême droite qui donnent le la.
Il y a trois ans, j’écrivais sur ma page que « la France était le pays de l’Union européenne dans lequel elle était à un niveau des plus élevés et avec le plus de constance ».
A force de lui barrer la route, elle a doublé ses candidats et au total, les sondages lui accordent un score bien plus important que celui du président sortant et de l’addition de celui de tous les candidats de gauche, rassemblés, pour une fois. Un champ de ruines.
Quant à Fabien Roussel, mon candidat, confronté à la crise d’identité du PCF, il serait le plus heureux des hommes s’il atteignait les 5%.
Valérie Pécresse porte sur ses épaules les espoirs de la droite de sortir vivante du service de réanimation.
Cela l'oblige à dire tout et son contraire pour attirer vers elle, en même temps, les fidèles à la ligne rouge de séparation avec l'extrême droite tracée par Jacques Chirac, ceux déjà éblouis par les fastes élyséens, ceux qui piaffent de s'y joindre mais aussi ceux qui sont sensibles aux propositions de mariage que leur lance la nièce Le Pen. Des travaux d'Hercule en quelque sorte.
Eduard Philippe avance ses pions. Tous attendent des jours meilleurs.
Ils ne sont pas les seuls mais à gauche et dans l'écologie, c'est beaucoup plus simple. Il manque l'essentiel : l'espoir.
Une nouvelle époque s’ouvre. Elle va demander beaucoup de lucidité, de créativité, de volonté unitaire, d’ambitions transformatrices pour une visée émancipatrice aux femmes et aux hommes de progrès, au monde du travail et de la création.
Les 60 jours qui restent n’y suffiront pas. Il n'est même pas sûr que le déni des réalités sera abandonné. Rien ne garantit que droite et extrême droite ne gouverneront pas ensemble le pays de la Grande révolution. Elles y réussiront si elles parviennent à substituer à la lutte des classes la lutte des races.