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Billet de blog 11 mars 2022

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Au lieu de devoir voter Macron, pouvoir voter à gauche au deuxième tour.

Ils ne veulent pas que ça dure cinq ans de plus.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Certains découvrent aujourd'hui que l'élection présidentielle qui arrive dans moins d'un mois avait parmi ses caractéristiques de connaître son vainqueur depuis de nombreuses semaines.

Chacun peut vérifier que je l'ai écrit sur ce blog il y a bien longtemps, en précisant qu'aucun candidat de gauche ne jouait la gagne. Tous font l'impasse, en attendant des jours meilleurs. Pour qui ?

En ajoutant aussi que PS et PCF traversaient une profonde crise d'identité et que l'extrême droite était en France à un niveau parmi les plus élevés et avec le plus de constance dans l'Union européenne. Maintenant, on en a deux et je n'ai, malheureusement, pas tout faux.

Or, une étude d'ODOXA nous apprend aujourd'hui que près de 80% des Français pensent que Macron va gagner. Situation inédite qui devrait pousser à innover plutôt qu'à rechercher dans le passé des martingales politiciennes.

Nous savons aussi, depuis plus de deux ans, que les progressistes ne veulent pas se retrouver à devoir voter contre leurs convictions avec un deuxième tour Macron/Extrême droite.

La raison en est simple : ils ont expérimenté que le prétendu barrage faisait grandir cette extrême droite raciste, xénophobe, antisémite, amie du tsar russe fauteur de guerre, au point d'en avoir deux et de les aider à disséminer leurs métastases à toute la société.

Personne, à gauche et dans l'écologie, ne devrait espérer que cela dure cinq ans de plus.

Pourtant, les candidats communiste, socialiste, écologiste, au lieu de dire "stop" crient "encore !"

Ils n'offrent comme perspective que de continuer sans rien changer. Ils ne veulent pas d'un deuxième tour gauche/droite, lui préférant le vote Macron et la poursuite du processus de décomposition/recomposition, pourtant mortel pour eux. Depuis bien des mois, ils ont eu le loisir d'exposer leurs divergences, dans des médias prompts à les y aider.

Tous sont alignés sur le point de vue de François Hollande dont on sait combien les femmes et les hommes de gauche en ont gardé un excellent souvenir ! Ce dernier refuse même de dire clairement pour qui il voterait dans un deuxième tour opposant Macron à Jean-Luc Mélenchon.

Certaines personnalités du partis socialiste de haut rang, comme Manuel Valls, nous donnent une précieuse indication en ayant déjà choisi, dès le premier tour, de renverser la table aux côtés  du président sortant, qu'ils n'envisagent surtout pas de sortir.

Comment pourrions-nous nous étonner que tant de femmes, d'hommes de progrès soient à la recherche, dès lors qu'aucun de leurs candidats respectifs ne peut l'emporter, d'une possibilité d'éliminer la droite et l'extrême droite du second tour, dès le premier.

Et ce afin de pouvoir y voter pour un candidat de gauche, quel qu'il soit, au lieu de le faire pour Macron et sa retraite à 65 ans. Et ce n'est qu'un de ses objectifs destructeurs d'acquis sociaux, démocratiques et culturels. 

Je sens que si elle se présente, ils ne laisseront pas passer l'occasion.

Je ne suis pas le seul puisque les partis communiste, socialiste, écologiste surprennent (Macron aussi) en éprouvant une peur bleue, qui pousse à dire des énormités et même certains à devenir des généraux en chef d'une guerre qu'ils souhaitent généraliser. Ce que se garde bien de faire  celui qui décide de tout tout seul et qui ne veut pas en débattre.

Qu'attendent-ils pour, exceptionnellement unis sur un gène depuis toujours essentiel de leur ADN, retomber sur leur gauche ?

L'heure de vérité approche. Les élections législatives aussi. La punition pourraît être très sévère.

Mais il n'est pas trop tard pour la gauche de retrouver des rails qu'elle n'aurait jamais dû quitter, ce qui l'a rendue insignifiante, au sens premier du terme.

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