Nos concitoyens sont attachés à la paix pour près de 80% d’entre eux alors qu’ils sont sous la double pression d’un Poutine dont nul ne connaît les limites et d’une propagande guerrière de tous les instants.
Pourtant, ce ne sont pas des lâches selon les termes provocateurs d’un président isolé dans son propre pays et dans le monde.
Comme à toutes les époques, chaque fois que le risque d’une confrontation armée est apparu, chacun a pensé à sa vie, celle de ses enfants, de ses proches et s’est préoccupé des autres humains auxquels son sort est indissociablement lié, de leurs réalisations, de leurs créations, de leurs œuvres d’art, des animaux, de la nature…
Aujourd’hui, c’est à la fois la même chose et très différent.
Les progrès prodigieux de la communication, de la technologie, de l’intelligence artificielle font rétrécir la planète et prendre conscience que c’est une guerre mondiale qui menace, qu’elle peut dégénérer en confrontation d’armes atomiques réunies en d’immenses stocks.
Jamais aucun humain n’a connu cette situation de devoir se projeter dans une apocalypse qui serait la fin de la civilisation, qu’il réside à un bout ou l’autre de la terre.
Les va-t-en-guerre, comme toujours, nous demandent de la préparer en développant une économie de guerre qui enrichit certains et en ruine d’autres, une industrie d’armement qui tourne nuit et jour, de consentir des sacrifices énormes pour la financer et d’être prêts à engager des troupes au sol tout en nous habituant à l’idée que nos villes seront bombardées de missiles de longue portée.
Tout cela, nous disent-ils, nous le faisons pour ne pas avoir à faire la guerre et pour obliger le nouveau tsar et son délire de Grande Russie à capituler.
Les mêmes, du matin au soir, expliquent que Poutine est prêt à tout, qu’il l’a déjà amplement démontré en envahissant l’Ukraine après la Crimée et la Géorgie, et qu’il a plus que montré le peu de cas qu’il faisait de la vie humaine en Tchétchénie et en Syrie.
De tout cela, ils accusent une complaisance coupable des Occidentaux, d’Emmanuel Macron en particulier, d’en être responsables et ils le félicitent d’en être enfin sorti avec une déclaration fracassante, cause d'une grande solitude de l'intéressé !
Si ces va-t-en guerre croient à leur propre argumentation, ils doivent être persuadés que tout ce qu’ils veulent mettre en œuvre n’arrêtera pas ce monstre de Moscou, certes différent de Hitler mais au fond si proche !
L’irrémédiable ne devrait donc pas lui faire peur. Sinon, ils se moquent de nous.
Poutine fait sans doute peu de cas de la vie humaine, exception faite de la sienne et surtout de son pouvoir.
Il est prêt à tout pour le préserver, avec ses généraux et ses oligarques, jusqu’à être obligé de rentrer ses troupes en Russie et de négocier sur des bases qui ne lui soient pas a priori favorables.
Comment ?
En mettant en danger son pouvoir dictatorial ?
Comment ?
En l’isolant des peuples qui composent la Russie bien que prisonniers d’un pouvoir policier qui a fait ses preuves mais tout autant épris de libertés et de paix que les autres.
Quand c’est l'horreur absolue qu’il s’agit d’empêcher, il ne saurait être question de mégoter sur les moyens à mettre en œuvre.
Que l’ONU en appelle à une mobilisation générale planétaire pour la paix. Que son Assemblée générale se réunisse en Conférence permanente vouée à sa recherche. Qu’elle en appelle d’abord à tous les peuples, à toutes leurs organisations et associations démocratiques, aux États, à leurs unions, telle l’Union européenne, à leurs diplomaties…
Tous ne répondront peut-être pas d’emblée à l’appel mais aucun ne restera indifférent.
L’objectif est simple : isoler Poutine de sa population qui ne restera pas insensible à une telle mobilisation ponctuée de défilés de rues mondiaux de Paris à Berlin, de New-York à Tombouctou, de Mexico à New Delhi jusqu’à toutes les grandes capitales de tous les continents.
Pourquoi pas quelques semaines après celles du 1er mars, d'autres plus puissantes, à Moscou et d'autres villes russes ?
C’est à obliger les deux belligérants à négocier et en premier lieu Poutine à accomplir le premier geste puisque c’est lui qui a mis le feu aux poudres en agressant l’Ukraine.
Qu’on ne vienne pas nous expliquer qu’il n’y aurait d’autre possibilité de ramener la paix que de généraliser la guerre.
Celle proposée ici peut largement être améliorée, d’autres considérées comme plus efficaces peuvent être retenues si elles permettent de conjurer le pire.
Que voilà suggérée une saine émulation sans frontières ! Bien autre chose que la compétition mortifère à laquelle d’aucuns se livrent pour toujours plus de morts, de blessés, de destructions et peut-être l’apocalypse.
Il suffit que l’ambition en soit partout partagée jusqu’au Vatican, à la Mecque et à Jérusalem pour pouvoir s'appuyer sur les aspirations populaires, les seules armes dont disposent les pacifistes.