Si nous ne sommes pas encore, loin de là, en économie de guerre, le seuil de la propagande qui accompagne chaque conflit armé est largement dépassé.
Aucun pacifiste n’est désormais toléré dans un studio de radio ou de télévision. Les insoumis, les communistes, beaucoup moins, sans doute en souvenir de Missak Manouchian et de ses camarades, ont rejoint les rangs de la cinquième colonne de l’extrême droite. La même qui par ailleurs dicte une bonne partie de sa feuille de route au gouvernement.
Dominique de Villepin et François Fillon, anciens premiers ministres, Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, subissent le même sort. Leur crime étant de refuser de se couler dans le moule confortable d’une pensée unique qui n’a à la bouche que les mots « guerres » et « sacrifices ».
Avec leur défense européenne maintenue dans l’OTAN, les dirigeants de l’Union européenne, d’une même voix, tentent de nous faire croire que c’est bien plus Vladimir Poutine qui nous menace que Donald Trump. Pourtant les deux sont désormais alliés et précisément, cela confère à la période un caractère historique d’une extrême gravité que tous ne cessent de nous rappeler, au nom d’un monde qui serait plus libre que les autres bien qu’aujourd’hui bien moins occidental.
Emmanuel Macron, le chef de nos armées, occupe le devant de la scène. Il ne sait plus où donner de la tête comme si l’animait l’unique ambition de rattraper à l’international tout ce qu’il a perdu en France depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.
Comme s’il avait enfin trouver la martingale qui va lui permettre de poursuivre en l’aggravant la politique de classe qui l’a largement disqualifié aux yeux de nos concitoyens.
Miracle, la menace de guerre y pourvoira !
Mais que d’incohérences, que de faux-semblants !
Après son discours guerrier alarmiste qui se concluait par une riposte nécessaire à la guerre asymétrique que nous mène déjà la Russie en attaquant notamment nos hôpitaux, Emmanuel Macron, le ministre de la Défense dans son Tour de France, toute la médiacratie et autres spécialistes en géopolitique, nous expliquent maintenant que nous aurions mal compris un locataire de l'Elysée en treillis, coiffé d'un casque lourd et chaussé de rangers. Il ne visait que les pays de l’ancienne URSS.
C’est ainsi qu’il recevait la présidente de la Moldavie qui est apparue ce lundi aux « 20 heures » des journaux télévisés. La propagande de guerre bat son plein disions-nous.
Pas le moindre « Ici Radio Londres ! » à l’horizon.
L’héroïque Ukraine étant sur le point d’achever son rôle de martyre, au tour de la Moldavie et des Pays Baltes d’assurer la relève ! A la Finlande aussi avec la Pologne.
A en croire ceux qui nous gouvernent et une bonne partie de leurs oppositions, la guerre va donc se poursuivre sur leur territoire. Nous allons leur permettre de tenir mais, une fois encore, cette guerre ne sera pas la nôtre, nos soldats n’y étant pas engagés ! Pour combien de temps encore ?
Des secrets d’Etat vont être confiés pour la première fois à des opposants, qui laisseront leurs téléphones portables à l’entrée de la salle. Ceux qui sont encore présentés comme des alliés de Poutine seront conviés. C’est dire l’extrême gravité du moment que nous vivons.
Espérons qu’il ne sera pas réservé à la Moldavie, à la Géorgie ou à la Slovénie le même sort qu’à leur glorieux prédécesseur, le peuple ukrainien, condamné à négocier dans les pires conditions alors que la victoire lui était promise.
Tout ça pour ça ?
Qu’on me permette ici d’exprimer ma totale solidarité avec la majorité de nos jeunes qui ne sont pas tombés dans le piège d’un retour du service militaire dont nos armées n’ont aucun besoin. Ils ont compris qu’on les préparait à être enrôlés dans un conflit armé de haute intensité.
Que cette jeunesse très avisée trouve les chemins pour se faire rapidement entendre au-delà d’un sondage si elle ne veut pas être associée contre son gré à la troisième guerre mondiale que nous financerons toutes et tous par nos sacrifices et beaucoup d’entre eux en y laissant leur vie, une jambe ou un bras.
Je n’ai pas encore bien compris si les apprentis sorciers envisageaient d’associer les femmes qui poursuivent leur longue marche vers l’égalité, contre le patriarcat.