Je milite au PCF depuis mai 1968. Ce dernier a choisi pour s’organiser la forme parti et prétend rejeter les tendances qui sont reconnues au PS. Tous les communistes savent que c’est faux. Les journalistes qui suivent leur activité aussi. Ceux du "Monde", de "Libération" et de "L’Humanité" en font partie.
Les mieux informés n’ignorent pas que le secrétaire national l’est devenu à la suite d’une longue activité de tendances organisées et d’un accord entre elles fondé sur l’ambition de diriger un appareil. Cela constituait leur plus grand dénominateur commun.
Cette caractéristique n'est pas une exclusivité du PCF, loin de là.
De l'écrire ici me vaudra d'être accusé d'anticommunisme et de rouler pour Mélenchon. Contrairement à ce qui est couramment exprimé par gloriole, on ne s'y habitue jamais. Ce qui aurait plutôt tendance à pousser à se taire. La vie est déjà suffisamment compliquée comme ça.
Ce ne sont pas là des brèves de comptoirs. Le parler vrai n'est pas la première qualité de la vie publique. Beaucoup de communistes préfèrent, depuis bien avant que « La Meute » ne le fasse, accuser LFI d’être une secte et Mélenchon son gourou. Ils se réfèrent au mode d’organisation de leur parti, la forme parti, sans tendances !
LFI a choisi la forme gazeuse. Les Écologistes un mode plus original. On peut bien sûr dire ce qu’on en pense mais il revient aux adhérents de chaque parti de choisir quelle forme d'organisation ils entendent adopter, sans jamais l'ériger en modèle. Dans toutes les organisations, les minorités dénoncent l’absence de démocratie, ce qui très rarement devient le sujet d'un best-seller de l'édition !
Quand LFI conclut un accord électoral avec ses partenaires qui met en premier la reconduction des sortants, quand en sont exclus une poignée parce qu’ils ont des désaccords politiques, voilà ce que j’appelle une mesure administrative.
Le lendemain, je publiais un billet de blog qui la dénonçait et apportait mon soutien à ses victimes. Parmi elles, mon député, Alexis Corbière et sa compagne que j’ai connue en deuxième position d’une liste aux élections européennes, conduite par Patrick Le Hyaric alors directeur de « L’Humanité ». Je ne faisais que demander le respect d’un principe que mon parti et les autres alliés avaient retenu pour remporter les élections. Je m’exprimais au nom du respect d’un accord collectif dont j’estimais qu’il était favorable à toutes les formations qui l’avaient signé, dont la mienne.
Je ne suis pas partisan des gauches irréconciliables si chéries de Manuel Valls. Je suis convaincu qu'elles n'aboutiraient qu'à abandonner tout l'espace politique aux droites et aux extrêmes droites se livrant à de la surenchère pour conquérir le pouvoir d'Etat.
Pourtant, cet enjeu sera au centre de la motion de synthèse, celle-là du congrès du Parti socialiste. Celle qui, depuis des mois, avec les hésitations stratégiques du RN, dominent toute la vie politique du pays.
Ce qui ne me fait pas oublier que dans ma longue vie militante, j’ai appris à la télévision que des changements importants allaient se produire au PCF, de la bouche de secrétaires nationaux différents. J’ai même vu, collées sur les murs, des affiches avec le portrait de Léon Deffontaines, candidat du bon sens, avant que mes camarades choisissent d’en faire la tête d’une liste séparée aux dernières élections européennes.
Mieux vaut ne jamais présenter son parti comme un modèle de société ni reprocher aux autres de ne pas en être un. C'est le contraire que tous pratiquent en regardant la paille dans l'œil des alliés qui leur cache la poutre qu'ils ont dans le leur.
Qu’on me permette de faire ici un aveu incompréhensible pour le commun des mortels. Comme je l’ai précédemment écrit, il m’est souvent reproché par des camarades de sombrer dans l’anticommunisme, de rouler pour Mélenchon et de marquer des buts contre mon camp. On me prie instamment de quitter un parti auquel j’ai consacré une bonne part de ma vie. En d’autres temps, j’en aurais été exclu depuis bien longtemps, on se contente aujourd’hui de m’éviter, de me tourner le dos, de me reprocher mon âge et un naufrage attribué à ma sénilité, sans doute de peur que je sois contagieux. Tout cela au nom d'une proverbiale fraternité.
Or, au cours de ma longue vie militante, j'ai réalisé plusieurs centaines d’adhésions à mon parti. Il y a encore des témoins. J'y ai même pris du plaisir, pourtant je ne suis pas masochiste et mon cas ne relève pas des hôpitaux psychiatriques. C'est heureux, ils sont à l'os, comme les communes et les services publics.
Ne jamais oublier que derrière les cheveux blancs des retraités, il y a des vies bien remplies, des richesses, pas au sens de celles que le gouvernement Bayrou veut taxer.
Salut et fraternité.