Les tarabistouilles qui marquent la vie politique sont plus proches de la IVe République que de la Ve. Cette dernière a été conçue pour garantir que la majorité de l’Assemblée nationale coïncide avec la majorité présidentielle, surtout depuis qu’un socialiste, Lionel Jospin, premier ministre d’un gouvernement de gauche à participation communiste, a fait adopter l’inversion des scrutins.
La stabilité des gouvernements de la bourgeoisie n’est donc pas une obsession récente du PS qui n’a pas vu venir les conséquences de la recomposition des forces politiques engagée par Emmanuel Macron et qui se poursuit. Elle est désormais partagée par la quasi totalité des partis politiques alors que l’instabilité, le chaos dominent.
Le PS se prend les pieds dans le tapis, cherche à retrouver les délices du parlementarisme de la IVe République alors que la Ve est en fin de vie, en soins intensifs.
Plus rien ne fonctionne comme prévu. De la crise politique, le pays passe à la crise de régime. Ce qui se produit en bas ne correspond plus à ce qui se décide en haut. Selon Lénine, il y a là une caractéristique d’une situation révolutionnaire. Elle le deviendra si une majorité de la population se fixe l’objectif de maîtriser son destin. La défiance qui atteint les partis politiques et les médias pousse en faveur de cette ambition. Rien n’est joué. Le monde peut changer de bases. C’est ce qui se disait dans les blocages de ce 10 septembre. L’exigence de compromis n’était reprise par personne, or elle sature les partis et les médias, avec, d’une part le mépris à l’encontre des participants accusés d’être manipulés et, d’autre part l’omniprésence de forces de répression, absentes des points de deal mais pas du maintien de l’ordre bourgeois.
Deux autres caractéristiques d’une situation révolutionnaire dominée pour l’heure par le dégagisme.
La nomination d’un premier ministre de la continuité aura fait monter la température de plusieurs degrés.
Elle a été vécue pour ce qu’elle est, une provocation de plus.
Or rien ne peut se poursuivre comme avant. Tout doit changer. Les injustices, les inégalités, les privilèges, le mépris des classes dirigeantes sont insupportables, au sens premier du terme.
Comme en 1789.