Il va du parti communiste à l'extrême droite, à l'exception des Verts et des Insoumis.
Fabien Roussel a critiqué le plan d'Emmanuel Macron parce qu'il avait fait perdre cinq années au pays. Il a aussi reproché la fermeture de la centrale de Fessenheim. L'extrême droite a estimé que le plan prévoyait trop peu de EPR.
On ne retrouve pas le même engouement dans la population puisque environ 52 % y sont favorables, 48% opposés. La proportion d'opposants étant beaucoup plus importante chez les jeunes.
L'étude des statistiques depuis la catastrophe de Fukushima, montre que plus on s'en éloigne, plus le soutien au nucléaire augmente.
La question de la sûreté reste donc forte parmi les motivations de nos concitoyens.
Leur sécurité est un des sujets que Fabien Roussel, le candidat du parti communiste, entend prendre à bras le corps, ce dont on ne peut que se réjouir.
S'agissant du nucléaire civil, c'est le principal objet de proccupation de nos concitoyens, avec la garantie de ne pas manquer d'électricité et de ne pas la payer trop cher.
Cette dernière condition n'est pas remplie aujourd'hui, c'est le moins que l'on puisse dire. Elle le sera encore moins demain avec la hauteur colossale des investissements que nécessite le plan annoncé par le chef de l'Etat non candidat.
Or, comme nous sommes un des pays au monde dans lequel le plus de centrales sont en activité, les risques d'accidents y sont plus grands qu'ailleurs. Ils le sont encore plus si on prolonge leur durée de vie et qu'on ajoute des EPR.
Les capitalistes japonais n'en ont cure. Ils persistent avec le nucléaire alors que les tremblements de terre sont toujours aussi fréquents et que le réchauffement climatique va produire plus de tsunamis.
Au contraire, les risques et les déchets éternels poussent certains pays à renoncer au nucléaire civil et les chercheurs, dans le monde entier, à trouver des sources d'énergie plus efficaces, moins périlleuses aujourd'hui comme pour les générations futures.
Ils considèrent les centrales actuelles comme une source transitoire d'énergie. Emmanuel Macron comme une source d'avenir à plus de trente ans.
Si les EPR étaient parfaits, pourquoi ces choix d'autres nations, ces recherches, pourquoi ces investissements ? Or le Président n'en a pas dit un mot, comme s'il avait honte que la France soit engagée dans un de ces programmes de recherche internationale, aux côtés notamment des USA, de la Russie et de la Chine, en cours dans les Bouches-du-Rhône. D'autres le sont dans le monde.
Si par malheur une catastrophe advenait, ici ou ailleurs, le nombre de partisans du nucléaire civil fondrait comme neige au soleil. Très peu de volontaires souhaitent en effet qu'une centrale soit construite à proximité de leur résidence ou qu'y soient enfouis des déchets radioactifs. C'est pourquoi le chef de l'Etat souhaite installer les nouveaux EPR sur les sites des centrales actuelles.
Mais, en même temps, il entend disséminer les mini-centrales sur tout le territoire et veut les financer en les exportant largement. Souhaitons qu'elles ne tombent pas dans des mains terroristes.
On mesure à quel point un débat national citoyen serait nécessaire.
Aux dernières nouvelles, le Parlement devra attendre plusieurs années avant d'être consulté.
Chantal Jouanno, présidente de la commission nationale officielle chargée du débat, a mille fois raison de le regretter.
Ses regrets n'y changent rien.