"France Inter : la directrice de la station Adèle Van Reeth visée par une motion de défiance". Sur "Télérama", le 11 juillet.
Le retour de Patrick Cohen sur France Inter ne passe pas. La brutalité avec laquelle son prédécesseur est débarqué en rajoute aux épurations effectuées.
Déjà éditorialiste-vedette de l'émission la plus macronienne du PAF sur France 5, il assumera désormais cette fonction dans les matinales de la station, les plus écoutées en France.
Très présent aussi sur la chaîne LCP, il vient compléter une tradition qui veut que quelques personnalités de la profession se partagent tout l'univers médiatique jusqu'à un âge très avancé. Parfois, des familles entières, telle celle des Duhamel, se retrouvent partout. Ils ne sont ni partisans de la retraite à 60 ans, ni du SMIC à 1600 euros. Les jeunes journalistes sont priés d'attendre et de bien vouloir se conformer au modèle de leurs anciens.
Parmi les faits d'armes de Patrick Cohen, son heure de gloire fut sa révélation, à la veille du premier tour d'une élection présidentielle, de la menace qui pesait sur la France. Mélenchon, déjà candidat et Marine Le Pen aussi, allait nous imposer le régime du Venezuela !
Scoop, à quelques jours du vote, auquel le président de la République de l'époque, sur France Inter précisément, allait donner un retentissement mondial. François Hollande venait de préférer s'en prendre, avec une hauteur de vue remarquable, à un de ses alliés d'aujourd'hui du Nouveau Front Populaire, plutôt qu'à celle qui pourrait bien le remplacer à l'Elysée en 2027.
Elle aura toutes ses chances si le locataire actuel parvient à empêcher celles et ceux qui sont arrivés en tête du scrutin historique du 7 juillet de faire entrer dans la vie de millions de concitoyens les mesures d'urgence de leur programme. Celui de la fasciste ripolinée tout entier tiendrait dès lors dans un seul slogan, collé sur tous les murs du pays : "Vous avez tout essayé et pourtant, pour vous, rien n'a changé !"
La diabolisation de l'insoumis ne date donc pas du 7 octobre et des attentats terroristes commis par le Hamas, selon la formulation retenue par toutes les composantes du NFP.
Nous savons maintenant pourquoi a été menée pendant des mois une campagne d'une telle intensité contre LFI. France Inter comme tous les autres médias y ont pleinement collaboré.
Dans sa "Lettre aux Français", injonction en réalité adressée aux députés qui viennent de recevoir l'onction du suffrage universel, Emmanuel Macron impose à la représentation nationale de se mettre d'accord sur un gouvernement constitué autour de son parti qui vient de perdre les élections pour la troisième fois consécutive.
Avec un impératif : qu'en soit exclue la composante du NFP qui a le plus de députés dans l'Assemblée.
En clair, le président veut obtenir du NFP qu'il se fasse Hara Kiri, comme il l'avait obtenu de la Nupes.
Un déni de démocratie comme le dit si bien Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT mais aussi, avec d'autres composantes syndicales et associatives, parties prenantes à part entière du caractère inédit de la nouvelle alliance réalisée. Ce que le garant des institutions ignore superbement alors qu'elles ont contribué à la défaite du RN. Il n'est pas le seul.
Quant à Gérard Larcher, il déborde largement le cadre des prérogatives de sa présidence du Sénat avec la prétention d'imposer un vote de censure aux députés. Je serais curieux de connaître sur quel article de la Constitution il s'appuie.
On se souviendra qu'il a fait récemment plusieurs visites à l'Elysée et qu'avec la présidente de l'Assemblée nationale, ils y avaient été conviés à dîner, afin de mettre au point le passage en force de la réforme des retraites. Toujours ensemble pour fomenter leurs mauvais coups.
Qu'en pense Laurent Wauquiez ?