Pour la première fois, le chef d’état-major français, le général Thierry Burkhard participe à la préparation publique du budget de la nation. Il prépare l’opinion aux annonces que va faire le premier ministre dans quelques jours.
Il n’y va pas avec le dos de la cuillère. C’est le passage à une économie de guerre que ce général est venu annoncer, outrepassant largement les prérogatives de sa fonction.
L’heure est grave. La Russie menacerait tout particulièrement la France. Manifestement, notre bombe atomique ne la dissuaderait plus de nous attaquer. Ajoutée à celle de la Grande-Bretagne non plus. Il faut désormais oublier le Brexit, abandonner le rôle de dissuasion de l’arme nucléaire et se préparer à envoyer de nombreuses troupes sur le front ukrainien. La visite d’Etat d’Emmanuel Macron n’en est pas restée aux apparats et à la dégustation de petits fours. Notre président se consacre à recruter des pays qui acceptent de participer à l'expédition. En d'autres temps, dirigée par Jacques Chirac et Dominique de Villepin, la France était reconnue comme œuvrant pour des relations pacifiques entre les nations.
Autant de choix de première importance qui relèvent de la responsabilité du Parlement et du président de la République. Ils feraient un excellent sujet de référendum.
Anticipés par un général, cela leur donne la dramatisation nécessaire. Le doute n’est pas permis. Nous sommes déjà en guerre contre une autre puissance nucléaire qui nous menace spécifiquement. En conséquence, le projet de loi budgétaire doit s’adapter à ces circonstances exceptionnelles. Il est du devoir de chacun de consentir les sacrifices d’un niveau à nul autre pareil qu’impose la défense de la nation menacée dans son intégrité et sa souveraineté. On remarquera que c’est exactement ce qu’attendent de nous et de l’Union européenne Donald Trump et les milliardaires US. Le droit de la force plutôt que la force du droit vers un monde transformé en jungle par la loi du plus fort à condition d'accepter de se comporter comme des moutons.
L’Espagne s’y refuse. Son premier ministre socialiste n’entend pas sacrifier le modèle social de son pays à la préparation d’une guerre mondiale. La France devrait adopter ce point de vue et mettre sa diplomatie au service de l’élargissement de ce front du refus à toute l’Union européenne et au-delà. De ce front pour la paix et de nouveaux progrès de civilisation.
Chaque parti politique, chaque citoyenne, chaque citoyen, chaque jeune est au pied du mur.