La motion de rejet du projet de loi du gouvernement sur l'immigration a donc été adoptée.
C’est une bonne nouvelle.
Un fiasco personnel pour Gérald Darmanin, une défaite cuisante pour la macronie mais ce n’est pas une victoire, loin s'en faut.
On doit cette adoption d’abord à la perte de sa majorité qu’a infligé une Nupes unie à Emmanuel Macron lors des dernières élections législatives. Messieurs les politologues, on voit bien que cette défaite n’avait rien de relative !
Mesdames, messieurs les dirigeants des partis de gauche et écologiste, quelles leçons en tirez-vous ?
C’est sa défaite de 2022 qui conduit le président de la République à multiplier les sujets qui divisent la société et les forces politiques. L’exact contraire du rôle qui devrait être le sien. Diviser pour conserver une capacité de nuire jusqu’à la fin du mandat, d’achever la mission confiée par la classe dominante et s’assurer qu’elle se poursuivra après 2027.
Le faire grâce au rôle de caisse de résonnance joué par la majorité des médias.
Mais au train où vont les choses, les échéances pourraient bien devoir être rapprochées.
La victoire, les progressistes, les démocrates en sont encore loin puisque sur l’immigration et sur d’autres sujets, l’extrême droite a d’ores et déjà acquis l’hégémonie des idées. Ce qu’ont traduit plusieurs groupes hier en votant contre un projet de loi auquel ils reprochent de ne pas aller assez loin en matière d’exclusion de l’étranger et de haine de l’autre, en premier lieu s'il est arabe et musulman.
Stratégie aussi adoptée par un ministre de l’Education nationale aux dents qui rayent le parquet afin de couvrir d’un vêtement féminin très peu porté une rentrée scolaire parmi les plus catastrophiques. Le classement PISA n'est pas tombé du ciel.
Projet de loi qui avait le soutien de deux prétendants à l’Elysée issus de la macronie, Gérald Darmanin et Edouard Philippe. Pour ce dernier, c’est donc aussi un sérieux revers pour le « blanc bonnet, bonnet blanc ».
On en parle moins dans le poste.
Les illusions pourront donc poursuivre leur chemin si la confrontation des idées se limite à déterminer quelle dose de racisme et d'antisémitisme est acceptable ou non.
Pourtant, l'ancien premier ministre n’avait-il pas annoncé ses ambitions dans une interview exclusive à « L’Express » entièrement consacrée à…l’immigration dont pour ma part j’avais à l’époque souligné ici dans un billet les convergences avec les thèses de Mme Le Pen ?
Il est vrai, sans aucun écho.
Critique trop radicale sans doute comme celle du philosophe marxiste Alain Badiou.