Le Parti communiste français opère ce que je considère être une révolution culturelle.
Incapable de se métamorphoser après l’effondrement de l’URSS et les crimes commis au nom du communisme au XXe siècle, tel que, il est désarmé pour jouer son rôle historique dans le processus de dépassement du capitalisme imaginé par Marx.
Aucun humain dans le monde n’aspire au goulag !
Le choix a donc été fait, au terme d’un long processus qui a commencé bien avant sa direction actuelle, pour sauver ce qui reste d’un appareil et de positions électives, d’abandonner la visée communiste qui dans sa conception du siècle précédent est un puissant repoussoir.
Si des tentatives de transformations ont certes vu le jour, toutes ont échoué et ces échecs ont fait le lit de la situation actuelle.
La dernière, celle que nous vivons, vise à épouser la conception dominante de l’activité politique, celle pratiquée par les autres partis, dont nos concitoyens s’éloignent de plus en plus.
Ce faisant, ne se distinguant plus de ses concurrents, le PCF n’a plus d’espace politique spécifique. Plus il ressemble aux autres, moins il est repérable et repéré.
Son déclin se poursuit donc.
De ce fait, la structure des discours de Fabien Roussel est conçue, d’une part pour, en même temps, entretenir la flamme communiste de militants de moins en moins nombreux et de plus en plus âgés, et, d’autre part, pour afficher le ralliement à la société telle qu’elle est, c’est à dire capitaliste.
Or, cette dernière, dans sa phase mondiale de développement, est en crise systémique.
Elle se montre incapable de surmonter les contradictions colossales qu’elle génère.
Le capitalisme devient de plus en plus autoritaire jusqu’à épouser les thèses d'un fascisme qui se ripoline afin d'être plus présentable.
Pour autant, le dérèglement climatique, la multiplication des conflits armés, la guerre économique, la pauvreté, les inégalités en sont arrivées à un tel point que la vie sur terre est compromise.
Il faut d’urgence tourner la page d’un système qui peut conduire à l’apocalypse.
Là est la source de l’angoisse qui étreint les jeunesses dans le monde.
Elle est partagée par celles et ceux qui, comme moi, considèrent que leur conception du communisme est déjà là au moment où le PCF, délibérément, lui tourne le dos.
Nombre de mes camarades vont bien sûr me trouver excessif.
Tant que le regard de ma fille dira le contraire et que mon corps le permettra, j'aurai la force de continuer.
Je ne fais que tenter de comprendre le réel pour pouvoir contribuer à le transformer.
Au fil des années, j’ai acquis la conviction que cette transformation était dans le capitalisme lui-même, ici et maintenant, alors que j’ai cru qu’elle était dans un idéal qui s’est avéré inaccessible, jusqu’à produire son contraire au XXe siècle.
D’une conception idéaliste du communisme, la vie, mes lectures et mes rencontres m’ont conduit à sa visée matérialiste.
Modestement, je m’efforce de la faire partager.