Lucien Atencia

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Billet de blog 13 juin 2025

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Tout s'accélère.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour rester premier secrétaire du Parti socialiste,  Olivier Faure se devait de participer à la diabolisation de LFI. S’il se rend compte aujourd’hui que cette posture pourrait avoir des conséquences fâcheuses aux prochaines élections municipales, je ne m’en plaindrai pas mais je fais également le constat que les propos d’Olivier Faure sont très démonétisés, parce que très sensibles au sens du vent.

Je l’entends encore proposer, contre « le prétendu laxisme de la Justice » que la police contrôle l’application des peines qu’elle prononce. Cette surenchère avec le RN faisait entrer le premier secrétaire du PS dans le club dans lequel se bousculent ceux qui n’ont rien à faire de la séparation des pouvoirs, principe fondateur de la République.

L’extrême droite, depuis qu’elle est devenue le premier parti de France, a acquis un grand pouvoir d’attraction auprès des autres partis politiques. Tous lui envient ses électeurs. Tous plus ou moins cherchent à leur plaire. Le pathos d’Aristote. Pour cela, ils parlent comme le RN. Ils deviennent, à leur corps défendant, des propagandistes de la pensée de l’extrême droite. Cette dernière capitalise le phénomène lors des élections.

Ni vu, ni connu. Cela a conduit Léon Deffontaines, tête de liste du PCF aux dernières élections européennes, à tenir les mêmes propos à l’encontre des jeunes mobilisés pour Gaza que ceux que réservent les députés du RN aux matelots de la flottille chargée de vivres et de médicaments, illégalement arrêtée dans des eaux internationales.

Rappeler cet exploit du jeune candidat communiste serait un crime aux yeux de beaucoup de mes camarades. A le taire, le risque est pris qu’il se renouvelle. Je refuse d’en assumer la responsabilité.

Je préfère tenter de mettre en évidence que des communistes avaient tenté de souligner que ces élections européennes qui habituellement ne mobilisent pas les foules auraient cette fois des conséquences beaucoup plus importantes compte tenu de leur contexte national et international.

Cela aurait dû pousser à rechercher l’unité d’une liste unique sur un projet commun rendu possible par l’accord intervenu entre le PS, le PCF, les Verts et les Insoumis. Sa partie consacrée à l’Union européenne pouvait tout à fait en constituer la base. Les jeunes du PS, des écologistes, de LFI et de Génération.S le pensaient. Ils ont même organisé des meetings communs sur ces thèmes.

Avec mes modestes moyens, je leur ai accordé beaucoup plus de publicité que ne l’a fait « l’Humanité ». Ma page en témoigne. Or, si les résultats de ces élections européennes ont eu des conséquences beaucoup plus importantes que celles qui étaient prévues par une infime minorité de politologues, on le doit beaucoup au coup de poker d’Emmanuel Macron, à sa dissolution, trait de génie qui aura accéléré les prises de conscience. Le président en aura été le grand perdant, révélant qu’il avait perdu l’autorité qu’il avait encore parmi nos concitoyens. Le RN a réalisé un tsunami électoral qui l’a amené aux portes de l’Elysée.  Le PCF, pendant dix ans, devra désormais, privé de députés européens, afficher son identité ailleurs qu’à Bruxelles et à Strasbourg. La liste LFI a progressé de un million de voix, ce qui est devenu un secret d’Etat. Dédicace spéciale pour le PS, présenté avec son candidat Raphaël Glucksmann, qui n’en est pas membre, comme les grands vainqueurs d’un scrutin qui redonnerait toute sa force propulsive à la social démocratie. Propagande ! « La liste du PS n’a fait que récupérer les voix perdues par les écologistes. Le bloc réformiste n’y a rien gagné. Seule la liste de Mélenchon a progressé ». Quel est le gauchiste qui se permet ce sacrilège ? Il est vrai qu’il porte une écharpe rouge. Il se nomme Christophe Barbier. Il veut conserver une crédibilité dont il pense qu’elle abandonne ses confrères. Ira-t-il jusqu’à reconnaître que la social démocratie n’existe plus, que le PS n’est plus qu’un parti de gouvernement et qu’à ce titre, il soutient le gouvernement de François Bayrou qui a fait sa priorité d’une réduction massive des crédits consacrés « aux dépenses sociales et locales ».

Je me réjouis que la revue « Regards» porte un appel à l’unité des jeunes du PS et des écologistes. Il s’y écrivait tout autre chose quand les jeunes du PS, des Verts et Insoumis, avant les dernières élections européennes, organisaient des meetings communs en faveur de cette unité sur un projet pour l’Union européenne commun qu’ils avaient rédigé, espérant ainsi être entendus par leurs ainés. Les jeunes communistes étaient déjà absents.  

Une guerre mondiale vient peut-être de commencer entre puissances détentrices de l’arme nucléaire. Ce n’est pas une surprise pour ceux, celles, pour tous ces jeunes qui en ont annoncé la probabilité. Qu’on ne s’étonne pas ensuite que la santé mentale soit défaillante pour beaucoup d’entre eux. Ils ont toute la vie devant eux et savent que les guerres, les conséquences du dérèglement climatique, ils les connaîtront toutes si rien ne change. Ils ont quelques raisons d’être impatients. Leur impatience devrait être la nôtre.

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