Poutine et Trump ont en commun de partager des objectifs qui servent leurs projets respectifs de superpuissances impérialistes qui ont choisi d’échanger entre elles des territoires qui les intéressent tout particulièrement.
La guerre en Ukraine est une opportunité qui peut y contribuer. Des territoires ukrainiens peuvent satisfaire Poutine dont le projet est de reconstituer la grande URSS.
L’Océan Arctique, territoire à 53 % russe, sa richesse en terres rares, son rôle stratégique passionnent Trump qui voit là l’occasion de réussir de bonnes affaires et de satisfaire les promesses faites à ses électeurs.
Ils n’ont jamais caché leurs projets. Au lieu de les prendre au sérieux, ils sont prétendus comme fous !
Pourquoi se faire une guerre pour dominer un monde en ruines, détruit par des armes nucléaires surpuissantes alors que l’on peut s’entendre pour que le capitalisme continue de régner en maître absolu sous notre conduite ?
Pour convaincre Poutine de ses bonnes dispositions, pour qu’il contribue à en faire un faiseur de paix digne de recevoir le prix Nobel, Donald Trump a offert un cadeau royal à son hôte. Il le reçoit en un territoire US qui a appartenu à la Russie et qui en est le plus près. Un puissant symbole qui permet au président russe de voyager en sécurité. Ces deux-là ne peuvent ce vendredi en Alaska que se vouloir du bien.
Trump sait que le rôle que jouent les terres rares aujourd’hui est celui qu’occupait le pétrole dont les monarques arabes étaient les rois. Pour nombres de productions courantes, elles sont indispensables mais aussi dans des domaines aussi décisifs que ceux de la santé, de la recherche et des armements les plus sophistiqués.
Ne pas en posséder, c’est être hors jeux dans la compétition internationale, encore davantage quand la tendance veut quelles entrent toujours plus nombreuses dans plus de productions. Or, la croute terrestre s’appauvrit et en recèle de moins en moins. Leur rareté décuple l’importance de l’enjeu de pouvoir en posséder. Ce dernier domine dans la lutte qui oppose pour l’hégémonie mondiale Etats-Unis et Chine. Cette dernière fonde son développement sur sa puissance industrielle, avec pour atouts sa démographie, ses capacités d'innovations industrielles et commerciales, le niveau de formation de ses salariés et la stabilité d'un capitalisme d'état sous la direction d'un parti unique. Autant de ruptures de concurrences que les milliardaires US ne peuvent plus supporter et qui ont conduit au projet Trump de métamorphose du capitalisme afin de garantir sa pérennité.
Dans les mois qui viennent les terres rares vont occuper dans l'actualité une toute autre place que celle qu’elle leur réserve aujourd’hui. On peut même se poser la question de savoir combien de temps le capitalisme usurier français restera en dehors du coup. Les dernières déclarations d'Emmanuel Macron montrent que les positions de l'Union européennes évoluent vers une acceptation d'un échange de territoires. Donc à ce que Volodymyr Zelinsky cesse de s'y opposer.
Plusieurs ouvrages sur le sujet sont annoncés dont celui de Patrick Le Hyaric qui a la réputation méritée de ne pas écrire pour ne rien dire. Aussi celle de beaucoup travailler, particulièrement avant de publier un nouvel ouvrage.
J’espère que ces quelques lignes auront mis l’eau à la bouche de nombre d’entre vous. Elles doivent beaucoup à un entretien que j’ai eu avec lui et avec l’ami Bernard Vasseur. Ils m’ont passionné.
Rien de fatal dans ce qui se dessine. Je n’ignore pas le rôle des BRIKS et la place qu’ils veulent occuper.
Aider à comprendre ce que sont les tenants et les aboutissants d’une situation inédite, n’est-ce pas déjà préparer la nécessaire contre-offensive ?
Ce n’est pas un hasard si un épais brouillard est organisé pour que nous n’y comprenions rien. Il n’est pas de la responsabilité du dérèglement climatique qui en faisant fondre les glaciers de l’Arctique a confirmé combien cette région russe était riche, pas qu’en terres rares.