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Billet de blog 15 février 2022

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L'exploit de Valérie Pécresse.

C'est pour pousuivre ce déni démocratique que la présidente du conseil régional d'Ile-de-France est candidate. Elle n'est pas la seule sur tout l'échiquier politique.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour gagner la primaire de LR et y devancer Éric Ciotti, Valérie Pécresse avait labouré les terres du sinistre Z. Dès lors, pour atteindre le deuxième tour, il fallait impérativement que les deux champions de l’extrême droite soient crédités de scores sensiblement égaux pour abaisser la barre de la qualification.

Si l’un des deux prenait nettement l’avantage, c’est lui qui affronterait le président sortant. Situation que recherche ce dernier tout en étant candidat à rien.

Il devait barrer la route à cette extrême droite. Résultat, nous en avons deux pour le prix d'une qui, au total, pèsent bien plus que lui dans les intentions de vote que lui accordent les sondages. Bien plus aussi, malheureusement, que le total  de celles attribuées à la gauche et aux écologistes, si, pour une fois, ils étaient rassemblés.

Notre génial président, en s'appuyant sur les institutions de la Ve République, peut ainsi diriger le pays avec le soutien d'un quart des votants du premier tour. Il peut même décider de tout tout seul, jusqu'aux pourboires des garçons de café.

Le Parlement est réduit au rôle d'une chambre d'enregistrement dans laquelle, bien des fois, nos représentants apprennent à la télévision ce qu'une majorité en extase votera le lendemain.

C'est pour pousuivre ce déni démocratique que la présidente du conseil régional d'Ile-de-France est candidate. Elle n'est pas la seule sur tout  l'échiquier politique.

Valérie Pécresse se devait de devenir une spécialiste de la danse acrobatique pour, en même temps, conserver les électeurs restés fidèles à la ligne infranchissable tracée par Jacques Chirac, tentés de retrouver leurs ministres déjà au gouvernement et d’attirer à elle ceux qui à l’opposé rêvent d’une aventure avec l’extrême droite.

Pour son grand meeting, elle a eu peur d’attraper un tour de reins en abandonnant le délicat équilibre qui lui est pourtant indispensable et en jouant une partition plus Z que Z, de surcroît avec un violon qui sonne faux.

On pouvait croire à cet instant que c'était Eric Ciotti qui avait remporté la primaire !

Une routière de la politique venait d’oublier la règle d’or qui conduit les électeurs à préférer l’original à la copie. Choix qui risque fort de lui être fatal.

Surtout que sur France 5, au même moment, la sinistre Le Pen, tentait de se différencier de Z en se dédiabolisant au maximum sur la forme comme sur le fonds.

Là, Z s’est encore frotté les mains. Il voyait s'ouvrir un espace sur lequel il ne comptait peut-être pas.

Emmanuel Macron aussi qui voyait s"éloigner ce qu'il redoute le plus, c'est à dire devoir affronter la droite au deuxième tour, même si cette fois ce n'était pas son adversaire préférée.

Il y a trois ans, j'écrivais que ce camp là, raciste, xénophobe et antisémite, en France, était dans l'Union européenne à un niveau d'influence électorale des plus élevés et avec le plus de constance. A l'époque qui s'en est préoccupé ?

J'osais même avancer l'audacieuse hypothèse selon laquelle la gauche était au plus bas parce que ses deux composantes principales, le PS et le PCF, étaient confrontées à une profonde crise d'identité qu'aucune autre formation politique ne parvenait à compenser.

Anne Hidalgo et Christiane Taubira en savent aujourd'hui quelque chose, qui n'est pas dû à leur sexe.

Triste spectacle d’institutions au bout du rouleau, tandis que la gauche répète déjà la prochaine pièce à l'affiche en 2027, en espérant profiter de l'absence de plusieurs acteurs de celle actuellemnt jouée qui ne seront plus là.

Mais ce qui se rapproche à grands pas, c'est une situation politique à l'américaine dans la nation de la Grande révolution, avec deux forces politiques qui, à tour de rôle, se partagent le service du capital.

La première, rassemblerait ce qu'a déjà bien mis en oeuvre Emmanuel Macron qui va du parti socialiste à la droite restée fidèle à Jacques Chirac. Edouard Philippe se verrait bien  prendre la tête de ce parti des "Démocrates".

La seconde accueillerait, avec le nom de parti "Républicain", ceux qui à LR en piaffent d'impatience et une extrême droite réunifiée. C'est la nièce Le Pen qui espère bien l'incarner.

Tout cela fait bien peu de cas des attentes sociales, démocratiques et ecologiques de nos concitoyens tandis que l'humanité est confrontée à d'énormes défis, dont certains menacent son existence.

Nombreux sont les électeurs qui risquent d’aller prendre l’air avant, dans moins de 60 jours.

Avec une pandémie qui n’en finit pas et, nous dit-on, la guerre à nos portes.

La totale quoi ! 

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