Lucien Atencia

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Billet de blog 15 juin 2025

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Menace existentielle.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il me semble que le principal enjeu de ce congrès du PS consistait à tourner définitivement le dos à la social-démocratie pour n’être qu’un parti de gouvernement. Un parti qui espère désormais remporter l’élection présidentielle avec la politique du gouvernement de François Bayrou qu’il ne censure pas.

N’a-t-il pas, pour assurer la pérennité de cette politique hautement libérale, qui s’en prend à tous les conquis du programme du Conseil national de la Résistance, proposé que les députés abandonnent leur droit constitutionnel de censurer un gouvernement ?

La détestation de Mélenchon, arme de division préférée de Macron, aura permis, à la fois, cette conversion historique assumée au libéralisme et la réélection comme premier secrétaire d’Olivier Faure. Bien plus unitaire que les autres pour mener la même politique. Les socialistes sauront trouver les accents qui leur permettront d’entretenir l’illusion qu’ils sont toujours dans l’opposition. Ce ne sera qu’un peu plus difficile qu’en d’autres occasions. Ne sous estimons pas leurs talents en ce domaine.

Ce congrès aura été sous l’influence de la théorie des deux extrêmes du président de la République. En retour, sa préparation a pesé sur la vie politique, du moins sur la composition et les choix de gouvernements minoritaires avec pour seule opposition organisée LFI. La conversion de toutes les autres formations politiques à cette théorie des deux extrêmes, l’exploitation politicienne de l’antisémitisme et de l’attentat terroriste immonde du 7 octobre, la normalisation du RN, auront créé un climat qui permet aujourd’hui à Emmanuel Macron d’afficher un soutien sans faille à l’agresseur israélien. Ce dernier a pourtant pris le risque de déclencher une guerre mondiale. Il profite de son avantage militaire, de sa possession de l’arme nucléaire pour en finir définitivement avec la cause palestinienne au moment où cette dernière était au zénith dans le monde. Que des perroquets en arrivent à s'extasier devant les frappes chirurgicales de Tsahal soulève le cœur. Pour eux, la vie humaine est quantité négligeable.

Il est beaucoup question des intentions belliqueuses de l’Iran. Oubliées celles de Netanyahu et de ses ministres fascistes qui sont déjà passés aux actes et avec quelle sauvagerie à Gaza. La destruction de la Palestine n’est pas une menace, elle est en cours. Nous avons sous les yeux, quotidiennement, les images insupportables de ces enfants mutilés qui ont perdu leur parents et qui crèvent la faim.  Ne compterait plus que la menace existentielle que ferait courir l’Iran. Il devient l’agresseur. Rôle que Poutine a fait jouer à l’Ukraine, qualifiée pour l’occasion de fasciste.

Netanyahu réussit un coup de maître. Isolé, il reprend la main. Il stoppe les négociations entre les États-Unis et l’Iran, il renvoie la Palestine dans l’oubli. Il approche le monde, comme jamais, d’une guerre totale. La possession de l’arme nucléaire qui permet une telle domination va désormais devenir l’ambition de bien des nations de la région, dictatures riches de leur pétrole qu'apprécie tant Emmanuel Macron. Donald Trump aura réussi à faire que la force impose sa loi et que la guerre se fasse hors des Etats-Unis, sans troupes US.

De brillants journalistes vont jusqu’à expliquer que l’Iran va changer de régime, Le règne de l’ignorance. L’Iran est une grande nation très éduquée. Le sentiment national y est très puissant. L’agression israélienne va regrouper la population autour des mollahs. C’est toujours ainsi que cela se passe.

Versons une larme sur ces courageuses femmes iraniennes que ces journalistes sans scrupules ont brandies pour être raccord avec le ton qu’a donné Emmanuel Macron aux copistes. Les révolutions ne s’exportent pas. Les peuples concernés les font ou ne les font pas. Ils n’attendent rien de ceux qui dénigrent les grèves que les capitalistes les contraignent d’organiser. Les travailleurs y consentent toujours des sacrifices que ces commentateurs zélés ne voient jamais. Quand leur liberté d’expression est menacée, lesdits travailleurs se retrouvent en première ligne.

Salut et fraternité.

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