Lucien Atencia

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Billet de blog 16 mai 2025

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L'Omerta.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Si j’avais été l’avocat de François Bayrou, je lui aurais conseillé dès le départ un autre système de défense. Il aurait dû reconnaître qu’il savait et qu’il n’avait pas accompli ce que les pouvoirs dont il disposait lui auraient permis de faire.

Il aurait pu compter sur des circonstances que d'aucuns considèrent encore aujourd'hui atténuantes puisque c’était une autre époque et alors que tout le monde savait, la loi du silence a été observée par tous. Telle aurait dû être l’objet de la commission d’enquête parlementaire, ce qui lui  aurait sans doute évité de sombrer dans un affrontement politique, délibérément recherché de part et d’autre.

J’en veux pour preuve que François Bayrou soit arrivé le livre « La Meute » à la main, donc avant qu’aucun député membre d’une commission officielle n’ait pu prononcer un seul mot.

Cet affrontement a occulté la monstruosité des crimes commis à Bettharram et ailleurs alors que des centaines de milliers de téléspectateurs ont suivi l’audition du premier ministre du gouvernement de la France.

Il n’y aurait pas eu d’affaire Bayrou, ce qui lui aurait évité des tourments que personne ne peut souhaiter à son pire ennemi. Pendant des mois, la dignité d’un homme a été bafouée. On a pu vérifier à quel point ces tourments le rongeaient jusqu’à lui faire perdre les pédales. Jusqu'à mettre en cause la commission qui l'auditionnait et la presse.

N’a-t-il pas reconnu, en même temps, qu’il savait ce que la presse avait dit de l’affaire et qu’il ne la lisait jamais entièrement ? N’a-t-il pas précisé de la publication qui avait révélé les crimes qu’il ne la consultait pas de peur de se polluer l’esprit ?

N’a-t-on pas entendu le président de la République soutenir publiquement son premier ministre la veille de sa comparution devant une commission d’enquête parlementaire et s’immiscer ainsi dans les travaux d’une commission décidée et élue par l’Assemblée nationale ce que la Constitution dont il est le garant lui interdit de faire ? Son prédécesseur, François Hollande, a lui retrouvé les mêmes accents que ceux qu’il avait eus sur France Inter pour accuser le candidat Jean-Luc Mélenchon de vouloir imposer en France le régime du Venezuela, bien avant un funeste 7 octobre ? A l'époque, de Marine Le Pen, le président n'avait rien dit, trop occupé à pourfendre la finance.

Ce jeudi matin, sur le même service public, l’éditorialiste, inventeur de l’énorme mensonge a eu le privilège de commenter l’audition de François Bayrou, lequel y a nommément cité Mélenchon pour défendre son honneur. L’honneur de l’Insoumis, copieusement piétiné dans « La Meute », qu’en disent les dirigeants de gauche, les médias qu’indigne légitimement le sort réservé à François Bayrou et pas du tout celui dont  « La Meute », œuvre magistrale appelée à devenir un best-seller de l’édition, accable Mélenchon et ses amis, comparés à des robots privés de cerveau et de cœur ?  Ils en rajoutent une louche et mettent en cause la partialité d’un des rapporteurs de la commission d’enquête. Sans lui, des monstruosités commises, nous ne saurions toujours rien. Ils ont l’indignité sélective, la même que celle dont ils font preuve face au génocide du peuple palestinien à l’œuvre à Gaza.

Le rapporteur coupable doit donc être puni d’avoir été un lanceur d’alertes et d’avoir donné un coup de pied dans un panier de crabes, en osant viser sa tête qui paraît-il doit avoir des comportements irréprochables et donner l’exemple, ce que font très bien les députés d’extrême droite vers lesquels se tournent tous les micros pour qu’ils commentent la comparution de François Bayrou. Tous, dans une belle unanimité, apportent leur soutien au premier ministre, condamnent LFI et Mélenchon. Allez donc savoir pourquoi ?

Ce rapporteur, ses semblables, tous membres d’une secte, leur gourou doivent d’urgence êtes mis « hors d’état de nuire », selon la sentence prononcée par une ancienne députée qui il a peu était encore une adepte parmi les plus convaincues de la dite secte.

Si François Bayrou doit démissionner, ce que je pense, la démonstration doit en être établie sur la base de la critique de ses choix politiques et non sur son mauvais système de défense.  Sinon, des partis de son opposition peuvent  le soutenir  à partir d’un autre motif, ils ne sont pas prêts pour affronter le suffrage universel. Question qui passionne le monde du travail et de la création puisque depuis des mois elle est au cœur de la vie politique et de la préparation du congrès du Parti socialiste.

La politique marche sur la tête. Silence dans les rangs !

Sur des activités politiques et médiatiques en état de putréfaction avancée, le maintien de l’omerta s’impose. Il est même de bon ton de les offrir en modèles à la planète entière.

Salut et fraternité.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.