Lucien Atencia

Abonné·e de Mediapart

556 Billets

0 Édition

Billet de blog 17 janvier 2025

Lucien Atencia

Abonné·e de Mediapart

Le vide.

Lucien Atencia

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le vide du discours de politique générale de François Bayrou n’est que l’expression de la stratégie minable d’un premier ministre dans l’obligation de dissimuler le trop-plein d’une politique et de comportements que nos concitoyens ont déjà sanctionnés à trois reprises dans les urnes.

Le refus d’en tenir compte du président le plus détesté de la Ve République est un déni de démocratie à l’origine du chaos que connaît le pays. Ce dernier n’est pas à venir, il est là.

La France est désormais la seule République au monde qui choisit ses premiers ministres parmi les partis politiques qui ont une influence électorale inférieure à 10% Tous les espoirs sont donc permis au secrétaire national du PCF. Ce n’est pas le cas des députés du groupe GDR qu'il a dû quitter.

Cela ne pourra pas durer.

Les citoyennes, les citoyens, la jeunesse vont reprendre la main, sinon, ce ne serait plus la France.

S’ils avaient pu voter ce jeudi, ils auraient censuré le gouvernement Bayrou. Ce n’est pas une opinion, c’est un constat. Il souligne l'écart qui sépare la réalité de ce que vit, pense, redoute, espère la population et le spectacle affligeant qu'offre trop souvent l'activité politique et ses représentations médiatiques. N'est-ce pas la peur de devoir affronter ce réel et le suffrage universel qui conduit à tant de dissimulations et à une course de lenteur, entachée d'entorses à une Constitution à bout de souffle mais dont presque tous continuent de se réclamer ?

On ne sort pas d’une crise aussi profonde en poursuivant avec ce qui l’a provoquée. Sinon c’est le fascisme de la digne fille de son père qui gagnerait, comme le duo Trump-Musk aux Etats-Unis. 

Les groupes écologistes, insoumis et communistes ont voté la motion de censure qui n'était signée à l'origine que par le plus important d'entre eux. 12%  du groupe socialiste également.

Le locataire de l'Hôtel Matignon a contribué à ce que s'exprime, encore déformée, ce qui constitue la dominante de l'état d'esprit des électeurs qui ont placé en tête des élections législatives anticipées les candidates et candidats issus du Nouveau Front Populaire.

Le joueur de poker qui occupe le palais de l'Elysée leur a volé, avec le mépris et le cynisme qui le caractérisent, leurs votes et leur programme. Ce qui n'a eu pour conséquence que de renforcer leur attachement à l'unité et aux conceptions d'une alliance qui plus que jamais incarne à leurs yeux la seule alternative à une politique qui leur fait tant de mal et qui défigure leur nation.

La perfectionner, la démocratiser, la mettre à portée de leur intervention personnelle, beaucoup en sont d'accord. Lui faire subir le sort de la Nupes, tous savent ce qu'il en a coûté. Aucun d'entre eux n'a oublié que leur unité a été décisive pour barrer la route du pouvoir à Bardella, pas plus que la division a été un tremplin pour le RN lors des élections européennes. Nous vivons aujourd'hui les répliques de ce tsunami électoral.

Les raisons d'espérer demeurent. Le prochain acte, bien plus décisif, sera celui du vote du budget. Certes, le trio Macron-Bayrou-Medef a réussi à mettre un coin dans l'unité du NFP. C'est sérieux mais considérer qu'approuvé par les dirigeants d'un Parti socialiste qui prépare son congrès, tout serait joué, constituerait une erreur car les hommes, les femmes, les jeunes qui lui accordent leur préférence sont beaucoup plus divers et interrogatifs que ne le laisse entendre la prise de risques considérable qui vient d'être affichée.

La lutte des classes s'exacerbe. L'actualité s'accélère. Les prises de conscience aussi. Les confrontations politiques respectueuses doivent retrouver une place qu'elles ont abandonnée depuis bien des années. Les mener partout, du plus petit village à la capitale, telle est l'urgence du moment avec la prise d'initiatives unitaires de mobilisations de l'intersyndicale. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.