Lucien Atencia

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Billet de blog 17 octobre 2022

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Mardi, on se retrouve, ensemble

Mardi, chacun dans son rôle, on sera ensemble pour ajouter une pierre à un mouvement populaire qui peut l’emporter. Elle viendra s’ajouter à celles du 29 septembre et du 16 octobre. D’autres suivront, si nécessaires.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il se trouve que la grande CGT n’est pas mon syndicat. Le mien, c’est la grande FSU. J’ai modestement, avec d’autres, contribué à sa création. J’y ai appris à ne pas confondre mes adversaires et mes amis, ce qui trop souvent se pratique.


Ainsi, toutes celles et ceux qui manifestaient à Paris ce dimanche 16 octobre, sont autant acquis à la cause des grévistes des raffineries que les salariés qui étaient en grève le 29 septembre dernier. Ils savent comme eux que patronat et pouvoir cherchent à les diviser comme chaque fois qu'ils luttent. Ils savent que pour obtenir des résultats, pour créer un rapport des forces favorable, le nombre, la détermination, la clairvoyance, le sacrifice même des premiers intéressés sont indispensables.

Pourtant, cela n’y suffit pas. Il faut que l’action soit comprise dans le pays, qu’elle porte une part de l’intérêt général. On y réussit mieux dans l’union, sûrement pas en stigmatisant celles et ceux qui ont l’habitude de manifester avec vous. La CGT n’a jamais été aussi grande que quand elle assure la promotion de ce syndicalisme rassemblé. Mais le syndicat ne peut pas tout. L'anarcho-syndicalisme, c'était hier.


Quand un conflit social a été volontairement déporté sur le terrain politique par l’adversaire de classe, comme c'est le cas avec celui qui gagne en puissance,  ce n'est pas au syndicat de monter au front sur ce qui est de la responsabilité des formations politiques. Renaissance, LR, le RN ne s'en privent pas. A gauche, c'est beaucoup moins évident car trop souvent on se contente de soutenir et de répéter ce que font très bien les syndicats. Le déséquilibre des forces politiques en présence pèse défavorablement contre la satisfaction des revendications, amplifié par le rôle des médias dominants.


Les grévistes, les syndicats, la CGT ont mis le gouvernement sur la défensive en brandissant les superprofits de Total et la faiblesse des rémunérations en France. La marche de dimanche y a contribué parce que les salaires trop bas, l’inflation trop haute rendent la vie trop chère et vident les frigos. L'obsession capitaliste du "salaires, prix et profits" !


Parce que c’était un dimanche, les jeunes étaient là, bien plus nombreux que d’habitude. Trop ne se nourrissent que grâce aux associations caritatives. Ils n’ont pas de salaire, leur logement les ruine et les produits de première nécessité coûtent beaucoup trop chers. La cause du climat, bienvenue dans la plateforme de la marche, les a motivés. Des familles, des enfants aussi étaient là.


Et alors que le pouvoir veut faire un exemple en montrant qu’il a de gros bras, tous les partis de gauche et écologistes, ensemble, lui ont dit ce qu’ils pensaient de son autoritarisme, de sa mise en cause des libertés et de la démocratie. Ils ont assuré le lien entre la rue et la représentation nationale.

Il y a bien longtemps qu’une telle unité ne s’était exprimée, ce qui fait regretter d’autant qu’on ne la retrouve pas chez les syndicats.

Mardi, chacun dans son rôle, on sera ensemble pour ajouter une pierre à un mouvement populaire qui peut l’emporter. Elle viendra s’ajouter à celles du 29 septembre et du 16 octobre. D’autres suivront, si nécessaires.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.