Dominique de Villepin est un homme d’Etat de droite, espèce menacée de disparition à droite comme à gauche. Les climatologues estiment que le dérèglement climatique n’y est pour rien. Leur avis est toujours précieux.
L’ancien premier ministre de Jacques Chirac, parmi les rares de sa famille politique qui peut encore se référer au gaullisme sans provoquer un éclat de rire, fait autorité sur tout ce qui touche à la marche du monde. Cela ne se limite pas, comme le fait le premier secrétaire du Parti socialiste, récemment réélu, à distinguer l’agresseur, l’Etat d’Israël de l’agressé, la République islamique d’Iran. Louable effort qui à peu de frais permet à Olivier Faure d’apparaître en opposant du chef de l’Etat, aligné sur Netanyahu. Sans doute espère-t-il ainsi que les nombreuses fois où il collabore avec lui seront ainsi oubliées. Il y faudra une certaine continuité et des actes pour gagner en crédibilité. Notre soutien ne lui manquera pas pour aider à ce que ses efforts courageux soient couronnés de succès.
Homme d’Etat de droite, Dominique de Villepin est candidat à la présidence de la République. Comme tous ses collègues, il y pense de longue date mais a attendu le moment propice pour déclarer sa flamme à la Nation. Pour les électeurs de son camp, il est celui qui a voulu que les jeunes, pour obtenir un emploi, acceptent d’être moins payés que leurs ainés dans la même entreprise. Il avait découvert le système en Allemagne, inventé par un parti social-démocrate, qui ne s’était donc pas encore converti à la société de marché et qui en était resté à l’économie du même nom. Le chef d’Etat de droite avait considéré injuste que le patronat français ne bénéficie pas du même avantage que son voisin allemand. La justice et l’égalité sont toujours des notions à relativiser. Juste et égal par rapport à quoi ?
Les jeunes ont vu le loup. Dominique de Villepin a été battu. Je ne suis pas persuadé qu’aujourd’hui il en irait de même. La défaite de l’ancien premier ministre de droite aura été de courte durée. Aujourd’hui, bien des jeunes sont moins payés que leurs anciens pour les mêmes activités. Bien des jeunes restent au chômage parce qu’ils refusent de se soumettre à cette injustice. Ils ne peuvent pas admettre pourquoi parce que jeunes, ils seraient pénalisés de manquer d’expérience. Une de ces absurdités dont le capitalisme a le secret. Il en est une autre de même nature mais dont le capitalisme n’est pas seul responsable : pourquoi tant de femmes sont elles toujours moins rétribuées que les hommes qui accomplissent les mêmes travaux ?
Toutes ces situations ne peuvent perdurer que parce que la bourgeoisie -appelons une pipe une pipe, ce sera plus simple- mène une intense bataille idéologique afin de convaincre nos concitoyens que si des jeunes ne trouvent pas de travail, c’est parce qu’ils n’en cherchent pas et préfèrent toucher des allocs. Au début, seul le RN osait sortir ce gros mensonge. Sa solitude n’a pas duré et des études montrent qu’une majorité de nos concitoyens en sont persuadés, en particulier s’agissant des travailleurs d’origine étrangère. Ce qui explique que le gouvernement actuel, celui que tiennent à bout de bras le RN et le PS, situation qui paraît-il n’aurait rien de nouveau, puisse sans trop de difficultés, mettre en cause les conditions d’indemnisation du chômage et condamner aux travaux forcés les allocataires au RSA.
Je ne vais pas me faire que des amis mais au nom de quoi devrais-je taire ce que j’ai appris au cours de nombreuses années de militantisme.
Rien n’est pire que la loi du silence qui prive les nouvelles générations des expériences acquises par celles qui les ont précédées.
Salut et fraternité.