« Le Trianon » est le cinéma de Romainville, en Seine-Saint-Denis.
Il fête ses soixante-dix ans. Son nom ne vous dit rien, pourtant nous sommes des millions à le connaître. Des millions à avoir occupé un de ses fauteuils rouges, guidés dans l’univers merveilleux du grand écran par un passionné si passionnant, Eddy Mitchell. Pendant des années, il y tourna sa « Dernière séance » dont nous sommes encore nostalgiques aujourd’hui.
La Seine-Saint-Denis est le département qui détient le réseau de cinémas publics le plus important de France. Vingt-trois salles y pratiquent des tarifs qui défient toute concurrence, organisent des séances en présence de réalisateurs, de réalisatrices, d'actrices et d'acteurs. La programmation est de qualité, avec de nombreuses avant-premières et des sorties aux mêmes dates qu'à Paris. Des séances sont destinées aux écoles, avec une programmation spécifique pendant les vacances scolaires. L'éducation en banlieue n'est pas qu'un slogan de campagne électorale.
Depuis des lustres, les collectivités locales ont investi pour favoriser l'accès au 7e art, comme elles l’ont fait pour le théâtre et le spectacle vivant. Le Cin'Hoche de Bagnolet a été la première de ces salles. Bagnolet, qui créa aussi le Festival international de danse contemporaine, aujourd'hui de renommée mondiale et dans la même circonscription, à Montreuil, chaque année, se tient le Salon du livre et de la presse de jeunesse.
Désormais, lorsque l'on présentera la Seine-Saint-Denis comme "le département le plus pauvre" du pays, on est prié de bien vouloir ajouter qu'il est aussi parmi les plus riches.
Il le doit beaucoup à des hommes exceptionnels, tel Jack Ralite ou Maurice Soucheyre.
Question de volonté politique, de rassemblement et d’union à gauche.
Tous ses députés appartiennent à la Nupes.
Bardella, l'enfant du pays, s'y est cassé les dents. La Seine-Saint-Denis va s'efforcer de lui faire subir le même sort aux prochaines élections européennes, lui qui conduit la liste nationale de l'extrême droite.