Le maintien des écoles ouvertes qu'ils espéraient utiliser comme un atout-maître pour la réélection du télé-président-candidat est en train de se transformer en son conraire.
On le doit à la multiplication des témoignages venus de tout le pays qui montrent que cette ouverture n'a concerné que des classes toujours très incomplètes. Certes, on y pousuivait les cours mais avec des effectifs d'élèves souvent réduits de plus de moitié. Ceux maintenus chez eux pour cause de Covid ont été livrés à eux-mêmes et à leurs parents car aucun enseignant n'est capable d'exercer, en même temps, dans sa classe et à distance, fut-il un fervent adepte des théories d'Emmanuel Macron. On ne compte plus les directeurs d'écoles qui reconnaissent n'avoir fait que de la garderie.
De cela, le ministre-bonimenteur Blanquer n'en a jamais parlé, tout ocuupé à proférer des mensonges d'un plateau de télévision à un autre pour minimiser les risques qu'il faisait courir à toute la communauté éducative et aux élèves afin que leurs parents puissent continuer voir le patronat et les administrations exploiter leur force de tavail.
Les records atteints dans cette période par le CAC 40 montrent que cela a eu une certaine efficacité.
Mais aussi un coût humain qu'une première grève de profs a mis sur le tapis, et avec quelle force grâce à sa puissance, à la détermination des participants, à l'unité de leurs syndicats et au soutien des parents et de l'opinion !
Il faut dire que le ministre-bonimenteur s'était surpassé dans le mépris en bricolant un protocole censé faire face à un variant beaucoup plus contagieux, particulièrement dans les écoles comme il le prouvait dans les pays voisins.
Annoncé par voie de presse la veille de la rentrée scolaire, ce protocole n'a été capable que de provoquer de longues files d'attentes devant toutes les pharmacies, une pénurie de tests et un chaos d'une ampleur inédite. Il fallut d'urgence l'alléger et lâcher un peu de lest sur des revendications auxquelles le pouvoir était resté sourd depuis le début de l'épidémie, après que le premier ministre en personne ait pris les choses en main.
C'est sur tout cela qu'est intervenu l'épisode d'Ibiza dévoilé par Mediapart : c'était depuis une plage espagnole que ce semblant de protocole inapplicable avait été expédié sans la moindre concertation et dans une dicrétion espérée totale.
Le ministre ne trouva à opposer que son droit aux vacances et au télétravail !
Mais ce n'est pas l'épisode qui compte le plus mais bien tout ce qui l'a précédé de mépris et d'arrogance accumulés au fil des mois. Les deux journées unitaires d'action décidées pour obtenir plus de résultats en témoignent.
Emmanuel Macron, Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal n'ont pas à rendre des comptes que sur leur gestion de la crise saniraire ni sur leur mobilisation, à des fins politiciennes, contre la chimère de l'islamo-gauchisme.
Ils devront s'expliquer sur leurs choix en matière de formation des nouvelles générations. De ce point de vue, il reste beaucoup à démontrer en quoi leur politique en ce domaine décisif pour l'avenir du pays est cousue sur mesure pour "les premiers de cordée".
Au 21e siècle, ils ont exclu les mathématiques du tronc commun pour en faire une simple option que ne choisissent que les lycéens des milieux les plus favorisés, qui connaissent fort bien le caractère essentiel de cette discipline dans les professions d'aujourd'hui et encore plus de demain.
Même punition avec la réforme du Bac.
Et Macron annonce la couleur s'il était réélu : ce sont les chefs d'établissements et les directeurs d'écoles qui recruteront les personnels mettant ainsi fin au statut de la fonction publique, à ses garanties pour les personnels et les usagers et transformant les intéressés en patrons de PME.
La possibilité d'adapter les programmes à la région dans laquelle ils sont dispensés va dans le même sens.
Que dire de la dernière sortie du télé-président-candidat qui veut rendre payantes les universités, sur le modèle des Etats-Unis où les étudiants les plus modestes doivent s'endetter à vie pour financer leurs études, ceux qui chez nous font la queue aux distributions de nourriture du Secours populaire.
Ajoutons que ce président entend ignorer que la condition enseigante française est une des moins reconnues de l'OCDE, notamment en matière de rémunérations.. Il n'envisage au mieux que de faire dépendre de minis augmentations de salaires que de celle des heures de travail, alors qu'il devient de plus en plus difficile de recruter des enseignants et de les former.
Tant de spécificités du "modèle" français remises en causes sans que ne se dressent les oppositions. Pourtant que de beaux sujets à traiter pour des candidats à la présidence de la République dignes de cette fonction. Et le mépris, quand celles et ceux qui ont le sentiment d'en être victimes dépasse de loin le périmètre des écoles, peut devenir un puissant facteur de mobilisation et de rassemblement qui en surpasse bien d'autres.