Ce qui est nouveau, c’est que l’extrême droite, dans un mouvement quasi général qui affecte l’Union européenne et au-delà, quelles que soient les lois électorales en vigueur, atteint pour la première fois en France le seuil critique que confère l’hégémonie sur des thèmes aussi décisifs que la préférence nationale, le trop plein d'immigration, la perte d'identité, l'insécurité, le laxisme de la justice ou encore les chômeurs, ces fainéants consommateurs d’allocs qui gagnent plus à ne rien faire que les premiers de corvée qui se lèvent tôt le matin ! Jusqu’à la peine de mort qui régulièrement revient sur le tapis.
Depuis des décennies, ces idées nauséabondes divisent et s'installent dans notre société, promotionnées par un système médatique de plus en plus concentré dans les mains de quelqes milliardaires.
La nouvelle ministre de la Culture entend bien imposer la même concentration à sa partie publique.
Retentissant échec des forces de progrès, de générations de militants de l’antiracisme, de l’égalité et de la solidarité.
Prix à payer d’une instrumentalisation de l’extrême droite à des fins électoralistes et de l’absence coupable d’un projet transformateur démocratiquement construit.
Un beau jour, on se retrouve avec un sondage qui la donne majoritaire à l’Assemblée nationale en cas de dissolution.
Il est vrai que nous sommes dans une nation, la France, qui certes a fait la Grande Révolution mais dont les plus hautes autorités ont apporté un soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël, présumé auteur d’un génocide à Gaza par la Cour Internationale de Justice de La Haye et ont associé l’extrême droite à la lutte contre l’antisémitisme !
Démunis, toujours pour des motifs politiciens et de logiques de partis, avant un scrutin au cours duquel va se jouer l’avant-dernier acte d’une pièce voulue par les forces du capital et alors que des sujets gravissimes sont en cause, tels que l’extension de la guerre, le dérèglement climatique et l’austérité à perte de vue, fin d’une exception française, souvenir lointain des jours heureux du programme du CNR…
Dans ces conditions, il est dérisoire et fou à la fois, de continuer à faire de la compétition électorale à gauche le fin du fin de l’activité politique.
On se retrouve, sans ces citoyennes et ces citoyens progressistes, ces jeunes qui désertent ce champ de ruines, avec une force qui ne compte plus pour avoir voulu se compter et deux de ses composantes dans le camp des va-t-en-guerre, celui qu’occupent déjà macronie et droite.
Comme Jaurès et le programme du CNR semblent loin, complètement ignorés des jeunes générations !
Bravo !