Si le dernier sommet de l’Otan n’a pas entériné l’adhésion de l’Ukraine, c'est que les Etats-Unis ne l'ont pas voulu. Pourquoi ?
L'hypothèse peut être avancée qu'ils ne souhaitent pas fermer la porte à une sortie du conflit, compte tenu de l'évolution de la situation. Cette dernière est dominée par les difficultés que rencontre la contre-offensive ukrainienne qui pourtant bénéficie d'un volume d'armes plus sophistiquées les unes que les autres, fourni par l'Occident. Mais il s'en consomme énormément, au-delà de ce que sont capables de produire les industries d'armement qui pourtant tournent déjà sept jours sur sept, jour et nuit.
Les pertes humaines, de part et d'autre, sont très importantes. Le renouvellement des troupes ukrainiennes engagées sur le front se pose avec insistance. Si ces victimes n’affectent pas l’opinion publique américaine, il n’en est pas de même des conséquences des dépenses d’armement sur le niveau de vie des Américains.
Or, la campagne électorale approche et Trump a fait du rétablissement rapide de la paix un axe essentiel pour son retour au pouvoir.
De son côté, la Chine va peser de tout son poids pour l’arrêt des hostilités dont elle considère qu’elles handicapent ses prétentions à l’hégémonie commerciale, industrielle et technologique. Les Brics sont sur la même longueur d’onde et les points que marque la Russie en Afrique n’échappent à personne.
L’Union européenne pèse peu. Les opinions y tolèrent actuellement les conséquences du coût des dépenses d’armement sur leur vie quotidienne. Cela pourrait bien changer à la rentrée.
Si la contre-offensive ukrainienne continuait à marquer le pas, cela pourrait conduire les USA à rechercher une sortie négociée de la guerre.
Poutine, qui a allumé la mèche, a du même coup paralysé le mouvement pacifiste mondial. Il est bien obligé de constater que les trois jours d’offensive annoncés sont largement dépassés et que des problèmes graves s’accumulent pour lui aussi.
Autant de conditions, comme on dit objectives, qui pourraient annoncer des jours meilleurs.
Rien n'est évidemment décidé mais tout pousse à suivre de très près les évolutions en cours, sans œillères ni préjugés.
Toute occasion d'agir en faveur de l'arrêt des combats mérite d'être saisie et encouragée, d'où qu'elle vienne.
Sinon, c'est l'extension du conflit qui l'emportera avec des conséquences incalculables.