Lucien Atencia

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Billet de blog 20 juillet 2025

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La coupe est pleine.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le choix fait à la Libération par nos prédécesseurs n'était pas a minima. Il était de permettre à celles et ceux qui ne possèdent aucun capital de pouvoir bénéficier des mêmes droits que ceux qui ont tout reçu, le plus souvent en héritage.

Ce ne sont pas seulement des raisons de justice sociale et d'égalité qui le guidaient. L'efficacité économique aussi était visée dans un pays loin d'avoir atteint le niveau de développement actuel et en ruines au sortir de la guerre.

Tous ces objectifs ont d'abord été atteints. Si cela n'a pas duré, on le doit aux attaques portées au public, privé des moyens de vivre, de se développer et gérer comme le secteur privé avec ses critères de gestions fondés sur la recherche du profit maximum pour ceux qui seuls ont le pouvoir de décider dans l'entreprise.

Dès lors, une promotion systématique du privé a été entreprise. Nulle part elle n'a démontré sa supériorité, surtout pas aux Etats-Unis, pays dont la dette publique atteint des niveaux abyssaux que la suprématie du dollar permet de faire supporter aux autres nations.

La dégradation réelle des services publics qui en résulte est utilisée comme argument de vente d'un secteur privé qui dans aucun pays où il domine n'est capable de montrer qu'il fait mieux que le service public. Rien de surprenant. L'un et l'autre n'ont pas la même vocation. L'un et l'autre ne sont pas au service des mêmes intérêts. Il sera très difficile de faire accepter aux personnels, aux usagers des services publics de santé, de formation, de logement qu'ils ne refusent pas aujourd'hui ce qui les a mobilisés hier, qu'ils ont dénoncé et qui s'est produit tel qu'ils l'avaient redouté.

Qui est prêt à avaler la couleuvre qui consiste à réduire encore les dépenses de santé alors que nous sommes plus nombreux, vivons plus vieux et donc connaîtrons davantage de maladies de longue durée ? Seul le recours à la carte bancaire peut le permettre. C'est ce que propose François Bayrou.

Cela freinera les avancées de santé dans le pays pourtant nécessaires lorsque l'on mesure les dégâts causés par l'addiction à l'alcool, au tabac et aux autres drogues. Dans cette situation, redonner aux agriculteurs l'autorisation d'employer des substances cancérigènes est criminel. Bientôt, il sera impossible d'envisager partir en retraite en bonne santé.

C’est déjà le cas de la lutte contre les conséquences du dérèglement climatique que manifestement le gouvernement n’a pas mise au cœur de ses préoccupations. Il ne propose que de développer la production sans ne rien changer à l’activité humaine identifiée scientifiquement comme sa principale source de développement. Or les incendies de forêts, les canicules et les inondations à venir promettent le pire comparé à ce que nous vivons.

Gouverner devrait consister à s’attaquer à la cause principale, les façons de produire, de consommer et de se déplacer ce qui supposerait de mettre en cause de nombreux  dogmes du capitalisme.

Comme les partis politiques considèrent, à tort selon moi, que cela ne garantit pas des résultats électoraux immédiats, aucun ne semble vouloir tenter l’aventure et tous prennent le risque de tourner à vide avec  une activité en dehors des enjeux colossaux de l’époque.

Les congés payés sont maintenant sur la sellette. Demain, ce sera le tour du travail le dimanche, de nuit, de celui des enfants. Stopper la folie qui anime les gros actionnaires est une mission de salut public.

Allons nous encore longtemps laisser le consentement à l'impôt reculer ? Les crédits de la Sécurité sociale amputés des réductions sans contrôle octroyées aux grand groupes qui en plus bénéficient de l'optimisation fiscale ?

Plusieurs millions de jeunes, de séniors, de femmes à temps partiel sont disposés à travailler plus dès que le patronat ne préfèrera pas le recours aux heures supplémentaires, encouragé par un gouvernement qui y consacre une part des dépenses qu'il dit par ailleurs insupportables.

Prétendre que les prochaines élections municipales devraient conserver un caractère strictement local n'a aucun sens quand François Bayrou annonce qu'il a pour priorités de réduire les crédits publics consacrés au social et au local et que Marine Le Pen fait de l'implantation locale du RN son ambition prioritaire.

Deux raisons suffisantes pour en appeler à l'union dans toutes les communes et à la construction de projets ambitieux avec les habitants qui permettent à ces derniers de ne pas se trouver confrontés sans défenses à ces deux attaques d'un caractère inédit. Qui pourraient au contraire ajouter aux purges sociales nationales, aux reculs démocratiques ceux de maires de droite, du bloc central et d'extrême droite, petits ministres de l’Intérieur pendant au moins les six ans à venir.

Les communes n’ont pas été créées pour ça. Jusqu’ici, elles se présentaient comme des foyers de démocratie. Autre exception française menacée dans son existence.

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