Lucien Atencia

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Billet de blog 20 septembre 2022

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Quelle conception du communisme ?

Sera-t-elle questionnée dans la préparation et la tenue du prochain congrès du PCF ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La polémique lancée par Fabien Roussel et son rapprochement entre les allocs et l’assistanat a aussi confirmé de profondes divisions parmi les adhérents du Parti communiste. Elles viennent après le silence de la direction qui a suivi la disparition de Michael Gorbatchev et de nombreuses expressions, dont celle des jeunes communistes, témoignant d’une certaine nostalgie de l’URSS.

Il serait très injuste d’en faire porter la seule responsabilité à Fabien Roussel et à son équipe. L’en exonérer n’aurait pas de sens. Les divergences portent sur l’essentiel, la conception même du communisme.

Des tentatives plus ou moins affirmées ont été entreprises dans le passé pour en adopter une qui rende attractif le processus communiste qui est le plus souvent vécu comme un repoussoir partout dans le monde. Cela a été fait en conservant une confusion toujours de mise entre Parti communiste et communisme.

Ces tentatives ont échoué à mes yeux pour ne pas être allées jusqu’à l'indispensable métamorphose publique. Ces échecs ont été accompagnés d’un courant permanent de départs qui aboutit à ce qu’il y ait beaucoup plus de communistes à l’extérieur que dans le parti.

Tout cela a permis à l’équipe de direction actuelle d’être largement perçue comme réincarnant un Parti communiste qui avait disparu mais sans procéder à sa métamorphose et au contraire en faisant revivre les heures les plus glorieuses de son histoire. Si cela n’a pas convaincu nos concitoyens, la majorité des communistes y a cru et peut être y croit encore.

Deux éléments parmi d’autres sont à relever. Faute d’analyse approfondie des causes de notre déclin qui est aussi celui de tous les partis communistes, une seule explication en a été donnée : Mélenchon qui a été le candidat du PCF à deux reprises à l’élection présidentielle. D'où l'idée devenue majoritaire qu'il suffirait de présenter le secrétaire national sur une identité communiste réaffirmée pour que les difficultés soient résolues. Le résultat n'est pas concluant pourtant nombreux sont les camarades qui ne lui accordent qu'une importance très relative, alors que l'Insoumis y a obtenu un score supérieur à ceux des scrutins au cours desquels le PCF le soutenait. 

Autre élément, la personnalité de Fabien Roussel , sa maitrise d’un système médiatico-politique ont aisément tranché sur ce qu’avaient été ses prédécesseurs dans un domaine devenu de plus en plus prégnant avec la crise de l’activité politique, au point que de nombreux communistes en oublient ce résultat catastrophique à l’élection présidentielle.

Or ce dernier et l’ampleur des divergences qui opposent les communistes de l'intérieur comme de l'extérieur montrent que rien n’est réglé, avec pour racine, celle sur la conception du communisme. C’est elle qui explique la cacophonie sur le travail, que des camarades nient que le secrétaire national ait prononcé le mot assistanat, d’autres s’en offusquent alors que certains s’en réjouissent, sans parler des positionnements sur la marche sur Paris "contre la vie chère et l'inaction climatique".

Cette conception du communisme sera-t-elle questionnée dans la préparation et la tenue du prochain congrès du PCF ?

A mon sens, seule sa clarification pourra lui permettre de tenir son rôle de parti révolutionnaire dans une unité et une   fraternité internes malheureusement largement entamées.

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