Ils m'amènent à souhaiter que les élus, les syndicalistes, les candidats à la présidence de la République, chez eux, regardent de près comment cela s'est passé. Les syndicats pourraient même ouvrir un site pour recueillir ces témoignages, autre manière de poursuivre une action revendicative unitaire engagée de si belle manière.
Ce qui contribuerait aussi à rapprocher la campagne électorale d'un terrain auquel on se réfère si souvent sans si peu le prendre en compte.
Je l’ai fait à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, commune dans laquelle je réside.
Oui, les écoles y sont restées ouvertes mais jamais sans qu’aucune classe n’atteigne son effectif complet, loin s’en faut, certaines étant totalement fermées. Les maîtres malades n’y ont pas été remplacés et les élèves présents n’ont jamais été les mêmes.
Le mot qui a été le plus souvent utilisé par les profs contactés fut celui de « garderie ». Bagnolet serait-elle une exception ? Ce n’est pas ce que nous disent sur Facebook cette directrice qui exerce en province et les autres témoignages qui ont suivi.
Or, hier soir, à la télé, le Premier ministre était loin des enjeux immédiats de santé publique.
Avec son ministre, ils sont venus délivrer un seul message : « A 80 jours de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron vous rend votre liberté. Il a tout réussi ».
C’est tout juste s’ils n’ont pas ajouté, la bouche en coeur : « Vous savez ce qu’il vous reste à faire ».
Pour valoriser la dite « réussite » rien de tel que l’exploit mondial des écoles maintenues ouvertes. Certes, en l’absence de son principal artisan, le ministre-bonimenteur Blanquer. Allez donc savoir pourquoi.
Les écoles sont donc restées ouvertes, c’est un fait incontestable. Devenues des garderies, elles ont contribué à ce que les parents puissent continuer à aller travailler. Sans avoir pu exercer leur nécessaire mission éducative, aucun prof n'ayant la faculté macronienne d'exercer, en même temps, dans sa classe et à distance.
Les patrons du CAC 40 qui ont pu ainsi s’en mettre plein les poches en remercieront leur président. Ils n'en attendaient pas moins de lui et l'avaient aidé à conquérir le pouvoir pour ça.
Beaucoup d’enseignants et de parents hésiteront à le faire.