Quatre-vingts ans d’attente avant qu’enfin soit rendu hommage à ces résistants étrangers maintenus dans l’oubli bien qu’ils aient donné leur vie pour que nous puissions vivre la nôtre libres.
Communistes, nous ressentons une légitime fierté et bien sûr nous avons apprécié peut-être plus que d’autres encore la magnifique ode à la fraternité humaine, à cette internationale , à cet amour que le chef de l’Etat a voulu construire autour d’un ver de Aragon sans cesse répété.
Communistes, nous avons écouté le bel hommage les yeux grand ouverts sans jamais oublier qui le prononçait et pourquoi en ces termes, ce 21 février 2024, dans le tumulte et les angoisses de l'époque.
En cela, nous étions fidèles à la mémoire de Missak et Mélinée et à tous ces damnés de la terre qui avec eux sont entrés au Panthéon hier.
Leurs frères, venus sans haine eux aussi de tous les coins du monde, font aujourd’hui de la Méditerranée un cimetière.
Ceux qui ne s’en offusquent pas étaient là aussi.
D'autres personnalités étaient absentes, sans doute parce que participer à un hommage national rendu à des étrangers communistes étaient au-dessus de leurs forces.
Tout peut donc continuer comme avant après une si émouvante journée, sous le ciel pluvieux de la capitale.
Jusqu’à revoir celles, noires, qui ont permis que s’exprime le courage inouï de ces métèques, dangereux terroristes de la MOI.
A moins qu’ensemble, rassemblés, nous nous efforcions de nous approcher des valeurs humaines, de cet internationalisme pacifique, de cette soif d’égalité et de liberté qui les ont motivés jusqu’au sacrifice suprême.
Nous ne sommes pas entrés avec eux au Panthéon.
Ce n’est que justice.
Antonio, Victoria, mon père et ma mère chéris, c'est à vous que je pense.