Isolée dans la société par une image de pollueuse, une agriculture paysanne n’a aucune chance de pouvoir vivre de son travail. C’est sa disparition qui est recherchée avec la complicité du principal syndicat agricole, spécialiste de la cogestion et actionnaire de l’agro-industrie.
Ce n’est pas seulement au modèle social issu de la Libération auquel s’attaque le duo Macron-Bayrou. Notre modèle agricole fondé sur des fermes familiales transmises de père en fils ou fille ne leur convient plus non plus.
Là aussi, le nouveau vient des Etats-Unis de Trump.
Il est complètement inadapté à notre pays pourtant il peut réussir grâce à la conjonction de la précarité agricole entretenue par le crédit de la banque du même nom, la réduction massive du nombre d’ouvriers agricoles supplantés par des machines de plus en plus sophistiquées souvent achetées aux USA et à une politique agricole européenne commune qui favorise outrageusement les grandes exploitations, sans l’obstacle de haies qui contribueraient pourtant à lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Si en plus les agriculteurs sont perçus comme dangereux pour la santé publique, leur sort est scellé, ils disparaîtront !
Les jeunes ne peuvent déjà plus s’installer. Le travail de la terre, sa dureté ne conviennent pas à des séniors, encore moins à des retraités.
Ils sont bien peu nombreux les commentateurs à apporter cet éclairage qui permet de sortir des histoires à dormir debout qui quotidiennement nous sont contées. Il sera difficile de faire admettre que les agriculteurs sont des assistés qui ne travaillent pas assez et profitent d'arrêts de travail de complaisance. Il est plus aisé d’expliquer qu’ils sont victimes de normes alors qu’elles les protègent avec l’ensemble de la société. Ils devraient pour s'en sortir s'aligner sur ceux les plus en retard qui continuent de pratiquer une agriculture d'une autre époque, sans avenir. Illustration de la philosophie qui anime le gouvernement et le MEDEF dans un bel ensemble. Il paraît que personne n'échapperait aux sacrifices. Curieusement, les patrons du CAC 40 sont les seuls à s'en réjouir. Seraient-ils masochistes ?
Se hisser à un autre niveau de réflexion est un impératif. Les activités politiques et médiatiques telles qu'elles sont nous en éloignent. Tout est tiré vers le bas au nom du bon sens.
Jusqu’à la démarche scientifique d’être contestée au sommet de l’Etat. L’extrême droite, sa baguette magique en profitent.
Les convergences d'objectifs et de mobilisations unitaires sont cependant nombreuses dans la vie réelle.
Certes, la propagande des pouvoirs en place vise à les masquer afin de distiller les éléments de division qui rendent impuissants et découragent, au premier chef ceux qui au goutte à goutte inculquent le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme.
Si on ajoute la restriction des libertés individuelles et collectives, les viols de la démocratie, on retrouve le projet des oligarques US qu'ils veulent imposer au monde, fondé sur la force et les guerres qui remplaceraient le droit dans les relations internationales.
Ce n'est déjà plus un projet, il est à l'œuvre au Proche, au Moyen-Orient, en Ukraine, en Afrique avec tant de victimes innocentes et de barbarie comme dans l'Union européenne où s'impose l'obligation de sacrifier des modèles sociaux et démocratiques à la préparation d'œuvres de mort. Donald Trump obtient assez aisément que d'autres fassent le sale boulot et achètent leurs armes à la puissance qui se désengage.
Quel cynisme !
Le rôle de l'activité publique n'est-il pas de toujours chercher à faire progresser l'humanité vers un plus haut degré de civilisation ? Or, alors que la société capitaliste a atteint un niveau exceptionnel de développement, il conviendrait désormais de faire tourner la roue de l'histoire à l'envers au prétexte de ne pas pouvoir aller plus loin pour plus d'humanité.
Chimère !