Il en aura fallu du temps pour que certains à gauche prennent la mesure de la progression de l’extrême droite et pas qu’en France !
Du temps pour constater que, sur des sujets comme l’immigration, ses conceptions racistes, xénophobes et antisémites sont devenues hégémoniques.
Du temps pour découvrir la proximité avec elles du macronisme et qu’avec Emmanuel Macron, la Constitution, pourtant conçue pour le service du capital, est ostensiblement bafouée, qu’il s’agisse du rôle du Parlement, des prérogatives des députés, de la séparation des pouvoirs, de l’indépendance de la Justice ou encore de l’exercice des libertés publiques.
Un régime autoritaire affiche son cynisme et son mépris, prêt à tout pour retrouver son pouvoir de nuisance entamé lors des dernières élections législatives et ainsi être en mesure d'imposer une cure d'austérité renforcée dictée depuis Bruxelles jusqu'à la fin d'un quinquennat qui promettait de barrer la route à l'extrême droite et de tout changer !
Aujourd’hui, lire certains progressistes prétendre qu’il serait trop tard pour réaliser l’union aux élections européennes montre également combien s’accélère la prise de conscience et aussi ses limites.
Il y a peu, les mêmes opposaient à l'argumentation en faveur du rassemblement la supériorité des listes séparées qui permettent de se compter et d’affirmer une identité !
N'est-ce pas ce qui a été objecté aux organisations de jeunesse des Verts, du PS, des Insoumis et de Génération.S qui avaient réussi à concrétiser leur union sur un projet commun et pour une liste unique aux élections européennes de 2024 ?
Il y a peu, écrire que la marche contre l’antisémitisme attribuait ses lettres de noblesse au RN ou exiger un cessez-le feu immédiat au Proche Orient vous valait d’être accusé, pas seulement par la droite, Renaissance et le RN, de complicité avec l’organisation terroriste du Hamas !
Je n’oublie pas que plus de 7 millions de mes concitoyens avaient pris conscience en 2022 de l’irrésistible ascension du fascisme « propre sur lui » au point de tout faire pour éliminer sa cheffe de file du deuxième tour de l’élection présidentielle. Les partis qui ne l’ont pas voulu ont-ils changé, vont-ils le montrer, abandonner leurs choix partisans respectifs de congrès ?
Nous, citoyennes et citoyens, que pouvons-nous faire pour qu’il soit possible d’écarter l’extrême droite du pouvoir et d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de notre pays, grâce à un projet débattu au grand jour, partagé, rassembleur parce que réellement transformateur ?
La tâche est immense puisqu’il est question de s’attaquer à la domination du capital privé sur nos vies. De le faire dans l’urgence puisqu’il lui a été préféré de s’attaquer à Mélenchon, aux Insoumis et à la Nupes. De le faire aussi avec un pouvoir médiatique propriété de milliardaires restés au XXe siècle.
Les contributions de Clémentine Autain, de François Ruffin, les prises de positions récentes d'autres dirigeants, les réactions qu’elles suscitent dans le monde du travail et de la création, parmi les organisations syndicales et associatives, sont des éléments de confiance qui ne pourront devenir des réalités que si les grands absents de ces déclarations d’intentions positives, la citoyenne et le citoyen, se voient conférer un rôle majeur dans le processus démocratique de changement.
Aux partis politiques de rivaliser d’inventivité, de créativité, de respect mutuel, d'écoute réciproque et d'esprit unitaire pour que cela devienne possible sur tout le territoire. Ce qui suppose qu’ils abandonnent la prétention de faire de l’activité politique leur exclusivité.
L’ambition démocratique est centrale dans la mesure où elle conditionne la réussite ou l’échec de tout le reste.
Du moins, ai-je la faiblesse de le penser.
Bonnes fêtes à toutes et à tous.