Que la composition du gouvernement soit annoncée un jour de deuil national souligne combien le sommet de l’Etat est déjà les deux pieds dans le chaos.
La crainte n’est donc pas d’y entrer mais la perspective d’en sortir enfin devrait mobiliser toutes les énergies, pas celle de faire durer le supplice.
Dans la classe politique et médiatique, les esprits sont ailleurs, déjà accaparés par la prochaine élection présidentielle au suffrage universel.
Un nouveau clivage mobilise désormais les partis politiques dont se moquent éperdument les citoyennes, les citoyens et les jeunesses, confrontés à de multiples difficultés et motifs d’angoisses.
Il s’agit de la gestion du temps qui est devenu la valeur cardinale qui les mobilisent tous au point de négliger les autres.
Elle permet de repérer deux catégories bien plus distinctes que la tripartition de l’Assemblée nationale.
D’une part, ceux qui ne sont pas prêts à affronter le suffrage universel et qui le redoutent, tout en jouant les kékés pour faire bonne figure. Il n’est jamais bon d’afficher sa faiblesse et sa peur du verdict populaire.
D’autres part, ceux qui sont convaincus qu’ils ont le vent en poupe et qui, alors que tout va déjà très vite en provoquant un chaos inédit et déjà là, appuient encore sur l’accélérateur au risque d'une sortie de route fracassante.
Ils sont au moins deux qui estiment qu’il n’y a que de la place pour un.
Bien qu’il soit communément admis que la sortie du chaos ne se fera pas les armes à la main, qu’elle est d’ordre éminemment politique, que son responsable devra bien en ouvrir le processus d’une manière ou d’une autre et que l’implication des citoyens sera décisive, nous est servi le même navet avec toujours le même scénario et une distribution sans grands changements et pas de la première nouveauté. Il faut reconnaître que les actrices et les acteurs qui acceptent de tenter l’aventure se font de plus en plus rares.
Revenir aux urnes, tout en sachant que changer de mode de scrutin n’y changerait rien, s’imposera. La crise est structurelle, pour en sortir, les aménagements à la marge de ses causes n’y suffiront pas.
Un secret d’Etat continue d’être soigneusement dissimulé quasi unanimement. La crise multidimensionnelle que connaît notre beau pays est partie intégrante de celle du capitalisme dans sa phase terminale.
Son issue peut aussi bien dépasser l’organisation sociale profondément inégalitaire et injuste qui l’a provoquée qu’ouvrir une nouvelle ère de barbarie fasciste. Comme aux Etats-Unis, avec le duo Trump-Musk.
On est en droit de soupçonner notre classe dirigeante de vouloir gagner du temps alors que ce dernier est si lourd de dangers selon ses propres dires. Sinon, son monde de privilégiés cesserait de freiner des quatre fers comme s’ils en prenaient l’habitude et le goût.
De loin les plus nombreux dans la classe politique et médiatique, ils sont quasi inexistants dans la société.
Très bonnes fêtes à toutes et à tous.