Le 22 janvier dernier, un article de Mediapart signé Youmni Kezzouf mettait en garde en ces termes :
"Le RN attise le feu de la colère paysanne".
La FNSEA lui facilite la tâche en opposant quête si légitime et ancienne des paysans à pouvoir vivre de leur travail et lutte contre le réchauffement climatique.
Position qu'elle résume dans un combat contre les normes alors que les causes de la crise se trouvent dans la loi du marché capitaliste, la concurrence internationale libre et non faussée sous domination des multinationales de l'industrie agroalimentaire et de la distribution.
Ce qu'expriment la Confédération paysanne et le Modef qui ne laissent place à aucune récupération, qu'elle soit gouvernementale ou d'extrême droite.
Les deux organisations mettent au compte de la défense des intérêts de celles et ceux qui se lèvent tôt et se couchent tard pour nous nourrir sainement l’indispensable engagement sonnant et trébuchant de l’Etat pour les aider à amplifier et réussir une transition écologique nécessaire mais tout autant perçue comme insurmontable.
Toute la différence entre un point de vue d'accompagnement du système en place et un point de vue révolutionnaire et radical, aux sens premiers de ces termes interdits d’usage dans une grande presse qui a d’autres chats à fouetter.
La lutte contre les normes peut aider la macronie et d'autres à dissimuler leur incurie dans celle contre le glyphosate, les pesticides et le dérèglement climatique.
Comme il est tentant de faire payer à des consommateurs déjà assommés par les hausses de prix et l'inflation les quelques reculs obtenus par la mobilisation des agriculteurs !
La gauche ne peut se contenter de soutenir une mobilisation paysanne dont elle a pour responsabilité d’éclairer les causes afin de contribuer à ce que se dégagent des solutions qui, inséparablement, répondent aux attentes du monde paysan, des autres catégories de la population et de l’ensemble de la société.
Elle ne doit jamais oublier que le gouvernement et le RN veulent paraître comme soutenant aussi un mouvement de blocage de la libre circulation des personnes qui bénéficie d’une sollicitude policière à l’opposé de la brutalité qui a accueilli les opposants aux bassines.
Les incendiaires se font pompiers. Les élections européennes arrivent avec leurs enjeux cette fois à nuls autres pareils !
Tout le monde est loin d’être joli-joli et la Nupes, pour sortir du marasme dans lequel elle s’est mise, doit sans cesse montrer qu’elle sert à quelque chose au lieu de chercher à coller à la pensée unique dans l’espoir vain de se refaire une santé électorale.
La recherche permanente de l’unité du monde du travail et de la création, une pratique démocratique sans cesse interrogée, se doivent d'accompagner l’ambition de sens et de découverte de la racine des phénomènes, bien au-delà d’un bon sens macronien mensonger, méprisant, cynique et racoleur.