Les injures sont toutes inadmissibles. L'essentiel ne consiste pas à en apprécier le niveau de gravité car les plus petites terminent toujours dans l'ignominie. Telle est la loi du genre. L'enchaînement est redoutable parce qu'il alimente les feux de la division, arme privilégiée du capital qui sait que les victimes de ses choix sont infiniment plus nombreuses que ses actionnaires et porte-voix. Il ne peut résister à la force du nombre qu'en la divisant.
Il dispose pour cela d'armes très efficaces telles que le racisme, la xénophobie, l'homophobie ou l'antisémitisme. Le mensonge, la mauvaise foi, les insultes ou les injures, quand ils sont utilisés par ses adversaires, servent donc ses intérêts.
Les organisations syndicales le savent et pour elles la recherche de l'unité est une dimension permanente qui ne gomme en rien la réalité de leurs différences et divergences.
Il est donc impératif de dénoncer et de combattre tout ce qui contrevient au respect mutuel et à la confrontation honnête des idées, points de vue et propositions. On ne saurait y parvenir, bien au contraire, en ayant recours aux mêmes méthodes que les auteurs d'indignités.
Sinon s'installe un climat d'intolérance réciproque qui éloigne toujours un peu plus de l'activité politique les citoyennes et les citoyens. C'est à dire celles et ceux sans lesquels cette activité n'a aucun sens.
Ces auteurs indignes appartiennent-ils tous au même camp ? Nous savons tous que non et que la conception dominante de l'activité politique ne consiste pas à rechercher les réponses les plus efficaces pour que notre société dépasse le niveau de civilisation qu'elle a atteint pour au contraire ne cesser de le dégrader.
N'est-ce pas le message que le pape François a lancé au monde depuis Marseille ?
Dans ce qui n'a plus rien de commun avec la noblesse de l'action publique, la confrontation des partis politiques se limite toujours davantage à rechercher la petite phrase qui fera le plus de bruit dans les postes de radio et de télé. Les propriétaires de ces derniers s'ingénient à en amplifier et parfois même à en créer les effets destructeurs.
L'insulte et l'injure deviennent très vite le top du top pour y parvenir. C'est d'autant plus vrai quand il s'agit, pour les uns comme pour les autres, d'occulter des positions que ni les uns ni les autres ne souhaitent que les citoyens en prennent conscience.
Dès lors la tentation est grande d'instrumentaliser les indignations les plus légitimes, à la fois, avec l'espoir qu’elles deviennent le sujet qui supplante tous les autres et qu'il permettra de souder dans la riposte des partisans dont certains commencent à s'interroger sur le bien-fondé de certaines de ces positions.
Ce n'est là qu’une pratique habituelle de tous les partis politiques. Serait-elle à exclure quand la vie politique est reluisante et attrayante comme jamais ?
Je ne le pense pas, alors je l'écris en criant le plus fort que je peux : "Halte au feu !".
Il détruit nos espoirs d'un monde meilleur et enchante macronie et extrême droite.