Une interview de dix pages, au mois d’août, dans un hebdomadaire de droite, il faut que le président de la République soit en grande difficulté pour se livrer à un tel exercice. Il l’est en effet depuis qu’il a perdu les élections législatives et une partie de sa légitimité dans le passage en force de sa réforme des retraites à laquelle a succédé une réponse sécuritaire et autoritaire à la énième crise des banlieues.
Pour exister, le monarque méprisant tire de plus en plus à droite. Sa copie sur l’Ecole est une des plus réactionnaires qui ont été produites ces dernières décennies.
En ce sens, elle n’est que politique, au même titre que celle sur l’immigration.
L’extrême droite n’a rien de plus urgent à faire que de se taire : tout roule pour elle dans le climat nauséabond actuel.
Les syndicats de l’Education nationale réagissent de bonne façon. Ils n'ont pas été surpris que ressorte l'os à ronger des vacances.
Les composantes de la Nupes aussi mais c'est bien davantage qui est attendu d'elles.
Travailler à une profonde transformation du système éducatif est un des chantiers que la jeune alliance doit investir au plus vite en s’appuyant sur toutes les compétences, dans une démarche démocratique, qui offre toute sa place à la jeunesse et à la recherche.
C’est l’Ecole du XXIe siècle qu’il s’agit d’inventer, pas celle du retour de l’uniforme.
Le moment est venu de partir d'une idée déjà ancienne mais d'une très grande actualité : commençons par définir quelle part de ses richesses la nation entend consacrer à la formation de sa jeunesse.
Elle dira, plus que beaucoup d’autres considérations, quel niveau de civilisation notre communauté nationale souhaite atteindre et, dans ce cadre, quelle ambition se fixer pour la revalorisation de la fonction enseignante.
C’est urgent, des profs, on n’en trouve plus alors qu'ils sont toujours en vacances !