Pour garantir à chaque parti de feue la Nupes d’avoir des élus européens, il suffisait de reproduire ce qui a si bien réussi à cette dernière lors des élections législatives : l’union !
Un certain nombre d’entre nous l’ont proposé bien en amont du scrutin. Des camarades l’ont fait dans les instances de décision du PCF. Les jeunes du PS, des Verts, de LFI, de Génération.S ont même adopté un projet commun et organisé des meetings pour le populariser.
Rien n’y a fait, pour pouvoir se compter, la division a été délibérément choisie.
Deux composantes sont menacées de ne pas avoir de députés européens. Votre serviteur l’avait redouté il y a bien des mois alors qu’il n’y avait pas encore la multiplication des sondages.
Il avait même eu l’outrecuidance de qualifier notre secrétaire national de « mouton noir de la Nupes » dans un billet qui se trouve encore sur son blog.
A l’époque, bien avant le 7 octobre, il avait choqué beaucoup de ses camarades, il en est conscient.
Aujourd’hui, mon propos serait d’une grande banalité.
Il soulignait que les résultats de ces européennes entraîneraient des conséquences, en France et dans l’Union européenne, bien plus importantes que les précédentes.
En particulier, avec d’autres, nous avions alerté sur le RN qui en ferait le premier tour de la prochaine présidentielle qu’il était en situation comme jamais de remporter.
Comme nous aurions voulu nous être trompés sur toute la ligne !
Usurper l’identité de l’union de la gauche, prétendre avoir terrassé un Bardella qui ne s’est jamais aussi bien porté, n’a pour conséquence que de laisser Emmanuel Macron et son jeune premier ministre faire tout ce qu’ils veulent, avec le mépris et le cynisme qui les caractérisent.
Ils sont en campagne électorale permanente alors qu’ils ne sont pas candidats.
Tout l’appareil d’Etat, le système médiatique, les moyens de répression sont tendus vers deux objectifs : mettre en scène un prétendu duel avec l’extrême droite et incarner l’ordre, celui qui met à mal nos libertés.
Après Bardella, promu potentiel locataire de Matignon, c’est sa cheffe à laquelle l’Elysée désormais ouvre ses portes !
Crédibilité nulle : il est acquis que l’actuel chef de l’Etat aura été celui qui aura le plus favorisé l’ascension de l’extrême droite pour pouvoir se faire élire et réélire.
Aujourd’hui, une redoutable sanction de sa politique et de ses comportements qui n’ont rien de républicains se profile. La bourgeoisie radicalisée s’en inquiète. L’animal politique ne sait plus quoi inventé.
Il peut tout essayer, c’est l’extrême droite qui en sera bénéficiaire.
Ce champ de ruines n’est possible que parce que la Nupes est absente, détruite de l’intérieur.
Il ne reste plus qu’à construire du neuf car l’illusion que l’avenir se trouverait dans le retour du passé ne ramènera que le marasme actuel, en pire.
C’est loin d’être acquis.
La crise politique, composante de celle du capitalisme globalisé, est profonde.