Pour l’heure, c’est François Bayrou qui est en grandes difficultés. Il vient de nous expliquer qu’il avait toujours raison et d’inventer une nouvelle martingale.
Faites confiance aux idées générales de mon projet de budget pour avoir le droit ensuite d’en connaître les mesures et de les discuter.
Aucun député ne peut accepter ce marché de dupes qui revient à accorder un chèque en blanc au premier ministre et au président les plus impopulaires de la Ve République.
Ce sont des faussaires capables de tout car conscients que malgré leur propagande, nos concitoyens ont compris que leur projet de budget était un Himalaya d’injustices et d’inégalités qui conduirait le pays à une profonde récession.
Des économistes, des professions comme les pharmaciens, les médecins, des dirigeants de PME, des commerçants, des agriculteurs, des gens de culture, des créateurs, des élus de collectivités locales, alertent sur les conséquences des choix imposés qui reprennent en les aggravant les recettes qui ont provoqué la crise que traverse la France.
Des arrêts de travail, certains reconductibles, sont annoncés dans plusieurs entreprises. Le 10 septembre s’installe comme une chance qui vient compléter avec bonheur les analyses et propositions de l’intersyndicale à nouveau unie. Il aura des lendemains. La confiance change de camp. Et tout cela intervient au cœur de l’été ce qui est inédit.
Le premier ministre a cru qu’une conférence de presse suffirait à stopper la montée de la marée. Il n’a fait qu’une annonce. Il a avancé la date de son départ en créant une possibilité de concordance des temps entre le mouvement social et l’activité du Parlement.
Il assume ce risque. Il n’a pas le choix. Il a raison, sa seule chance réside dans une opinion qui comme par miracle changerait d’avis alors que depuis l’annonce de la purge elle a eu le temps de mesurer très concrètement l’ampleur des régressions envisagées.
Elle a oublié le sens de ce que je proposais a-t-il souligné. Non, elle l’a compris.
Homme du passé, il n'a trouvé qu'à sortir de la naphtaline le slogan usé : "C'est moi ou le chaos" que Mendès France auquel il souhaiterait être comparé n'aurait bien sûr jamais pu prononcer.
Si l'on comprend bien le premier ministre, il redoute tant le chaos qu'il en avance la date au 8 septembre !
Il va y avoir du sport. Le match est commencé. Interdiction de marquer des buts contre sa propre équipe. Nos concitoyens ont acquis l’expérience nécessaire pour repérer les moutons noirs.
Ils n’ont besoin d’aucun guide. Seulement d’une activité politique qui retrouve un sens.