En Italie, ce qui était tant redouté s’est produit, l’extrême droite a gagné.
Ce nouveau succès intervient après qu’en France elle soit « à un niveau d’influence et avec une constance parmi les plus élevés de l’Union européenne ». En m’excusant de citer ce que j’ai écrit ici bien avant la séquence électorale ponctuée par l’élection de 89 députés du RN. Pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, en vain, je n’ai cessé d’alerter sur les risques que prenaient tous les partis politiques, à droite comme à gauche, en labourant les terres de l’extrême droite avec l’illusion de pouvoir ainsi lui prendre des électeurs. Comme toujours et partout, c’est l’inverse qui s’est produit.
La déchéance de nationalité n’a pas permis à François Hollande de se représenter. Les ordres du jour des conseils des ministres sortis du magasin des horreurs de la raciste n’ont pas empêché Emmanuel Macron de prendre une magistrale claque électorale ! Aujourd’hui, il pactise ouvertement avec celle qu’il avait reçu le mandat de combattre. Rien de tel pour ouvrir à cette dernière les portes du pouvoir, comme en Italie et en Suède, ce pays-phare de la social-démocratie.
A faire des conquêtes électorales l’unique objet de la politique jusqu’à en abandonner ses convictions, on tue la politique et c’est l’extrême droite qui gagne parce que rien n’a changé dans la vie des gens, sinon en pire. Les premiers de corvée sont toujours autant méprisés, il faudra travailler jusqu’à 64 ans pour prétendre partir en retraite, baisser les thermostats à 19 degrés et ne surtout pas toucher aux superprofits de Total !
Alors que se préparent les mobilisations syndicales et politiques, l’ancien régime a envahi les écrans pendant quinze jours, suivi de près par l’incapacité des « politiques » à combattre les violences faites aux femmes tandis que l’intéressée, Léa Salamé, éclate de rire quand le féministe Dechavanne l’accuse sur Europe 1 d’avoir couché pour obtenir la participation de Mélenchon à la première de sa nouvelle émission ! Tous ceux qui savaient pour PPDA et Strauss- Kahn et se sont tus viennent sommer un député de démissionner avant même que la justice ait commencé son travail. Et Apathie, cet immense progressiste, ce dimanche soir sur France 5, a failli s’étrangler quand une magistrate lui a rappelé que c’était à la justice de sanctionner ou pas. Pas à la presse au nom de l’exercice de sa liberté.
Quelle chance nous avons de vivre sous l’état de droit !
Aujourd’hui, les bruits de bottes et les nouveaux sacrifices à consentir pour gagner la guerre couvrent tout d’une redoutable anxiété. C’est encore l’extrême droite qui en profite au détriment des ripostes populaires du 29 septembre et du 16 octobre. Au détriment aussi de la lutte pour la paix et contre le dérèglement climatique.
Stop ou encore ?
Je n’ai aucun regret de m’être trouvé le 10 avril dernier aux côtés de plus de sept millions de mes concitoyens, à mettre au-dessus de toute autre considération l’ambition de virer la raciste dès le premier tour. Allez donc savoir pourquoi ?