Depuis plus de trente ans, des enfants de Seine-Saint-Denis sont privés d’enseignement parce que les profs malades ou en stages ne sont pas remplacés.
A Montreuil comme ailleurs, leurs parents entendent le ministre-bonimenteur Blanquer répéter sur tous les petits écrans qu’il fait tout, malgré la pandémie, pour que les classes restent ouvertes. Il va même, pour que les « prolos » puissent aller au travail, jusqu’à alléger le protocole sanitaire et à mentir sur la réalité de la circulation du virus dans les écoles et sur les risques encourus par les élèves et leurs enseignants.
Le métier est particulièrement difficile dans ce département parmi les plus pauvres de France. Les profs y ont un mérite énorme. Ce sont surtout de jeunes femmes qui, plus qu’ailleurs, parce que non-titulaires, se sont vu confier une classe sans avoir reçu de formation.
Ma fille Karine a fait toute sa scolarité dans les établissements publics de Bagnolet, de Montreuil pour le lycée et de Paris 8 pour la fac. Elle dirige aujourd’hui la communication et les relations extérieures de quatre théâtres de Marseille et Aix, celles du grand festival de musique classique de cette dernière ville.
Elle en est infiniment reconnaissante à tous ses profs, dont elle n’oublie pas qu’ils ont les salaires parmi les plus bas de l’OCDE. Elle sait que beaucoup redoutent que le télé-président-candidat choisisse, en même temps, ce lundi, de remplir les usines et les hôpitaux. Comme d’habitude, l’opinion y a été préparée par toutes les chaînes.

Telles sont les réflexions que m’inspire le slogan du maillot de la FCPE de Montreuil, en Seine-Saint-Denis.