Le nombre de triangulaires augmente avec la participation électorale. Cette dernière étant en forte hausse sur les précédentes législatives, on peut envisager jusqu'à 200 triangulaires.
Or, la dernière fois, elles n’étaient que huit et une seule en 2017 ! Elles avaient cependant permis à la Macronie et au LR de faire élire des députés du RN au deuxième tour.
Cette fois, sur une bien plus grande échelle, leur objectif sera l'élection d'un nombre suffisant de députés d'extrême droite afin que Bardella dispose d'une majorité absolue.
Ainsi s'ouvrirait une période de cohabitation.
Tel est le rêve d'Emmanuel Macron qu'il espère atteindre grâce à son coup de poker-menteur de la dissolution.
En effet, devenant le principal opposant d'un gouvernement dirigé par un fasciste ripoliné, il tenterait de se reconstruire une image de rempart pour achever son quinquennat et nous désigner son successeur pour 2027.
C'est le choix de la bourgeoisie que Bardella a conforté en abandonnant une bonne part de son programme avant le vote, à l'exception de la préférence nationale et du rétablissement de l'ordre.
Gare à nos libertés individuelles et collectives.
Lui le fait avant l'élection. Ses prédécesseurs le faisaient après. L'abandon de leurs engagements a largement contribué à faire le lit de l'extrême droite.
Bardella premier ministre pourra même expliquer que s'il n'applique pas son programme, c'est parce que le Président s'y oppose et l'en empêche !
Pour une mise en œuvre plus complète, prière d'élire Marine Le Pen présidente.
Le mouvement perpétuel de la comédie des pouvoirs dans le capitalisme pourra donc ainsi se poursuivre. Mais elle risque fort de s'achever en tragédie dans quelques jours.
Comment en est-on arrivé là ?
Emmanuel Macron y travaille depuis des années en utilisant l'arme de la division des forces qui peuvent compromettre son pouvoir quasi absolu.
Cette division a d'abord tué la Nupes, permis au RN de réaliser un score-canon aux européennes, rendu imminente la conquête du pouvoir par le RN aux yeux de nos concitoyens qui en ont pris conscience avec la dissolution. Cette dernière ayant eu pour premier effet d'anticiper la tenue d'élections législatives.
Du cousu main avec cependant un imprévu pour le maître des horloges. Il pensait en avoir fini avec ce que l'on appelle la gauche, sous-estimant la force des aspirations à l'union dans le monde du travail et de la création. D'autant plus puissante qu'elle avait été si longtemps ignorée, contenue et que jamais la probabilité d'un gouvernement dirigé par Bardella n'avait été aussi élevée.
Le Nouveau Front Populaire, ses apports syndicaux et associatifs, sont nés de cette prise de conscience. A nouveau, les citoyennes , les citoyens et les jeunes allaient être les acteurs de l'histoire.
Le grand obstacle auquel ils se heurtent n'est autre que les effets dévastateurs de la stratégie des deux extrêmes mis en œuvre par le locataire de l'Elysée et les forces qu'il représente.
Elle a consisté à en dédiaboliser une, le RN et à diaboliser l'autre par l'intermédiaire d'une de ses composantes, LFI.
L'instrumentalisation du conflit du Proche-Orient, la progression des manifestations d'antisémitisme, la sous-estimation des autres formes de racisme et l'exploitation de fait divers ont mis du carburant dans le moteur. Avec d'autant plus d'efficacité que la fanfare médiatique a tout amplifié.
On est ainsi passé de l'historique "Plutôt Hitler que le Front Populaire" au "Plutôt le RN que LFI". En réalité "Plutôt Bardella qu'une majorité de députés du NFP"et la mise en œuvre de leur programme aux effets bénéfiques immédiats pour des millions de nos concitoyens.
Avec aussi des conséquences moins réjouissantes pour les puissants.
Que les marxistes liront comme étant plutôt le capital que le travail !
Dans ces conditions, faire en sorte que les candidates et les candidats présentés par le NRP obtiennent, dès le premier tour, quel que soit leur parti d'origine, le plus de voix possibles, devient un acte de salubrité publique.