Lucien Atencia

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Billet de blog 30 août 2021

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A mon ami Michel Ceruti.

Toi qui es marxiste, tu en connais la cause fondamentale : la voie que tu proposes toujours et encore d’emprunter tourne le dos au processus, au chemin proposé par Marx et Engels.

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Michel, ton discours, ces démonstrations dans lesquelles il ne manque pas un bouton de guêtre, le plus souvent qu’économiques alors que la condition humaine est bien autre chose, où l’on prend toujours l’argent ailleurs avec une facilité dérisoire avant chaque élection présidentielle, nos concitoyens les ont entendus maintes et maintes fois et pas que formulés par le Parti communiste. Ils appartiennent à ce que je nomme un idéal dont la principale caractéristique est d’être inaccessible. Ce que les gens appellent les promesses non tenues, celles auxquelles tant d’entre eux ne prêtent plus aucune attention, au point de se détourner, toujours plus nombreux, d’une conception de la politique devenue, pour ceux qui ont la responsabilité de la conduire, le simple partage des parts d’un marché électoral. En clair, le capitalisme a aussi corrompu de ses valeurs égoïstes ce qui devrait être un immense intérêt pour la chose publique. En effet, qu’y a-t-il de plus noble que de se consacrer à l’amélioration de la condition humaine, à celle des animaux et de la nature ? Or, le bilan de ce que tu proposes de recommencer, nous y sommes avec des idées et des comportements de droite et d’extrême droite qui ont le vent en poupe. Qui pour certains, sont même devenus dominants dans la société au point de figurer à l’ordre du jour, régulièrement, d’un conseil des ministres, composé de ministres issus des deux partis qui pendant tant d’années, alternativement, ont occupé le pouvoir. Aujourd’hui, ils sont ensemble, sous la présidence d’un télé-président qui décide de tout, seul. Installé dans la place par son prédécesseur, c’est au service du capital qu’il met sa grande intelligence pour être, en toute occasion, le président des riches. Tu crois, Michel, que la pente que je viens de rapidement évoquer, sera remontée dans les quelques mois qui nous séparent des élections présidentielle et législatives ? Les candidats de tous les partis de gauche et écologistes, comme toi, disent que c’est possible. Aucun ne le pense. C’est bien ça le drame qui nous conduit au pire, que tous les partis prétendent vouloir conjurer, alors que la planète se meurt et que l’extrême droite est aux portes du pouvoir. Toi qui es marxiste, tu en connais la cause fondamentale : la voie que tu proposes toujours et encore d’emprunter tourne le dos au processus, au chemin proposé par Marx et Engels. C’est ce chemin auquel ils ont donné le beau nom de communisme et pas à un idéal inaccessible, crédibilisé par une étape, le socialisme, devenu lui-même aussi inaccessible que l’idéal qu’il aurait dû permettre d’atteindre. Or cette étape caricature la pensée, l’action et le génie des fondateurs. Elle crée un écart de même nature que celui qui s’est instauré entre ce que sont devenus les partis socialistes et la pensée d’un Jean Jaurès. Que ne fais-tu le même constat sur l’écart qui sépare les partis communistes, partout dans le monde, du chemin proposé par Marx et Engels. Pour eux, il ne peut naître que du mouvement de la société telle qu’elle est, de ses contradictions, exploitées par celles et ceux qui consciemment l’empruntent, sous leur maîtrise, de bout en bout. Ou il commence dans le présent où il ne sera jamais s’il est sans cesse renvoyé à des jours meilleurs, comme un idéal inaccessible. Question à mes yeux fondamentale et d’une grande actualité puisque je vois dans la crise que connaissent les deux partis qui ont incarné la force de la gauche et son attrait, la cause principale de leur déclin et de leur triste niveau d’influence actuel.

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