Voyant ce qui arrive depuis un bon bout de temps, sans jamais oublier que la majorité du PCF, mon parti, avait décidé de présenter Fabien Roussel à l'élection présidentielle, j'ai eté horrifié de constater que ce choix honorable et respectable se transformait en une chasse à l'homme contre celui qui fut notre candidat à l'élection présidentielle en 2012 et en 2017. Chasse à l'homme à laquelle participaient le PS et les Verts.
J'ai tout de suite compris que ce combat fratricide aurait pour première conséquence d'affaiblir encore une gauche qui n'avait pas besoin de ça.
Ce combat impitoyable ayant échoué à éliminer l'Insoumis de la vie politique, il aboutit à en faire un recours pour le peuple de gauche et de l'écologie.
Afin de limiter les effets d'un désastre annoncé, j'ai proposé sur ce blog que mon parti et son candidat prennent l'initiative qui permette à la gauche de se mettre du côté des progressistes qui de plus en plus nombreux allaient se fixer l'objectif d'éliminer la sinistre Le Pen dès le premier tour et de ne pas avoir à le refaire en revotant Macron au deuxième.
Se mettre de leur côté plutôt qu'en opposition à une aspiration dont plusieurs études nous ont montré qu'elle était très majoritaire dans le pays.
La proposition en fut formulée dans l'organisme de direction du PCF. Elle n'y fut même pas discutée.
Cette fin de non-recevoir conduit à n'être que spectateurs d'un scénario dont nous mesurons bien les risques qu'il comporte mais que nous sommes condamnés à ne pouvoir combattre qu'avec le sabre de bois d'un prétendu vote utile qui aggrave encore le fossé qui s'est ouvert entre ces progressistes et nous.
Or, aucun jour heureux n'est envisageable sans eux. Et le pire -ou le meilleur- risque d'advenir dans les dix jours qui nous séparent du premier tour.
En effet, la sinistre Le Pen progressant, cela va crédibiliser la possibilité de sa victoire, d'autant plus quel recevra le renfort de Z, canal fasciste entre les deux tours et d'électeurs de droite, tendance Ciotti.
L'écart avec Mélenchon se réduisant, des millions de citoyens peuvent dès lors faire de l'élimination de l'extrême droite dès le premier tour la motivation la plus forte et rassembleuse de leur vote. Peu prendront le risque de la voir arriver au deuxième tour pour l'emporter.
Même ceux qui pensaient que la gauche ne pouvait pas atteindre le second tour ou qui reprochent, comme moi, beaucoup de choses à Mélenchon, y réfléchiront à deux fois.
Le temps viendra d'analyser pourquoi celui que la gauche, Macron et tous les autres ont espéré pouvoir éliminer se retrouve sur un piédestal.
Nous y avons contribué et ce serait un comble, lui le grand bénéficiaire, de le lui reprocher pour dégager nos responsabilités, celles du PS et des Verts.