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Billet de blog 9 septembre 2025

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

DIALECTIQUE DU MARXISME DE LA PSYCHANALYSE ET DE LA RELIGION SOUS LE CAPITALISME MONOPOLISTE D’ÉTAT PHASE ULTIME DE L’IMPÉRIALISME

Il y a une centaine d’années, vivait un homme à la fois philosophe et grand économiste : Karl Marx (1818-1883).

On le considère, depuis le Gouvernement révolutionnaire de la Commune de Paris (18 mars-17 mai 1871) et surtout depuis l’Insurrection d’Octobre (7 novembre 1917), comme le fondateur du "socialisme scientifique".

C’est la raison pour laquelle, lors du Congrès de fondation du PCF (Tours, 30 décembre 1920), on le traduisait par cette formule devenue immortelle de nos jours, dans le monde entier, et qui est de lui : "L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes !"

Marx, traita en véritable homme de science, des lois économiques du capitalisme et de son évolution vers une période transitoire :

- le "socialisme" où l’État, "pouvoir organisé d’une classe en vue de l’oppression d’une autre classe", évoluera ensuite jusqu’à dépérir complètement vers une autre forme de socialisme plus achevée mais, cette fois, éternelle :

- le "communisme" où apparaîtra enfin un nouveau type d’individu, "l’individu intégral" par opposition à "l’individu morcelé" de la société capitaliste et qui vivra un bonheur authentique et radieux, actuellement inaccessible, quelle que soit la société, capitaliste ou socialiste.

La pensée géniale de Marx, inoubliable pour tous les hommes de bonne volonté, est développée notamment dans "Le Manifeste du Parti Communiste" (1848, avec Friedrich Engels), où il expose les thèmes centraux du marxisme et fonde le programme révolutionnaire des communistes et dans "Le Capital" (livre I, 1867), un véritable monument, où il s’attache à dégager les lois de fonctionnement du système capitaliste. Les livres II, III et IV ne parurent qu’après sa mort.

Il ne put tout prévoir et son travail fut interrompu par la mort. Il pensait que la révolution socialiste se ferait simultanément dans tous les pays capitalistes. Le capitalisme de "concurrence" de son époque était alors en plein courant ascendant.

Dans "Le Capital" Marx indique qu’un certain minimum vital (à la fois physique et moral) est indispensable aux travailleurs afin qu’ils puissent, grâce à l’entretien et à la reproduction de leur force de travail, assurer le plus longtemps possible le maximum de profit immédiat.

La "valeur" de cette force de travail est déterminée par la valeur des marchandises qui entrent dans sa composition. On peut également, pour la calculer, prendre en compte le temps de travail socialement nécessaire à la production de ces marchandises.

Elle contient un élément historique important, représenté par la "lutte des classes" :

- les patrons, avec leur "conscience de classe", tendent à faire abaisser la valeur de cette force vers son niveau le plus bas ;

- les travailleurs quant à eux, avec cette même "conscience de classe", tendent à faire croître cette valeur vers son niveau le plus élevé.

À chacun son point de vue et ses intérêts personnels…

Sur le marché de la force de travail intervient "la loi de l’offre et de la demande", ce qui amène Marx à utiliser la notion de "prix" comme expression monétaire de la valeur de cette force (la paie que le patron remet au salarié à contrecœur).

S’il le pouvait, il préférerait garder cet argent pour lui-même afin de le faire fructifier, accumulant ainsi toujours plus de capitaux pour profiter toujours plus de la vie.

De nos jours, le RPR, l’UDF, la CGC, la CFTC et FO nous rabâchent le même air, le même refrain et la même musique, sur un disque de plus en plus rayé, usé.

Notamment lorsqu’ils disent :

"Heureusement que les patrons, les actionnaires, les capitalistes sont là car, sinon, comment les travailleurs pourraient-ils vivre et se nourrir ? D’ailleurs, grâce à la Ve République dure mais pure, nous avons réussi à faire passer une loi qui, même si le gâteau est tout petit, oblige les patrons à le partager avec tous leurs salariés !"

Souvenons-nous, en effet, de ce que préconisait de Gaulle au début de son premier septennat concernant l’intéressement et la participation. Ses interviews, discours et écrits furent à la fois très révélateurs et très mystificateurs. Il s’agissait, sous une nouvelle formulation particulièrement trompeuse, de faire réaliser au mieux pour les intérêts de la caste qu’il défendait, son fameux rêve antérieur à la Ve République : "l’association capital-travail", comme troisième solution entre le capitalisme et le socialisme pour mettre fin ainsi à la lutte des classes.

Cela frappa si fortement et si habilement l’esprit et l’imagination des masses qu’elles se laissèrent duper jusqu’au jour, enfin décisif pour "l’opinion publique", où de Gaulle crut bon et préférable d’envoyer ses CRS leur casser la gueule et le crâne. C’était le 8 février 1962 au métro "Charonne" !

Puis, sous Pompidou et consorts, l’ORTF, le Figaro, le Monde, France-Soir, le Parisien, etc. (exception faite de l’Humanité) nous affirmèrent que l’esprit et la pensée du général de Gaulle se perpétuaient dans une société nouvelle, évidemment plus juste et plus humaine.

De Chaban-Delmas à Messmer, on l’intitula "La Nouvelle Société" ! Qu’en pensent les travailleurs du… ? Se laisseront-ils inlassablement "mener en bateau" ?

En vérité, mieux vaut regarder la réalité en face et ne pas "pratiquer la politique de l’autruche". Seuls les militants de la CGT et du PCF avaient vu clair !

Ce n’est pas pour "nous jeter des fleurs" mais la vie et la pratique permettent seules de donner raison à notre pensée et à nos idées.

Quant aux autres partis politiques (mis à part peut-être le PS et le MRG) et aux autres syndicats (hormis peut-être la CFDT), ils crurent bon d’approuver l’arrivée d’une société de psychologues conseils, au service du patronat, chargée d’étudier la psychologie des travailleurs dans les entreprises dont la direction en éprouvait la nécessité.

Ces partis et syndicats ne firent, en réalité, qu’embobiner les travailleurs du… et les mettre davantage sous l’emprise patronale. Beaucoup d’employés du… s’imaginèrent que le "Service médico-social" leur serait entièrement dévoué ! Erreur !

Dans le régime capitaliste actuel, le patronat l’utilise (de même que les psychologues conseils déjà à son service) pour son profit maximum à des fins personnelles, ceci dans le but de toujours mieux nous "endormir" tant sur le plan syndical que politique.

Voyons comment se déroule cette tentative d’"anesthésie du cerveau", notamment en ce qui concerne les revendications du personnel et ce qu’il en découle, entre autres, dans le domaine du logement pour lequel de nombreuses demandes sont constamment présentées auprès des assistantes sociales par les employés du…

Pour éviter tout abus ou injustice, Mlle…, assistante sociale, demande une enquête, effectuée par son service. Cependant, dans certains cas délicats, elle consulte le chef de service, le Dr…, professeur à la faculté de médecine de l’hôpital…, expert près les tribunaux, grand spécialiste (peut-être le plus grand !) des maladies dites neuropsychiatriques. Les employés du… sont presque tous conscients que les conditions de vie dans leur logement, le coût du loyer, leurs conditions de transport aller et retour de leur lieu de travail à leur domicile déterminent la qualité de leur vie psychologique. En principe, l’assistante sociale se doit d’en tenir compte et d’y faire mention dans le rapport qu’elle remet à son patron, lequel a un droit de veto, en dernier ressort, sur l’attribution dudit logement.

Dans la pratique, ces logements, toujours médiocres, se situent en grande banlieue. Les employés du… n’ont donc pas vraiment le choix puisque leurs moyens financiers ne leur permettent pas d’habiter près de leur lieu de travail. Ils utilisent les transports en commun et arrivent tous les jours à leur travail démoralisés et nerveux. Certains, très énervés, jugent que leurs conditions de travail, elles aussi, sont déplorables. Ils ne se gênent pas pour le clamer haut et fort. Excédés, ils en viennent même, parfois, à des débordements qui laissent la place ensuite, le moment d’excitation passé, à une profonde détresse. Là, intervient le "Service médico-social" qui s’empresse de les recommander à un… psy !

C’est ainsi qu’à l’époque de cette "Nouvelle Société" un peu révolté, profitant de l’unité d’action syndicale, je tentai (pour la première fois de ma carrière) de participer à une semaine de grève avec occupation des locaux. Il fallait tenir durant cette période, régler les dépenses courantes, faire face aux traites qui s’abattaient sur mon compte en banque, tenu par mon employeur. Cette situation pouvait aboutir à une saisie sur salaire, voire par la suite, à un licenciement pour "faute professionnelle grave"  ! Soucis, anxiété, obsessions : l’idée de me retrouver "à découvert", d’être appelé au "Service du personnel", livré au "Conseil de discipline" et d’aller ainsi grossir ce que Marx appelait déjà dans "Le Capital", "l’armée industrielle de réserve" me hantait. Au temps du Gouvernement de ladite "Nouvelle Société", du fait de son prétendu "Plan social", le nombre de chômeurs s’élevait à environ 400 000 personnes. Cette perspective d’inactivité, le manque de rémunération forcés achevèrent d’atteindre mon moral et mes nerfs. J’avais tout juste vingt et un ans !

Complètement effondré, des collègues m’emmenèrent au "Service médico-social" ! Mlle… et le Dr… examinèrent mon cas, rapidement.

Diagnostic :

"… Crise psychotique assez sévère (pour transcrire dans notre langage populaire : une assez grave dépression nerveuse délirante) due à une brutale décompensation et nécessitant de toute urgence le transport du malade en ambulance spécialisée à l’hôpital psychiatrique…"

C’est ainsi que je me retrouvai, durant environ trois mois en service fermé. Puis, j’eus droit à deux mois de maison de repos à la montagne avant de me retrouver, chez moi, en banlieue, en convalescence avec un arrêt de travail d’un mois. Mlle… et le Dr… ne perdirent pas de temps ! Ils s’occupèrent de moi, me récupérèrent et me réadaptèrent socialement à leur façon : visites à domicile, incitation, entre autres, à suivre une "psychothérapie de soutien d’inspiration freudienne". Régulièrement je dus me rendre chez le neuropsychiatre "grand spécialiste" à son cabinet privé parisien. Il outrepassait ses droits et devoirs au regard de la législation sur la médecine du travail et de la déontologie médicale. Professeur à la faculté de médecine de l’hôpital… et expert près les tribunaux, il pratiquait couramment le "détournement de clientèle" sans aucun scrupule. Selon les syndicalistes du…, il avait déjà eu maille à partir avec le Conseil départemental de l’Ordre des médecins.

Au sujet de cette "médecine du patron", ouvrons une parenthèse :

Aux États-Unis, Sigmund Freud est toujours à la mode dans tous les milieux sociaux. Sa "peste" y infecte encore les rapports humains. La population états-unienne considère la psychothérapie, à tort ou à raison, comme une "psychanalyse du pauvre" ! En effet, dans un cas le patient s’assied sur une chaise face à son psychothérapeute, dans l’autre il s’allonge sur un divan et ne peut, ainsi, observer son psychanalyste. Notons quelques différences encore : le tarif, le nombre et la durée des séances, le contrôle du transfert et du contre-transfert, le succès sur les troubles névrotiques. Ceux-ci sont des troubles nerveux apparaissant en l’absence de toute lésion organique, perturbations psychologiques dont le sujet est conscient, ce dernier caractère différenciant la névrose de la psychose. La durée est sensiblement la même : quatre à six ans au minimum, souvent bien davantage suivant la gravité et la difficulté du cas. Je tiens à faire remarquer qu’aux États-Unis, toutes celles et tous ceux qui en ont les moyens financiers se feront soigner, un jour ou l’autre, pour des raisons de santé psy. Toute famille aisée possède un ou plusieurs neurologues, psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, etc. Dans ce pays, l’agressivité des travailleurs envers le patronat et le Gouvernement est considérée comme psychopathologique par tous les syndicats et par tous les partis politiques légaux, mis à part le PC. Le PC préfère la "lutte de classe "à la "collaboration de classe" ! Aux États-Unis, le cas médical le plus grave est sans doute celui du "pauvre type" qui défend et propage le marxisme. Pour la psychiatrie officielle (examens, tests et entretiens psy à l’appui) et les tribunaux, souvent, il présente une névrose obsessionnelle et communicative grave qu’il vaut mieux traiter le plus tôt possible. Si elle n’est pas soignée à temps elle peut mal évoluer et faire sombrer définitivement le névrosé dans une maladie mentale, considérée la plus grave de tous les temps, par tous les psychiatres, qu’ils soient de l’Est ou de l’Ouest, la "démence précoce" ou "schizophrénie". Maladie pour laquelle l’individu devient alors un danger pour lui-même et pour la société. Il faut l’interner… Freud a, le premier, pris les "obsessions" de ses clients très au sérieux. C’est l’une des raisons qui a fait qu’il a découvert ainsi leur traitement : la psychanalyse.

La névrose obsessionnelle a un rapport caché, mais presque toujours certain, avec le "complexe d’Œdipe". Dans les cas plus graves on a souvent constaté aussi une correspondance avec le "stade sadique-anal" dans lequel la zone érogène est l’anus et/ou le rectum. Une attitude flottante de bienveillante neutralité de la part du psychanalyste et la frustration du névrosé dans ses désirs les plus profonds et les plus intimes provoquent le "transfert" et la "catharsis". Le névrosé connaît alors, certainement, l’un des meilleurs moments de sa vie dans une "lune de miel" avec son psychanalyste. Le "surmoi", qui a enregistré tous les événements de la petite enfance et qui, pour l’instant, ne comprend encore rien du comportement agressif du névrosé, "censure" les projections qui voudraient bien se "défouler" sur le psychanalyste… Par l’interprétation du matériel psychique venu de l’inconscient sous forme de rêves, d’oublis, d’actes manqués, de lapsus, de mots d’esprit, etc. le psychanalyste met alors en exergue des "résistances". À l’aide de la technique des "associations d’idées", elles vont être analysées avec le transfert jusqu’à ce que le patient (grâce à son psychanalyste) comprenne enfin le sens caché de sa névrose. "Là où était le ça advient le moi !" et les passions sont alors ainsi purgées ! Le névrosé (qui a entre vingt et quarante ans) doit dire et avouer tout ce qui lui passe par la tête sans jamais mentir. Il doit être intelligent et cultivé.

Pour certains psychanalystes avides, il existe un dogme absolu :

"Le névrosé doit payer toutes les séances et le psychanalyste ne doit consentir aucun rabais sur son tarif… sinon ce serait offrir une prime à la résistance ce qui retarderait la guérison ou la gênerait considérablement !"

Au travers de ses souvenirs, réminiscences et fantasmes (produit du travail de sa mémoire et de son imagination), le névrosé éprouve des sentiments ambivalents d’amour et de haine. La technique psychanalytique favorise une régression plus ou moins rapide vers la tendre enfance. Le patient prendra alors son psychanalyste pour sa mère ou son père selon le rôle que l’un ou l’autre a joué dans son traumatisme. Désirant affectueusement son psychanalyste (qui est bien souvent de sexe opposé et, de plus en plus, relativement jeune), le névrosé éprouvera "l’envie de faire l’amour" avec elle ou lui, persuadé que cela est absolument indispensable à sa guérison. C’est donc par ses problèmes sexuels et affectifs que le psychanalyste tient son névrosé. C’est la raison pour laquelle ce dernier continue de le payer afin de lui prouver qu’il veut absolument  "s’en sortir" ! Et le traitement se poursuit… Pour Freud, la sexualité existe dès la naissance : c’est le stade "oral" pendant lequel l’enfant prend du plaisir à sucer le sein de sa mère, puis son pouce. Toujours pour Freud, ce plaisir instinctuel constitue déjà une certaine forme de masturbation ! Par la suite apparaît le stade sadique-anal dont nous aurons l’occasion d’étudier, plus tard, le rôle important dans les cas de névrose obsessionnelle grave.

L’évolution se poursuit et nous en sommes maintenant à la période du "complexe d’Œdipe" pendant laquelle notre bébé, ayant grandi, se permet de faire amoureusement la cour à sa maman. Dans ce qu’il est convenu d’appeler alors un "ménage à trois un peu spécial", les circonstances amènent notre jeune "soupirant" à découvrir l’existence d’un "rival" l’empêchant, à sons sens, de danser joyeusement en rond avec la femme de ses rêves, le père extrêmement jalousé et redouté. Le pauvre gosse s’imagine que son rival va le punir en lui faisant perdre ce dont il est si fier lorsqu’il joue avec sa mère et/ou lorsqu’il la désire physiquement et sentimentalement (surtout, par exemple, au cours de la toilette de son sexe). À travers ses fantasmes, ce jeune fou d’amour (comme le pense Freud) imagine souvent (lorsqu’il se masturbe) un scénario tragique à la mise en scène scabreuse, partagé qu’il est entre le désir d’assassiner son père et le besoin naturel de posséder sa mère. Écartelé entre la crainte de la castration et la conscience de vivre un très grand amour malheureusement impossible, l’enfant se résout à contrecœur (parce qu’il n’a plus d’autre choix) à faire le deuil de ses désirs et sentiments incestueux. Il refoule, dans la plupart des cas, très profondément sa "libido", partage bon gré mal gré sa maman avec son papa, s’identifie petit à petit à son rival, le prend comme modèle et oublie sa mère sur le plan érotique. Au moment de la puberté, il connaît une nouvelle période d’excitation sexuelle avec sa mère (c’est d’ailleurs très souvent de cette façon que débute le "stade génital") et en profite pour concrétiser avec quelques filles plus ou moins "faciles". Devenu adulte, ses désirs physiques et ses rêves affectifs s’harmonisent, s’épanouissent et se trouvent, en principe, comblés dans le mariage. Pendant cette phase œdipienne, un choc affectif peut survenir, soit du fait de cette peur de la castration soit à la suite d’une émotion insignifiante en apparence. Cette peur qui semble absurde à l’adulte est terrible pour l’enfant. Elle retentit dans tout son psychisme. Incapable de la supporter, il la refoule pour que la vie soit belle, agréable et donc acceptable pour lui. Cette peur est parfois accompagnée d’un événement plus ou moins pénible ou agréable comme une fessée.

À l’adolescence comme plus tard à l’âge adulte, ni la conscience ni l’imagination, qui souffrent toutes deux d’une certaine angoisse et d’une certaine forme d’anxiété sur fond de culpabilité (des idées "noires"), ne pourront comprendre le sens de la névrose puisqu’elle est refoulée très tôt. Lorsque, du plus profond du cœur humain, un désir physique et affectif surgit quand même, l’adolescent éprouve beaucoup de mal à se maîtriser, à se contrôler : son cœur se trouble et palpite "anormalement". La volonté défaille. L’énergie érotique (la "libido") se retourne contre l’amoureux timide. Dans certains cas, lorsque les émotions sont vraiment trop fortes du fait des complexes du névrosé, du comportement de sa famille et de son entourage, celui-ci se retrouve dans une situation de "double contrainte". La libido (en se retournant contre lui) provoque alors un déséquilibre et un dérèglement chimique dans le cerveau qui s’emballe dangereusement. La névrose obsessionnelle évolue ainsi en schizophrénie ! Cette maladie mentale se caractérise par l’autisme, les délires, les troubles de l’humeur, l’interprétation du monde, la discordance, la folie des grandeurs, la persécution, la revendication et les hallucinations. À travers un langage inconscient et symbolique, le malade prend ses désirs pour des réalités concrètes (qu’il n’a pu satisfaire dans sa vie d’obsédé) auxquelles il croit véritablement, répétant sa petite enfance sur le mode de la pensée du stade oral (c’est-à-dire du petit bébé). Les psychanalystes ne soignent que rarement la schizophrénie. Au cours de cette psychose il est pratiquement impossible d’entrer en contact avec le malade tant il est replié sur lui-même dans son univers morbide. Il a des palpitations un peu vives, une défaillance de la volonté. Très souvent, des rites obsédants et des explications fantaisistes assiègent son cerveau pour tenter d’expliquer ses troubles. Ce sont les principaux symptômes de la névrose.

Pour bien comprendre le névrosé au regard de la psychanalyse, il faut noter qu’il se considère (à moins qu’il ne se compense) comme un être très inférieur aux autres. Pour donner un exemple, il se sent incapable d’aimer une jolie femme qui partagerait avec lui un bonheur commun. Ce sentiment d’impuissance à aimer cette femme le diminue tellement dans sa virilité d’homme adulte qu’il compense sa timidité par de l’agressivité contre le sexe féminin en général. Il tourne parfois son agressivité (toujours pour se donner une assurance qu’il ne possède pas) contre des personnages importants à ses yeux, qui rappellent son père à son surmoi : président de la République, Premier ministre, ministres, patrons, chef du personnel, chef de bureau, agents de police, CRS, gradés de l’armée, etc. Selon les psychanalystes, le névrosé ne se sent pas bien dans sa "peau" du fait de ses complexes. N’en comprenant pas les raisons, il fantasme alors beaucoup, pensant que ce sont les patrons et le Gouvernement qui sont responsables de ce qui ne va pas. Ainsi, c’est la société que le névrosé tient pour responsable de ses troubles. Pure imagination bien sûr puisque ceux-ci proviennent de son éducation familiale ! Du fait de cette méprise, une forte agressivité, injustifiée et trompeuse, naît en lui contre les patrons et le Gouvernement, plutôt virulente chez les marxistes. Enfin, toujours pour les psychanalystes, cette hostilité est un symptôme de la névrose qu’il leur faut analyser, leur technique de la guérison impliquant de ne laisser absolument rien de côté. Dans la plupart des cas de névrose obsessionnelle, toutes ces explications ne sont révélées qu’au bon moment et toujours compte tenu de la personnalité du névrosé. Si elles améliorent quelque peu l’état de santé du malade, elles ne guérissent, pour autant, ni ses obsessions ni son "blocage psychologique". Dans ce cas, on parle de névrose obsessionnelle grave.

Il faut donc que le psychanalyste travaille encore plus en profondeur, explore, recherche et dévoile (par la technique de la régression) tout ce qui s’est passé dans la tête de son client lorsqu’il apprenait à déféquer, vers l’âge de deux-trois ans, au cours du développement de l’énergie érotique, pendant le stade sadique-anal. Il s’agit de revivre l’épisode, la situation et les relations infantiles par lesquels la maman récompense ou punit, plus ou moins sévèrement, son gosse, suivant qu’il lui fait ou non un certain "cadeau" dans le "petit" pot de chambre… À la vue et à l’odeur de ce qui a été déposé dans le pot (compte tenu des intentions plus ou moins véritables du petit gamin) la mère réagit. Ses réactions se répercutent aussitôt dans le psychisme de l’enfant.

D’où l’interprétation (fatale) des psychanalystes :

"À l’âge adulte, les marxistes défoulent leurs pulsions agressives sadiques-anales, sans doute parce qu’elles ont été mal sublimées par l’éducation, sur le président de la République, les patrons, le chef du personnel ou de bureau, les agents de police, les CRS, etc. Ceux-ci sont des symboles qui leur rappellent l’agressivité et la rébellion qu’ils éprouvaient vis-à-vis de l’autorité maternelle, dans leur petite enfance, au moment de la défécation et pouvant de ce fait, dans certains cas, finir par introjecter la mère sous la forme d’une sorte d’agent de police, de CRS", etc.

Mais ce n’est pas tout. En effet, au moment de l’apprentissage de la maîtrise des sphincters, l’enfant peut plus ou moins retenir ou expulser ses matières fécales. S’il retient, il peut le faire pour manifester son mécontentement ou sa colère à l’égard de sa mère. En gardant ses matières fécales, il a tendance à devenir égoïste. Il en résultera un plaisir psychique, intellectuel et affectif associé à cet égoïsme. S’il expulse, il peut le faire pour obtenir plus de tendresse ou d’amour de la part de sa mère. En offrant ses matières fécales, il a tendance à devenir altruiste. Il en résultera un plaisir psychique, intellectuel et affectif associé à cet altruisme. Cela pourra se traduire, d’une part par une attitude particulièrement bonne à l’égard d’une femme (que le surmoi identifiera à la mère), de ses semblables ou même de l’humanité tout entière, d’autre part par une jouissance sadique à dénigrer l’égoïsme du patronat et du Gouvernement (résultat de la première tendance). Pour l’idéologie réactionnaire, les altruistes, du fait de leur prodigalité obsédante justifiée par une solidarité envers ceux qui souffrent et qui sont faibles, ne s’enrichiront jamais. Il paraît normal alors que tous ceux qui présentent un surmoi hypermoral suivent une psychanalyse ou à défaut une psychothérapie. Ainsi cesseront-ils enfin de se persécuter eux-mêmes à cause de cette sacrée tendance à la bonté, à la générosité et à la solidarité. Celle-ci, d’une part les empêche de profiter pleinement et convenablement de la vie, d’autre part risque même de gâcher celle des autres. Ces autres n’ayant pas, eux, des prédispositions névrotiques à l’échec, auront meilleure conscience, se débrouilleront mieux, seront plus malins, s’occuperont des affaires du pays pour qu’elles soient gérées sainement, pourront faire fortune, connaître la réussite et le bonheur, s’intégreront et se socialiseront brillamment.

Dans les pays socialistes, depuis Vladimir Lénine, les philosophes et les médecins ne croient pas beaucoup aux théories sexuelles de Freud appliquées à l’étude des phénomènes sociaux et même considèrent ses conclusions dans le domaine social comme de pures élucubrations nocives de la morale bourgeoise. De plus, dans le traitement des névroses, ils préfèrent recommander la pratique de la suggestion et de la relaxation.

Ne déclarent-ils pas :

"Nous réfutons le “freudisme” scientifiquement, contrairement aux psys des pays capitalistes qui sont presque tous obnubilés par les idées de la propagande de droite ou d’extrême droite de chez eux contre nous. D’un côté il y a le socialisme et de l’autre l’impérialisme et entre les deux c’est la “lutte des classes” à l’échelle internationale. Les deux camps s’opposent dangereusement avec un très grand risque pour la paix du monde, et le problème est : qui l’emportera ?"

Malgré tout Léon Trotski défendit et soutint la psychanalyse tout en considérant que ce qui lui manque c’est le marxisme !

En France, certains psys libéraux, les hôpitaux psy et les CMP agréés et conventionnés par la Sécurité sociale, appliquent à la psychothérapie le tarif de "prise en charge à 100 % du tarif de la Caisse", soit actuellement 100 F la consultation, pour une séance d’une demi-heure par semaine. Quant à la psychanalyse, elle n’est pas reconnue par la Sécurité sociale, d’une part parce qu’elle n’est pas considérée comme une véritable méthode de traitement psychothérapique, d’autre part du fait du tarif des séances, lesquelles doivent toujours être les plus chères et les plus fréquentes possibles au regard de la théorie. Freud, en 1919, prenait 10 $ la consultation de 55 minutes (seulement 5 $ pour les médecins juifs étrangers) et, en 1923, où selon sa femme : "Il fait du fric !", 25 $, souvent cinq à six fois par semaine, pour des cures d’une durée moyenne de cinq à six mois. Avec qui et à quelles dates en a-t-il faites gratuitement ? pour quelles pathologies et pour quels troubles psy et pour quels résultats ? N’y a-t-il pas là un mystère ? Quant à l’actuel très célèbre Jacques Lacan, il prenait en 1975, 400 F, pour des séances ne dépassant pas dix minutes, souvent plusieurs fois par jour pour ses élèves, pendant plusieurs années.

Ainsi ne prétendait-il pas :

"Éviter la jouissance du blabla…, attacher une très grande importance au transfert…, obliger le patient à accepter sa castration…, la guérison arrivant de surcroît après la fin de la cure…" ?

Ses patients ne sont que des gens très riches. Selon certains psychanalystes "orthodoxes", le lacanisme ne serait qu’une profanation, une imposture, un charlatanisme. Notons que même pour la Sécurité sociale chaque cas est toujours un cas très particulier et toujours très difficile à suivre !

Revenons à Paris et à notre sujet :

Mon déséquilibre mental ne s’arrangeait toujours pas. Je continuais à en faire bénéficier le commerce médical. À mes ennuis avec le capitalisme se rajoutèrent des soucis avec une jeune femme de vingt-six ans (j’en avais vingt-sept) venue depuis environ trois mois de la capitale, vivre sous mon toit, dans mon tout petit studio très insalubre de grande banlieue éloignée et sordide. Elle voulait se marier avec moi. Elle était de plus en plus attristée, mélancolique, perdait l’appétit, dormait mal, irritait et agaçait tout son entourage. Voyant tout cela et sans consulter qui que ce soit, elle résolut de s’en sortir toute seule, récupérant du même coup sa santé morale, la santé mentale de son compagnon et, par la même occasion, la santé du couple.

Son secret ?

Le voici :

"Nous avons quitté définitivement notre studio où mon fiancé et moi ne pouvions ni nous reposer, ni nous distraire, ni nous cultiver, où notre voisinage faisait un boucan d’enfer, sans arrêt, toutes les nuits, et où, le weekend, il n’y avait même pas un seul cinéma pour nous changer les idées. C’est moi qui ai décidé mon compagnon à nous installer à Paris. C’est bien sûr beaucoup plus cher qu’en banlieue. Nous gagnons 400 F de plus par mois puisque nous n’avons plus de transports en commun à débourser. De toute façon, la vie est ici quand même beaucoup plus belle que dans notre ancienne cité-dortoir. Elle était caractérisée par ses logements cages à poules ou clapiers à lapins, ses voyous de toute sorte, qui cambriolent sans arrêt, volent ou brûlent les voitures des gens qui vont travailler, cassent du CRS, agressent les vieilles gens solitaires, violent dans les caves les mineures à peine pubères. Les Maghrébins sont racistes et obsédés sexuels avec les jeunes françaises en minijupe. Dans leur religion, les femmes ne sont-elles pas soit des prostituées soit des soumises ? Dans leur paradis, ne sont-ils pas accueillis par onze jeunes femmes vierges ? Les Noirs, eux, même en France, ne pratiquent-ils pas toujours la polygamie et l’excision ? Les Jaunes, eux, ne travaillent-ils pas comme des fourmis ? Tous ces immigrés ne prennent-ils pas nos logements, notre travail, nos filles ? N’interdisent-ils pas à leurs femmes de travailler ? Ne sont-elles pas en prison chez eux, battues et violées ? Quels sont leurs droits ? En grande banlieue éloignée, la vie y était grise, triste, monotone, misérable. Elle nous rendait moroses, caractériels, neurasthéniques, psychotiques… N’étions-nous pas très fatigués, déprimés, dépressifs, suicidaires", etc. ?

Les maladies psy n’ont pas exclusivement des origines biopsychiques. Chaque enfant naît forcément du ventre d’une femme. Son sexe est forcément différent de celui de l’un de ses parents. Chacun de ces derniers est indispensable à son développement psychosexuel et affectif. Mais à cela s’y ajoutent des facteurs socioculturels qui sont les conditions d’existence de la société dans laquelle il faut vivre ou survivre.

Bien sûr, quelle que soit l’amélioration de ses conditions de vie, quel que soit son bonheur matériel et moral, l’homme, même l’homme "nouveau" de la société communiste, aura, de temps en temps, des problèmes d’ordre psychologique. Le marxisme, par sa méthode de pensée de haute précision, "la méthode dialectique", c’est-à-dire selon Lénine : "l’analyse de la contradiction à l’intérieur de l’essence même des choses", n’est pas et ne sera jamais une philosophie de confort intellectuel.

Pour que les employés du… soient vraiment plus heureux, sous ce capitalisme monopoliste d’État, phase ultime de l’Impérialisme, ne faudrait-il pas qu’ils puissent habiter, non pas en banlieue, mais près de leur lieu de travail, sans avoir à utiliser les transports en commun ? ou ne faudrait-il pas y décentraliser les bureaux et que les logements y soient modernes et confortables ? Le coût de l’habitat y étant moins élevé, la valeur et le prix de la force de travail n’y reviendraient-ils pas moins cher ?

Les masses ont compris que, pour mieux vivre, changer la vie, il faut lutter nécessairement et lutter encore pour la victoire et le triomphe d’un Gouvernement d’Union de la gauche comprenant des ministres PCF !

Subsiste-t-il un doute de l’effet de la libido dans la lutte des classes ?

Le névrosé se révolte contre le père. Obnubilé, il ne se rend pas compte qu’il fait souvent n’importe quoi, n’importe comment. Le révolutionnaire, lui, se révolte contre l’ennemi de classe. Pour mener une action politique juste il doit avoir une pensée juste. Pour être lucide, il faut qu’il attache une grande importance à l’étude de l’économie politique et de la philosophie.

Mais on peut être obsédé sexuellement et avoir des idées politiques avancées… et inversement on peut avoir des idées politiques avancées et être obsédé sexuellement. Les choses ne sont-elles pas bien compliquées ? Pour essayer d’y voir plus clair, je vais poursuivre mon analyse.

Les travailleurs vivent tous essentiellement, grâce "au prix de leur force de travail" tandis que les capitalistes qui n’ont pas tous forcément besoin de travailler vivent grâce à la "plus-value" ne découlant que du labeur d’autrui.

Citons (en résumé) Marx :

"Du fait que les travailleurs se laissent exploiter au-delà du temps de travail nécessaire à l’entretien et à la reproduction de leur force de travail, il se dégage une évidence, c’est que : plus-value = travail gratuit ! d’où la conclusion : les capitalistes ne peuvent pas se passer des travailleurs, mais les travailleurs peuvent, eux, se passer des capitalistes !"

À mon sens, les travailleurs continuent (malgré les explications des syndicats et des partis politiques de gauche) à être influencés, voire abusés par la propagande de la couche sociale dominante : la bourgeoisie capitaliste (oligarchie financière). Certains n’ont-ils pas l’illusion que les classes sociales (notamment la bourgeoisie en régime capitaliste) ont pour origine une différence de psychologie ?

Ainsi, la psychanalyse, ne caractérise-t-elle pas la petite enfance par les stades oral et sadique-anal, puis par la situation œdipienne (ou phallique) ? Ces stades ne déterminent-ils pas, selon eux, des individus (quelle que soit la société) très différents les uns des autres ? Les uns ne seraient-ils pas "très bons" mais "très dépensiers" et parfois de plus "paresseux" ? les autres ne seraient-ils pas "très mauvais" mais "très économes" et souvent de plus "travailleurs" ?

Qu’en est-il dans la réalité ?

Marx dans "Le Capital" puis Lénine dans le "Le développement du capitalisme en Russie" (1896-1899), ont prouvé que l’accumulation primitive s’était effectuée par la violence. C’est un point très important sur lequel les travailleurs devraient méditer davantage. Marx a démontré que l’expropriation des paysans les a réduits à l’état de vagabonds, contraints de s’embaucher dans les fabriques et les manufactures. Lénine, que la concurrence acharnée que se faisaient entre eux les artisans provoquait la ruine des uns qui devenaient alors des salariés, et l’enrichissement des autres qui devenaient alors des capitalistes.

Les classes sociales n’ont pas toujours existé. Elles ne sont apparues qu’à la suite d’une certaine division du travail, à l’époque de la communauté primitive, au moment où certains groupes humains (surtout religieux et militaires), idéologiquement et physiquement plus forts que d’autres, se sont approprié le surplus de ce qui était nécessaire aux autres hommes pour assurer leur subsistance.

Est-ce la personnalité des grands hommes (la psychologie sociale) qui explique l’histoire ou est-ce la dialectique des forces productives et des rapports de production (l’histoire) qui explique la psychologie sociale ?

Historiquement, c’est en Russie, comme le prévoyait Lénine, qu’eut lieu la première révolution socialiste en apparence définitivement victorieuse. Elle a enfin rompu le maillon le plus faible de l’impérialisme et enfin ouvert l’ère de la crise générale du capitalisme. Les rapports humains ont radicalement changé, grâce au Décret sur la Paix du 8 novembre 1917, à la propriété socialiste des moyens de production, à la démocratie socialiste, et il n’y a pas de crises économiques. Toutefois, il subsiste des séquelles de la Première Guerre mondiale, de la contre-révolution, de l’intervention étrangère, de la famine, de la Seconde Guerre mondiale, auxquelles s’ajoutent "les erreurs et les horreurs du stalinisme", révélées par Khrouchtchev au XXe Congrès du PCUS, le 25 février 1956. Quant à l’encerclement du camp socialiste par l’impérialisme et à son agressivité, il en résulte une tension internationale très désagréable et regrettable. Les rapports de domination et de soumission sous le capitalisme (du fait de la propriété privée des moyens de production) se sont transformés, sous le socialisme, pour devenir des rapports de solidarité et d’entraide (aucune classe sociale n’étant plus intéressée, dans ce nouveau type de société, à l’appropriation du produit du travail d’autrui). Les grands moyens de production appartiennent enfin à l’"État du peuple tout entier".

L’agressivité n’a pas seulement des causes psychologiques ayant leur origine dans la sexualité infantile. Elle a aussi des racines sociales résultant de l’antagonisme des classes de la société exploiteuse.

Cette agressivité peut disparaître et se transformer en relations de sympathie entre dirigeants et dirigés. Mais comment ? grâce à la révolution socialiste, transformant enfin la vie sociale dans le bon sens (comme en URSS jusqu’à la mort de Lénine en 1924 et après celle de Staline en 1953).

Les guerres sont-elles inévitables même sous le communisme comme le déclarait (paraît-il) Freud dans sa célèbre lettre à Einstein : "Pourquoi la guerre ?" La bonté et l’amour (les pulsions sexuelles) ne peuvent-ils pas évoluer en haine nous poussant à la révolte contre le père puis au meurtre de celui-ci au travers de nos semblables ? Marx, lui, ne pensait-il pas que : "L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes !" ? Les intérêts (la conscience de classe) n’y sont-ils pas contradictoires ?

L’absence de classe sociale à l’époque de la communauté primitive ne faisait-elle pas qu’il n’y avait alors pas de guerre ? pourquoi y en aurait-il sous le communisme, s’il n’y a pas, non plus, de classe sociale ? Les guerres ne sont-elles pas dues actuellement à l’existence du capitalisme ?

La recherche du profit maximum, l’anarchie de la production, n’ont-elles pas, tôt ou tard, pour conséquence inéluctable, les luttes pour le partage d’abord territorial, puis économique du monde ?

La maladie et les troubles psy conduisent-ils souvent au crime ? Non ! Mais la normalité et l’intérêt ? Oui ! Le psychologique, le social, l’économique, etc. ne peuvent-ils pas s’imbriquer ?

La lutte de classe est conditionnée par la conscience de classe.

Mais la bourgeoisie abandonne-t-elle de bon gré le pouvoir ?

Outre la psychanalyse dont elle se sert actuellement, elle n’hésite pas à réactiver de bonnes vieilles recettes éculées telles que les religions, les sectes, lesquelles montrent toujours toute leur efficacité. En effet, n’ont-elles pas le même objectif idéologique que la psychanalyse : modérer les luttes de classe, prêcher l’amour des exploiteurs et la soumission aux gens riches, endoctriner, tromper, abêtir ?

Le problème fondamental de toute philosophie n’est-il pas le suivant :

"Est-ce l’esprit qui détermine la matière ou au contraire la matière qui détermine l’esprit ?"

Le matérialisme dialectique répond à celui-ci de la façon suivante :

"À partir de rien on ne peut pas créer quelque chose. On est donc obligé de supposer que la matière existe depuis toujours. Et comme on ne peut pas détruire ce qu’on ne peut pas créer il faut donc supposer que la matière existera toujours."

Le problème secondaire de toute philosophie n’est-il pas le suivant :

"Est-ce la conscience sociale qui détermine l’être social ou au contraire l’être social qui détermine la conscience sociale ?"

Le matérialisme historique (Marx : "Critique de la Philosophie du droit de Hegel" : 1843-1844) répond à celui-ci de la façon suivante :

"C’est l’homme qui fait la religion et ce n’est pas la religion qui fait l’homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu’a l’homme qui ne s’est pas encore trouvé lui-même ou bien s’est déjà reperdu. Mais l’homme, c’est le monde de l’homme, l’État, la société. Cet État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa consolation et sa justification universelle. Elle est la réalisation fantastique de l’être humain parce que l’être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion, c’est donc indirectement lutter contre ce monde-là dont la religion est l’arôme spirituel.

"La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole."

La critique irréligieuse est exprimée par ailleurs par :

Engels, le très grand ami et très fidèle compagnon de lutte de Marx, notamment dans "Anti-Dühring" (1877-1878) :

"Toute la religion n’est que le reflet fantastique dans le cerveau des hommes, des puissances extérieures qui dominent leur existence quotidienne, reflet dans lequel les puissances terrestres prennent la forme de puissances supraterrestres."

Lénine, dans "Socialisme et Religion" (1905) :

"La foi en une vie meilleure dans l’au-delà naît tout aussi inévitablement de l’impuissance des classes exploitées dans leur lutte contre les exploiteurs que la croyance aux dieux, aux diables, aux miracles naît de l’impuissance du sauvage dans sa lutte contre la nature. " 

Freud, dans "Moïse et le Monothéisme" (1934-1938) :

"Je demeure persuadé que les phénomènes religieux sont comparables aux symptômes névrotiques individuels !"

Si la religion est "l’opium du peuple", la psychanalyse, n’entre-tient-elle pas, elle aussi, chez la femme ou l’homme qui ne veut plus souffrir, les mêmes illusions pernicieuses, les mêmes fantasmes de guérison miraculeuse ? En quoi mes troubles psy ont-ils disparu à la suite de mon psychodrame (1962-1964) et/ou à la suite de mes psychothérapies individuelles de soutien (1963-1966) ? D’autres patients ayant suivi, eux, une vraie cure-type psychanalytique, en quoi ont-ils été, grâce à ce luxe, tirés d’affaire ? Si nos troubles avaient bel et bien disparu, serions-nous alors vraiment malveillants, bêtes, inconscients, fous, etc. au point de nous mentir à nous-mêmes, à notre entourage, à nos psys, etc. ?

Lorsque ma compagne et moi avons déménagé de notre tout petit studio très insalubre de grande banlieue éloignée et sordide pour Paris n’avons-nous pas qu’à ce moment-là seulement constaté enfin un changement, une transformation, de notre état de santé psy ? N’y a-t-il pas un rapport de cause à effet ?

Le névrosé, le psychotique, etc. ne poursuivent-ils pas, sans fin, leur traitement, leur cure ? Peuvent-ils trouver, leur propose-t-on, ont-ils vraiment le choix d’un autre remède, susceptible de leur apporter enfin le bonheur ? La psychanalyse est-elle la panacée ?

D’autres questions me viennent encore :

"La psychanalyse et la psychothérapie ne sont-elles pas des renommées sans preuve, un mythe parmi tant d’autres ?"

"N’exacerbent-elles pas les souffrances sans jamais les solutionner ?"

"Que faut-il penser de cette réflexion de certains psychanalystes : “Tout critique de la psychanalyse est un NON analysé ou un MAL analysé !” ?"

"Qui a intérêt à mentir : les patients ou les soignants ?"

"Chaque cas, chaque méthode, chaque “psy” sont-ils comparables à d’autres ?"

"Les psychanalystes et les psychothérapeutes sont-ils bien gênés de faire payer cher, voire très cher, leur “traitement des troubles psy” ?"

"N’ai-je pas vu des malades souffrant de troubles psy bénins se dire très malheureux et poursuivre toute leur vie des traitements psy ? n’en ai-je pas vu d’autres souffrant de troubles psy graves, s’en accommoder, refuser tout traitement psy et se dire très heureux ?"

"Les malades doivent-ils réclamer le bonheur ?"

"Les psys doivent-ils leur promettre la Lune ?"

"Pourquoi sous-estime-t-on les échecs ?"

En 1913, Freud exclut les gens pauvres de la cure psychanalytique, affirmant que le névrosé pauvre ne peut que très difficilement se débarrasser de sa névrose. Selon lui, plutôt que d’engendrer une souffrance, la névrose lui rend service, le dispensant de l’obligation de lutter par le travail contre sa pauvreté. Il considérait aussi que l’individu obligé par la nécessité de gagner durement sa vie organise rarement une névrose.

En 1918, cependant, il se déclarait partisan des "psychothérapies populaires gratuites" mais, paraît-il, demeurait très sceptique quant à leur résultat final thérapeutique. Les psychanalystes et psychothérapeutes actuels s’intéressent-ils enfin aux "gens les plus démunis" ?

La psychanalyse et la psychothérapie ne sont-elles pas toujours qu’un pur produit du capitalisme avec comme seule valeur de référence, "l’argent roi" ? ne sont-elles pas que l’escroquerie morale et financière de ce siècle ? "l‘opium du XXe siècle" ?

Entre marxisme, psychanalyse et religion tout n’est-il pas lié et n’évolue-t-il pas ?

N’existe-t-il pas une corrélation entre la société et la personnalité de chaque individu ?

Si Hitler avait été infiniment bon du fait de sa petite enfance aurait-il pu, par la suite, devenir infiniment mauvais au vu de sa situation dans les rapports de production ? À l’inverse, pouvait-il devenir infiniment bon du fait d’une autre situation dans les rapports de production s’il avait été auparavant, infiniment mauvais eu égard à sa petite enfance ? Et ne croyait-il pas en la Providence, ne la remerciait-il pas ?

En 1845, Marx n’écrivait-il pas dans les "Thèses sur Feuerbach" :

"L’essence de l’homme n’est pas une abstraction inhérente à l’individu isolé. Dans sa réalité, elle est l’ensemble des rapports sociaux." ?

Est-ce un hasard si on ne trouve jamais (du moins dans leurs écrits) chez Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao, Hô Chi Minh, Khrouchtchev, Castro, etc. cette interrogation : "L’inconscient, que change-t-il ?" Ne rêvaient-ils pas d’une société où : "Chacun vivra selon ses besoins !" ? Les travailleurs, ne sont-ils pas "éclairés, guidés" ? N’étudient-ils pas "les lois du matérialisme dialectique et historique" ? La "classe ouvrière", c’est quoi au juste ? ses bons sentiments ? son intelligence ? sa colère ? Quand elle a voté après les grèves de 1936, 1968, etc. qu’a-t-elle fait et compris ? N’a-t-elle pas choisi le camp des patrons, des gens riches, des capitalistes ?

Où est son cœur et son génie ?

Est-ce un hasard si on ne trouve jamais (du moins dans leurs écrits) chez Freud et ses successeurs, cette interrogation : "Le profit, d’où vient-il ?" N’ont-ils pas toujours défendu une société dans laquelle : "L’homme est un loup pour l’homme !" ? N’étaient-ils pas que des petits bourgeois à la "vie exemplaire" ? Les "fins de mois" difficiles, les problèmes de santé des travailleurs, etc. étaient-ce leur souci ? Avaient-ils une âme de révolutionnaire ?

Ne se disaient-ils pas "antimarxistes" ?

Pour les détracteurs de Freud :

- il a eu des préoccupations masturbatoires et "un peu plus" : c’est-à-dire une maison close de Manchester, une "escapade" à Trieste, Paris, Graben, le quartier des filles de joie de Vienne dans l’obscurité de la nuit !

- il a eu des relations sexuelles extraconjugales avec sa belle-sœur "Mina" et s’il a passé un mois de vacances avec elle, en 1900, en Italie, c’était pour la faire avorter !

- il se droguait à la cocaïne parce qu’il souffrait de troubles mentaux très graves ! Il a même tué l’un de ses patients sur lequel il faisait des expériences sans prendre de précaution !

- il croyait à la numérologie, à l’astrologie, à la télépathie et sa méthode psychanalytique n’est qu’une forme de spiritisme !

- il n’a jamais guéri ni amélioré la moindre névrose ou psychose !

- tout ce qu’il racontait n’était que du « bluff » !

- il n’a jamais été le "surhomme" ni le "super génie humain et scientifique" qu’il prétendait être !

- il a réussi toute sa vie à tromper le monde entier !

- il était complètement obnubilé par ses idées de grandeur, surtout vis-à-vis de ses futurs biographes !

- il était obsédé sexuel, paranoïaque interprétatif et mégalomane mythomane, comme on peut le constater à la lecture de ses livres !

- il n’était pas du tout préparé à l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale bien qu’il ait dit : "C’est ma dernière guerre !"

- en 1939, agonisant d’un cancer à la mâchoire dont il aurait pu guérir (s’il avait arrêté de fumer le cigare à temps grâce à une cure-type psychanalytique), il a supplié son médecin de mettre fin à ses jours, ce qui n’est pas très courageux !

- enfin certaines archives toujours tenues secrètes ne pourront être ouvertes avant 2057 ! Il y a toujours des choses à cacher si ce n’est par Freud lui-même du moins par ses successeurs !

Les psychanalystes ne s’intéressent aux questions que soulève la lutte des classes que pour défendre idéologiquement les gens riches (on comprend pourquoi). Peuvent-ils concevoir la corrélation entre société et personnalité de chaque individu ? L’analyse qu’ils font n’est-elle pas déformée, faussée, par leur situation de classe ? Ne sont-ils pas obnubilés par la psychologie au détriment du social ?

Ainsi en 1960, Françoise Dolto (célèbre psychanalyste pour enfants), dans son rapport sur la question de la "Sexualité féminine" au congrès de la Société française de psychanalyse, à Amsterdam, rapport sur lequel Lacan, au sortir du congrès, lui a dit : "Eh bien, pour parler comme tu parles, tu es culottée !" ? que consacre-t-elle à la société ?

Freud ne disait-il pas : "L’anatomie, c’est le destin !"?

À ce sujet, ne pourrait-on pas dire que, dans "l’envie du pénis" (désir, chez la petite fille de voir pousser son sexe pour devenir comme un garçon, puis, si elle refuse d’en faire le deuil, à l’âge adulte, déni de son sexe féminin), la femme ne désire-t-elle pas avoir la position sociale de l’homme ?

Autrement dit ne pourrait-on pas considérer que ce que Freud a pris pour du biologique était du social ?

Et de la façon dont des psychanalystes contemporains répondent dans les médias à des questions d’actualité telles que :

"Faut-il expertiser les séminaristes pour leur interdire de devenir prêtres ? ne sont-ils pas que des paranoïaques transformant leurs pulsions homosexuelles en pulsions sociales ? que des pervers pédophiles prétextant de leur foi en Dieu pour violer les enfants ? quand on les psychanalyse – en groupe et grâce à une femme – pourquoi se défroquent-ils tous si vite ? Faut-il des soins psy aux communistes pour qu’ils ne deviennent pas des révolutionnaires ? aux anarchistes pour qu’ils ne se transforment pas en terroristes ? aux chefs d’État pour qu’ils ne se fassent plus la guerre ? à toute l’humanité pour qu’elle ne soit plus souffrante ?", etc.

ne doit-on pas considérer que ce qu’ils prennent pour du psychologique est du social ?

Et s’ils pensent que "marxisme et religion = névrose obsessionnelle", leur traitement psy solutionne-t-il alors les problèmes de l’homme, de la femme, du couple, de la société et de l’humanité ?

L’origine sociale des psys les aide-t-elle à saisir le cheminement de la pensée ouvrière et/ou marxiste, à comprendre la lutte de classe et le communisme ?

Ma réflexion sur la dialectique du marxisme, de la psychanalyse et de la religion, sous le capitalisme monopoliste d’État, phase ultime de l’impérialisme, pour le moment, s’arrête là.

Avril-mai 1981,

Onan FORCLOS

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