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Billet de blog 2 décembre 2013

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Lettre ouverte au professeur FLORET, président du CTV

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Lettre ouverte au professeur FLORET,  président du Comité technique des vaccinations

Monsieur le professeur,

Je vous ai vu et entendu sur "RTL et Vous" le 25 novembre dernier. Consternant ! Si peu de compassion pour la victime. Pas un mot ! La seule cause qui semble vous intéresser est la défense des vaccins. Pourquoi ? Parce que vous avez largement contribué tout au long de votre présidence du CTV à les multiplier pour le plus grand profit des industriels ? Pour le seul Gardasil, 100 millions d'euros par an à la charge de la collectivité, et pour quelle efficacité ?

Contre l'évidence, vous n'avez de cesse de nier. Toujours nier. Tellement imprégné des arguments des industriels qu'on ne sait plus qui parle, vous ou eux ?

Alors que la liste des scandales sanitaires s’allonge et que l’histoire se répète, 20 ans après la vaccination de masse contre l’hépatite B qui a fait tant de victimes -- ce que vous avez toujours nié ; après votre défense du vaccin contre la grippe dite "porcine" qui pourtant a été un échec retentissant et très coûteux, vous recommencez avec le Gardasil !

Vos arguments sont toujours les mêmes : "On n'a pas la preuve"; "aucune étude scientifique ne permet d'établir un lien"; "c'est un problème franco-français"; "on monte en épingle des effets pervers éventuels en oubliant ce qu'apporte le vaccin "; "les données scientifiques de pharmacovigilance nationales et internationales n'établissent aucun lien" etc.

Problème franco-français ? Vous êtes bien mal informé. La communauté scientifique et médicale s'interroge partout. Ignorez-vous que le Japon ne recommande plus cette vaccination ? Beaucoup de médecins dans le monde entier  refusent de la pratiquer, et pas seulement en France.

Que vous soyez convaincu de l'utilité des vaccins, c'est votre droit, mais ce n'est pas la question. La question est de savoir pourquoi vous refusez toujours d'admettre qu'un vaccin, comme tout médicament, peut avoir des effets indésirables, ce qui  est d'autant plus grave qu'il est administré à des gens souvent en parfaite santé.

Ah! certes, allez-vous objecter, c'est justement pour préserver cette bonne santé qu'il faut vacciner.

Eh ! bien, prouvez-nous le. Prouvez que les milliers de victimes du vaccin hépatite B avaient vraiment besoin d'être protégées contre un virus que la plupart n'avaient AUCUNE chance de rencontrer. Prouvez-nous que les victimes de narcolepsie avaient besoin du vaccin H1N1. Prouvez-nous que le Gardasil empêcherait  une jeune femme de 18 ans de développer un cancer dans 20 ou 30 ans. A moins d'être Mme Soleil, je vous mets au défi de le faire.

Pouvez-vous nous prouver -- la nature ayant horreur du vide -- que d'autres HPV ne remplaceront pas les 16 et 18 et ne seront pas aussi dangereux ou peut-être davantage ? Est-il vrai que le placebo qui a servi à démontrer l'innocuité du Gardasil était sans aluminium ? Est-il vrai qu'on y aurait trouvé des résidus d'ADN du virus, ce qui aurait déterminé la décision japonaise ?

Vous évoquez les études scientifiques et la pharmacovigilance. Ce ne sont pas de bons arguments.

Des études scientifiques, il y en a. Il y en a déjà pour le Gardasil et il y en aura. Mais quand elles mettent en cause un vaccin, elles ne valent jamais rien. Ne sont pas publiées. Des biais ? Il y en a toujours dans ces études-là, mais jamais dans celles commanditées ou financées par les laboratoires.

La pharmacovigilance que vous évoquez ? Si vous parlez de celle que font les laboratoires eux-mêmes, c'est clair : la preuve que les dossiers gênants disparaissent est largement documentée. Si vous parlez de la pharmacovigilance officielle, rappelez-vous le Médiator et tant d'autres médicaments. Rappelez-vous aussi que sans le Revahb qui a assuré bénévolement 72% de la pharmacovigilance du vaccin hépatite B, seul un accident sur quatre aurait été connu.

Enfin, comment peut-on nier les risques d'un vaccin ? Même l’ONIAM a reconnu l'imputabilitédu Gardasil dans l’apparition d’une pathologie neurologique à type de sclérose en plaques. Ne serait-il pas plus honnête de s'interroger ? Mais non : c'est le hasard, une simple coïncidence, le malade est un pauvre "pas de chance". Et par un habile retournement de situation, vous feriez même finalement accroire que celui qui est victime n'est pas le malade, mais le vaccin qu'on accuse injustement !

Quand donc le président du CTV admettra-t-il que tout vaccin, comme tout médicament, peut avoir des effets indésirables ? A nier toujours, vous ne faites qu'accroître la méfiance envers tous les vaccins ! La population se méfie depuis des années. De plus en plus de médecins pensent qu'on les trompe. En 2009, la campagne aberrante faite autour de la vaccination contre la grippe dite "porcine" a achevé de les convaincre. Cessez, dans l'intérêt même de la cause que vous défendez, de préconiser des vaccinations de masse et de nier, nier, toujours nier..

Nous sommes de plus en plus nombreux à dire NON aux risques gravissimes de certains vaccins. NON à l'exploitation des peurs. NON au détournement de la prévention à des fins commerciales. Même si certains d'entre nous défendent encore l'utilité des vaccins, nous n'acceptons pas qu'ils comportent des produits nocifs. Nous demandons la transparence et à être informés honnêtement  des risques des vaccinations, et pas seulement de leurs bénéfices. Et quand l'accident se produit, nous demandons au président du CTV de le reconnaître et d'apporter toute son aide à la victime sans chercher à esquiver ses propres responsabilités. Qu'il n'oublie pas, lui qui est médecin, que le déni ne fait qu'accroître sa détresse et compromettre sa guérison quand celle-ci est possible. Nous demandons qu'elle soit écoutée, entendue et soutenue

C'est bien le moins que puisse faire une société civilisée pour quelqu'un qui, en acceptant d'être vacciné, a aussi protégé les autres. C'est aussi ce que nous attendons de vous.

Veuillez agréer, Monsieur le professeur, mes salutations distinguées

Lucienne Foucras,

Veuve d'une victime du vaccin hépatite B

Vacciné en 1996. Mort paralysé en 1999.

34, avenue Jean Perrot, 38100 Grenoble

Le 1er décembre 2013

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