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Billet de blog 14 février 2010

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Demain est certes un nouveau jour

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quoi de plus délicieux, par ces frimas, que de rentrer dans son home après une longue balade au soleil ? Chères endorphines qui nous requinquez, puissiez-vous nous garder bien vivants... et lucides tant qu'à faire !

Constatons que certaines nouvelles restent discrètes, qu'elles fassent l'objet d'un entrefilet à l'intention des seuls spécialistes et, vite, qu'on les oublie... Délicatesse avec les foules, ces électeurs capables de crises cardiaques qui coûtent cher à la collectivité !

Peu de bruit donc, sur la matière radioactive stockée dans les sols, ce qui n'empêcherait nullement la nature de proliférer en surface. Possible d'ouvrir, par-dessus des déchets enfouis, des parcours sportifs, ni vu ni connu (tant que personne ne s'élève) : la verdure s'installe sans entrave aucune et les oiseaux chantent !

Pour rester dans ce domaine de l'invisible, de l'impalpable, de "la chasse gardée" aussi, je relève dans "Pratiques de Santé" de février 2010 ce discret changement dans notre environnement datant du printemps dernier :

"Et si on mettait un peu de radioactivité dans le béton, dans les briques, ou dans les voitures ? Cela va désormais être possible suite au décret du 5 mai 2009, passé inaperçu, qui facilite le recyclage des produits faiblement radioactifs.

Pourtant, jusqu'à présent, la France pouvait pour une fois se vanter de faire figure d'exemple : le principe de la réglementation ne reposait pas sur un seuil à respecter, mais sur l'interdiction de toute libération de radionucléides. Et, depuis 2002, le devenir des déchets de ce type de matériaux avait été étroitement encadré. Selon le Code de la santé publique, il est interdit d'ajouter délibérément des substances radioactives dans les aliments, les biens de consommation et les produits de construction ; tout comme il est interdit d'utiliser des matériaux et des déchets provenant d'une activité nucléaire - et qui sont contaminés ou susceptibles de l'être - pour la fabrication de biens de ocnsommation et de produits de construction. Ainsi, l'ensemble des déchets radioactifs était traité sur des sites dédiés, et la totalité de la production était destinée à des installations nucléaires. Mais, profitant d'une faille des textes, le décret promulgué sous l'égide du ministère de l'Ecologie, du ministère de l'Industrie et de l'Emploi et celui de la Santé ouvre désormais la porte à toutes sortes de dérives.

Des matériaux cancérogènes

Désormais, il suffit aux industriels de demander une dérogation pour pouvoir utiliser sans autre formalité des sous-produits potentiellement radioactifs. Même la Haute Autorité de sécurité nucléaire a donné un avis défavorable en soulignant les dangers de voir se banaliser les dérogations. Pourtant, on le sait, les risques en matière de santé sont avérés : les substances radioactives peuvent provoquer des cancers et des maladies génétiques, y compris pour les descendants. Mais une fois de plus, les préoccupations de santé publique et d'environnement passent au second plan. Ainsi, comme le souligne la CRIIRAD, qui se mobliise contre le texte, "les métaux, plastiques, gravats... contaminés issus du démantèlement d'installations nucléaires pourront servir à la fabrication de matérieux (ciments, acier, plomb...) qui seront utilisés pour la construction d'habitats ou de locaux de travail, de moyens de transport (voitures, vélos, bateaux...), d'équipements ou d'objets de la vie quotidienne (meubles, fournitures de bureau, vêtements..)".

Une fausse protection

Seuls les jouets, les aliments, les matériaux en contact avec l'eau et la peau, comme les métaux de bijouterie, ne pourront pas bénéficier de telles autorisations. Une protection, au final, très lâche... Même des équipemetns destinés aux bébés ou aux enfants pourront inclure des matières radioactives. Ainsi les sources de radioactivité n'en seront que plus nombreuses. Les pouvoirs publics ont enfin trouvé le moyen, en les disséminant partout, de "faire disparaître" les déchets radioactifs."

Possibilités d'agir auprès de la CRIIRAD (lien ci-après)

Criirad, mobilisation contre ajout substances radioactives dans biens de consommation

Questions qui demeurent (liste non exhaustive) :

1. comment peut-on différencier "faiblement radioactif" de "radioactif tout court" ?

2. comme personne ne veut des déchets de ce type et qu'il semble exclu de les garder dans des sites dédiés, interdits au public, qu'en faire ?

3. avec le démantèlement des centrales nucléaires vieillissantes + le stock des déchets radioactifs déjà existants, ces déchets vont prendre quelles proportions ?...

Je connais peu de domaines où les réponses sont autant de points d'interrogation !

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